International
12H45 - mardi 16 août 2016

Trump aliène, et les partis tiers montent dans les sondages

 

Harold Hyman à New York

À trois mois du scrutin, le paysage électoral continue d’évoluer à toute vitesse. Le parti républicain commence à ne plus ressembler à lui-même, alors que les petits partis, jusqu’à présent déconsidérés, sont en train de rêver non à une victoire, mais à un rôle dans la victoire de Hillary Clinton. 

Donald TRump - Crédit photo : Flickr CC

Donald TRump – Crédit photo : Flickr CC

 

Trump réussit à faire parler de lui, mais son boniment devient trop  visible. La tactique est simple, et particulièrement télévisuelle: notre candidat insinue quelque chose de diffamant contre ses opposants, puis passe à autre chose. Lorsque la critique s’empare de la phrase choquante, Trump fait mine de croire que personne ne l’a compris; ses partisans accusent la critique généralement d’exagération. Puis Trump va plus loin: il dit une énormité encore pire alors que la précédente  fait encore jaser. Ainsi, la dernière en date: Trump avait laissé entendre que les partisans du libre port des armes pourraient s’occuper de Hillary Clinton, puis à peine la controverse lancée qu’il surenchérit en prétendant que Barack Obama a créé Daesh, aidé en cela par Hillary Clinton aussi… Trump s’est exprimé à la tribune d’un rassemblement, télévisé, et il s’est répété plusieurs fois de suite. 

 

La réaction a ces excès diffamatoires est devenue progressivement soit clinique, soit cynique. L’homme a-t-il toute sa tête?  Ou bien, veut-il véritablement être élu? Sur ce deuxième point, on se rappellera que l’opportunisme de Donald Trump est énorme, qu’il cherche toujours à gagner de l’argent en vendant sa gouaille et ses excès. L’immobilier, qui est le métier de base de Trump,  n’est pas une industrie manufacturière ou technologique, mais surtout un métier de vente et de « deals », avec un peu de BTP ajouté. Donc l’homme n’a pas une si grande expérience de l’industrie ni du monde corporate. Il se contredit sans grande difficulté, tant qu’il peut emporter un marché, ou se défaire de ses dettes (dans la construction de casinos notamment). Quel est ton but Donald? 

 

Alors que l’on attend la réponse, bon nombre de Républicains éminents commencent à abandonner le navire Trump. Élus, anciens élus, grands contributeurs, stratèges et militants professionnels, à chaque élection l’on en trouve qui passent de l’autre côté. Les Éric Besson ne sont pas rares en politique américaine. Cependant, Donald Trump a suscité un nombre de défection inconnu depuis la dernière élection réellement chaotique, celle de 1912 au cours duquel le parti républicain se scinda en deux entre une aile conservatrice modérée et une aile nationaliste et dirigiste emmenée par Theodore Roosevelt, oncle de Franklin et lui-même ancien président. 

 

Les partis tiers vont prospérer

Sur ces entrefaites, voici qu’émergent les deux partis qui devaient émerger: les Verts et les Libertariens. On les aurait presque oublié. Ils avancent dans les sondages: les Verts dépassent les 2%, frôlent parfois les 4%; les Libertariens voguent entre 7% et 10% ! Cela est très élevé, et tactiquement significatif. En effet, les Verts (Green Party US) sont bien évidemment plus à gauche que le parti démocrate, alors que les Libertariens sont un concentré de quasi-républicains souvent en fin de carrière et qui prônent la diminution de la taille et des prérogatives de l’État fédéral. L’on en conclut que les Verts vont drainer des partisans de Bernie Sanders, et les Libertariens des électeurs républicains déçus par la montée de Trump.

 

Si les Libertariens draineront des Républicains, ils feront mécaniquement baisser les voix pour Trump et entraîneront sûrement la défaite de Trump dans tel ou tel État où le vote sera serré. Quelques noms: Jill Stein, médecin de profession, est la candidate verte ; Gary Johnson, ancien gouverneur républicain du Nouveau-Mexique, est le candidat libertarien. Ces deux personnes auront leur nom sur les bulletin de vote dans tous les États puisque leurs partis respectifs sont bien établis et ont fait toutes les démarches nécessaire pour figurer — nombre de signatures, dépôts de candidatures, chèques en dépôts, etc… Cette situation réglementaire empêche des partis farfelus — encore plus farfelus devrait-on dire — de faire une soudaine apparition.

 

Ces fameux « Grands Électeurs » sont une fiction constitutionnelle

 

N’oublions pas que les Américains votent État par État, pour un candidat représenté par une liste de personnes qu’aux Etats-Unis on appelle les « voix électorales » (Electoral Votes) mais qu’en France l’on continue de désigner de Grands Électeurs selon une terminologie du 18e siècle lorsque les grands électeurs se réunissaient vraiment et choisissaient un président. Or le système actuel, en vigueur depuis deux siècles, est franc et massif: le candidat vainqueur en suffrages universels exprimés remporte la totalité des Electoral Votes. (Je passe sur l’État du Nebraska qui fonctionne un peu différemment). Ces Grands Électeurs sont inconnus du public, se réunissent en décembre pour entériné physiquement par leur présence les résultats et n’ont pas droits de déroger à la voix populaire. Le nombre de « voix électorales » équivaut au nombre d’élus à la Chambre des Représentants et au Sénat (toujours deux sénateurs par État). Cela fait 435 représentants ajoutés à 100 sénateurs, soit 535 « voix électorales ».

 

 

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