Le choc des cultures, l’explosion expressive de la pop-culture sur des estampes japonaises… Ils ne sont plus que dix maîtres à pratiquer l’art de l’estampe japonaise uhiyo-e. Les derniers samouraïs d’un art qui puise dans les tréfonds de l’âme japonaise.
Est-ce pour susciter de nouvelles vocations auprès des jeunes japonais ? Est-ce pour crier haut et fort que les plus ancestrales des techniques artistiques font aussi partie de l’art contemporain ?
Ainsi, des maîtres japonais, Masumi Ishikawa (illustrateur), Kazuo Watanabe et Yusuke Sekioka (sculpteurs sur bois) et Hideo Yoshida (artisan sérigraphe), ont proposé à Kiss et Iron Maiden, icônes de la pop, d’inspirer leurs créations. Et ils ont adhéré ! Cela donne des créations puissantes, subtiles, mêlant traits japonisants et couleurs pop.
Le résultat est saisissant avec une exposition pop – jap au coeur de Paris et sur Internet d’oeuvres uniques.
Si la vitalité d’une tradition se mesure à sa modernité, alors l’exposition Ukiyo-e Project qu’accueille jusqu’à demain la galerie parisienne FRENCH PAPER de Laurent Agnoux et et Thomas Olivri, nous rassure sur les promesses que nous réserve l’estampe japonaise.
Et sur la culture pop qui se réinvente elle aussi avec des Kiss qui vont au devant des nouveautés et des traditions du monde, avec des galeries d’art comme FRENCH PAPER qui exposent la puissance picturale de la pop.
Un choc des cultures, une passerelle inédite entre deux mondes qui réinventent l’art. A voir absolument !
Ukiyo-e Project, jusqu’à vendredi 8 juillet à la French Paper Gallery, 51 rue Volta, Paris 3ème (téléphone : 01 40 24 04 38)
Les oeuvres sont visibles et disponibles sur le site du projet ici. L’exposition quant à elle, est présentée sur le site de la galerie.
Les étapes de reproduction d’une estampe ukiyo-e
Travail de graveur :
La feuille de papier est collée sur la planche et les lignes de contour sont gravées en relief à l’aide d’un petit couteau. Puis le graveur évide la surface autour des lignes de contour du dessin. La planche principale (omohan) représentant le dessin complet gravé est alors prête.
Travail d’imprimeur :
Les pigments sont étalés sur la planche à l’aide d’une brosse. La feuille de papier est posée sur la planche en fonction de l’emplacement de l’encoche (kentô). C’est en frottant le papier à l’aide du baren que l’on fait pénétrer les pigments. L’estampe est ainsi imprimée, couleur par couleur (avec autant de planches qu’il y aura de couleurs), planche par planche.
Le papier utilisé est le Echizen – Washi (Echizen Kizuki Housho), spécialement fabriqué artisanalement pour les Ukiyo-e. Il s’agit d’un papier extrêmement résistant puisqu’il est frotté de multiples fois avec les différents pigments. Il provient du Kouzo (arbre asiatique de la famille des Broussonetia).