International
16H33 - jeudi 31 août 2017

Le monde selon Xavier Niel : la Semaine des Ambassadeurs français fait halte à la STATION F

 

C’est une Semaine des Ambassadeurs 2017 très politique qu’ont voulu imprimer le nouveau Président de la République et le quai d’Orsay. Très politique avec les discours de Sigmar Gabriel, le ministre allemand des Affaires étrangères (qui a assisté également au Conseil des ministres) hier et d’Emmanuel Macron mardi 29.

Une Semaine politique et hors les murs ce matin dans la STATION F de Xavier Niel, le plus grand campus mondial de start-up qui accueillera dans quelques jours sa 1000ème entreprise : le Premier Ministre développait sur un ton inspiré par Machiavel (lequel, rappelons-le, n’a rien à voir avec le machiavélisme), sa vision de la France dans le monde – et les détails du programme de travail de son gouvernement en la matière – devant les ministres Jean-Yves Le Drian, Nathalie Loiseau, Jean-Baptiste Lemoyne, Mounir Majkoubi, Sébastien Lecornu, des dizaines d’ambassadeurs français, Xavier Niel et de nombreux start-upers.

La diplomatie française à la STATION F : F comme France, F comme la France qui rayonne dans le monde grâce à ses start-up autant que par la parole de ses diplomates. 

Entretien exclusif avec Xavier Niel, fondateur de Free, cet autre ambassadeur de l’entreprise France.

MT

De gauche à droite : Clément Hugon (le start-uper sobus.fr de la station F), Romain Nadal (Ambassadeur français au Venezuela), Véronique Vouland-Aneini (Madagascar), François Zimeray (Danemark), Xavier Niel et Isabelle Dumont (Ukraine) posent, après le discours d’Edouard Philippe, premier ministre, devant l’oeuvre Play-Doh de Jeff Koons au centre de la STATION F.

 

Xavier Niel, en accueillant le premier ministre Edouard Philippe, la STATION F est un des centres de gravité de la Semaine des Ambassadeurs en cette rentrée diplomatique. Quelle signification y voyez-vous ?

Cette initiative permet de montrer aux ambassadeurs un autre Paris que celui des vieux palais de la République. Elle leur permet de rencontrer une France qui évolue et qui change, qui s’intéresse aussi aux jeunes entreprises et à la création d’entreprise. Nous avons besoin de l’aide des diplomates pour à la fois propager une image positive de la France et aider les entreprises qui sont ici. Nous avons 600 entreprises à la STATION F aujourd’hui, presque 1000 d’ici quinze jours : il va falloir les aider de notre coté, pousser d’autres à venir ici pour renforcer l’attractivité de la France mais aussi aider les entreprises étrangères à venir s’installer ici.

Le monde selon Macron, lequel a inauguré la STATION F en mai, change-t-il la place de la France dans le monde ?

Il en change l’image. C’est positif car nous avons enfin une image extrêmement pro-entrepreneurs et pro start-up : ça change la donne. A l’étranger, nous sommes devenus une start-up nation, un pays dans lequel elles se sentent bien. Changer l’image, c’est tout aussi important que changer les lois. Nous avons un Président qui est pour les entreprises – qui lui-même a eu pour projet de créer sa propre start-up.

Et le monde selon Xavier Niel en quelques mots ?

C’est un monde dans lequel on est capables de créer des nouvelles entreprises. Parmi les entreprises cotées dans le CAC 40, l’indice boursier français, il y en a une seule qui a moins de quarante ans. Dans les indices de pays les plus dynamiques, typiquement les États-Unis, cette proportion est à hauteur de 80%. Il faut qu’on arrive à faire la même chose ici – bien sûr pas en détruisant les vieilles entreprises, qu’on est ravi d’avoir, mais en en créant des nouvelles qui créeront les emplois de demain. Le défi est de créer un environnement, un écosystème et l’image qui va permettre de le voir émerger rapidement.

Le monde de Xavier Niel est-il aussi un monde de valeurs, dans lequel par exemple la liberté, l’égalité et la fraternité auraient une place ?

Oui parce que c’est un monde de libertés. On est tous égaux en droits, mais en fonction de ses études et des moyens de ses parents, on a plus ou moins de chances de réussir. On essaie ici à la station F de pousser à l’entrepreneuriat des jeunes d’origines sociales différentes. C’est grâce à eux qu’on va réussir à créer les plus grandes entreprises. On a besoin de les chercher, on doit leur donner envie. 

Ainsi, avec le Fighters Program, nous allons dans les endroits difficiles des banlieues chercher des jeunes pour leur dire : vous avez le sens du commerce, appliquez-le à autre chose que des petits commerces parfois bizarres ou peu gratifiants, mettez-vous à un projet personnel et vous verrez que ça marchera.

 

 

Propos recueillis par Michel Taube et Gabriel Di Battista

Directeur de la publication
Journaliste

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