International
19H10 - mercredi 2 mai 2018

Conseil de Sécurité des Nations Unies : le Maroc à nouveau soutenu par la MINURSO dans son plan d’autonomie du Sahara

 

 

Alors que l’Algérie « prenait acte » discrètement du vote le 27 avril dernier de la résolution 2414 du Conseil de Sécurité des Nations Unies, le Maroc se félicitait, lui, de la prolongation de six mois de la mission de la MINURSO (Mission des Nations Unies pour l’organisation d’un Référendum au Sahara Occidental), et ce jusqu’au 31 octobre 2018. Pour Rabat, c’est le droit international qui, par la présence renouvelée de ses représentants, lui donne raison et renouvelle ainsi son soutien au bon déroulement progressif du plan d’autonomie du Sahara lancé par le Royaume.

Toutefois, la France, par la voix de son ambassadeur aux Nations Unies, François Delattre, précise que « le renouvellement pour six mois seulement (…) doit rester une exception, ». En effet, selon Paris, la mission doit être soutenue dans la durée et ce le plus longtemps possible, le temps que le processus politique et la dynamique constructive de l’initiative lancée par le Maroc aboutissent à l’organisation du référendum. L’ambassadeur Delattre avait recommandé un mandat d’au moins un an pour avancer, mais les résistances furent bien au rendez-vous.

Le but de la résolution votée dernièrement est de permettre de continuer à soutenir « l’importance de l’engagement renouvelé des parties à aller de l’avant dans le processus politique en préparation à un cinquième round de négociations, dans un esprit de réalisme et de compromis ». La même résolution appelle, sans les nommer, les parties et les Etats voisins « à coopérer plus pleinement avec l’Organisation des Nations Unies et les uns avec les autres, à renforcer leur engagement afin de progresser vers une solution politique ». Les résistances dont on parlait viennent bien sûr avant tout du Polisario et de l’Algérie qui peinent, et pour cause, à s’intégrer dans un processus lancé par Rabat.

C’est en effet depuis 2004 et l’appel du Conseil de Sécurité à la négociation politique, que « l’Initiative marocaine pour la négociation d’un statut d’autonomie de la région du Sahara » a été engagée par Rabat. Le site de la Mission permanente du Royaume du Maroc auprès de l’Office des Nations Unies explique les objectifs et l’équilibre auquel il souhaite parvenir à terme : « Le Royaume du Maroc garantit à tous les Sahraouis à l’extérieur comme à l’intérieur, toute leur place et tout leur rôle, sans discrimination ni exclusive, dans les instances et institutions de la région. ». En s’appuyant largement sur les propositions présentées dans les différentes résolutions des Nations Unies, le projet marocain suivi par la MINURSO pose les jalons de la répartition des pouvoirs et des prérogatives entre le Royaume et la Région Autonome du Sahara ».

 

altAprès le vote de la résolution, le Ministre des Affaires étrangères et de la Coopération Internationale du Maroc, Nasser Bourita, s’est félicité de l’appui renouvelé de l’ONU au projet d’autonomie poursuivi par Rabat. Selon lui, [les termes de cette résolution] s’identifient à la solution politique préconisée par le Maroc, dans le cadre de l’Initiative marocaine d’autonomie. » Et d’ajouter : « Par cette même position, le Conseil écarte toutes les solutions, schémas ou plans irréalistes, irréalisables et non durables défendus par les autres parties […] et préconise également que « le réalisme et l’esprit de compromis sont essentiels pour progresser vers la solution politique ».

Il est indispensable selon Nasser Bourita, de disposer du soutien du droit international dans l’avancée du processus engagé, car c’était « la volonté de la Communauté Internationale de relancer le processus politique sous la conduite de l’Envoyé personnel, M. Hörst Köhler » ; et car le Polisario avait violé les règles fixées par l’ONU notamment en pénétrant dans la zone tampon de Guerguarate et refusé d’évacuer alors que cette dernière l’avait appelé « à se retirer immédiatement ». Cette zone que l’on appelle communément la zone à l’Est du dispositif de défense, est toujours actuellement occupée par le Polisario et ce avec le soutien de l’Algérie. Malgré les provocations, les Nations Unies avaient salué, toujours selon Bourita, « la réponse mesurée du Maroc face aux préoccupations récentes concernant la zone tampon ».

Le ministre des affaires étrangères du Maroc reconnaît aussi que « la résolution confirme […] le statut de l’Algérie en tant qu’acteur et partie prenante, qui doit s’impliquer de manière forte dans la recherche de la solution politique. » Et d’ajouter : « Le Conseil a exhorté les pays voisins et donc l’Algérie à « faire une importante contribution au processus politique et (…) accentuer son engagement dans le processus, à la hauteur de ses responsabilité dans la genèse et le maintien du différent régional sur le Sahara marocain (…) La position du Maroc ayant toujours affirmé que le règlement du différend nécessite l’implication forte et sérieuse de l’Algérie dans le processus onusien ».

Au final, le règlement de la question sahraouie passe, et c’est le cœur du problème, par une plus grande coopération maghrébine globale sur la question en vue d’une résolution menant à un renforcement de la sécurité régionale. Tout le monde a à y gagner car le Sahel, dans un contexte géopolitique mondial d’instabilité, est suffisamment secoué pour ne pas agiter davantage la moindre menace. C’est aussi tout le sens de la réintégration du Maroc au sein de l’Union africaine le 30 janvier 2017 (à laquelle s’étaient longtemps opposés l’Algérie, l’Afrique du Sud, et l’Angola) car sans coopération régionale renforcée, le Sahel risque à tout moment de basculer.

 

Michel Taube

Directeur de la publication

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