Opinion Sport
10H36 - mercredi 3 août 2016

Rio 2016 : Le scandale de dopage d’État en Russie n’est toujours pas terminé

 

Ce lundi 1er août, 18 athlètes russes ont saisi le Tribunal Arbitral du Sport pour contester leur exclusion des Jeux Olympiques de Rio suite à des accusations de dopage. Au total, 117 athlètes russes sont déjà officiellement exclus de la compétition pour dopage. A quelques heures de la cérémonie d’ouverture, ce scandale fait toujours énormément de bruit, et entache fortement l’image des Jeux. Pour le président du CIO, Thomas Bach, «les événements récents montrent que nous avons besoin d’une révision totale du système de lutte antidopage» ainsi que d’«un système de lutte antidopage plus robuste et plus efficace, offrant plus de transparence.»

Thomas Bach à la droite du président Poutine pendant la cérémonie d'ouverture des Jeux olympiques d'hiver de 2014 à Sotchi. - Wikimedia Commons

Thomas Bach à la droite du président Poutine pendant la cérémonie d’ouverture des Jeux olympiques d’hiver de 2014 à Sotchi. – Wikimedia Commons

 

Comment le 4ème pays le plus médaillé des JO de Londres en 2012 (81 médailles) se retrouve-t-il dans une telle situation ? Tout a commencé en décembre 2014. Dans un documentaire diffusé sur la chaîne de TV allemande ARD, des athlètes russes évoquent le dopage au plus haut niveau, et sa généralisation en Russie. «On ne peut pas atteindre ses objectifs sans se doper. Tu dois te doper, c’est comme ça que ça marche en Russie», dénonce Vitali Stepanov, qui a travaillé pour l’agence publique antidopage russe. «La plupart des athlètes se dopent, la plus grande partie d’entre eux, 99 pour cent», confirme la lanceuse de disque, Jevgenia Pescherina.

Un an plus tard, en novembre 2015, l’Agence Mondiale Antidopage (AMA) constate dans un rapport «un haut niveau de collusion parmi les athlètes, les entraîneurs, les médecins, les officiels et les agences sportives pour fournir de façon systématique aux athlètes russes des produits dopants afin d’atteindre le principal objectif de l’Etat : produire des vainqueurs.» Il décrit «une culture profondément enracinée de la tricherie»«une mentalité fondamentalement dévoyée, profondément inscrite chez tous les athlètes russes».

Suite à ces conclusions, le CIO s’est emparé de l’affaire. Dans un rapport publié le 18 juillet dernier, le comité demande à chaque fédération internationale de faire le tri dans les athlètes, et d’exclure les sportifs soupçonnés de dopage. Puis tout récemment, le CIO a finalement confié à trois membres de sa commission exécutive la sélection finale des admis à participer aux JO. La liste définitive devrait être connue avant le début officiel des Jeux, vendredi prochain.

En Russie les réactions ont évidemment été virulentes. Le Kremlin dénonce un « boycott inadmissible », Le ministre des Sports russe Vitali Moutko évoque une « décision subjective assez politisée et sans fondement juridique » et la double championne du monde de saut à la perche Yelena Isinbayeva a déclaré : « Merci à tous d’avoir enterré l’athlétisme. C’est purement politique ».

Si l’on ne connait toujours pas la liste des athlètes russes qui seront autorisés à concourir à Rio, cette affaire est venue créer un climat de suspicion chez les sportifs, et décrédibilisent fortement les Jeux Olympiques. Au début du mois de Juillet, le chercheur au Centre de droit et d’économie du sport Jean-François Bourg déclarait dans les colonnes de L’Express que « Le dopage est inhérent à la compétition de haut niveau ». Un point de vue très tranché, mais qui n’est pas forcément faux, surtout pas en Russie, compte tenu de ce scandale de dopage d’État.

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