International
09H35 - mardi 14 juin 2016

Le film « Des Femmes et des Hommes », la réalité sans pathos

 

En 2013, Ban Ki-Moon, secrétaire général de l’Onu, déclarait que les droits des femmes reculaient partout dans le monde. Il n’en fallait pas plus pour lancer Frédérique Bedos. Résultat : Des Femmes et des Hommes, un film important, nécessaire.

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Il faut le voir et le revoir. Il faut le diffuser dans les écoles et les cinés, au Sénat et à l’Assemblée. Il faut en discuter au bureau, au resto, entre copains et collègues. Il faut y réfléchir ensemble. Femmes et hommes. Justement. Avec Des Femmes et des Hommes, son premier long métrage, Frédérique Bedos nous présente une coupe transversale du statut de la femme aujourd’hui dans le monde. Tout en ouvrant nos regards sur une réalité bien moins dorée qu’il n’y paraît, son film engage à agir.

Le mouvement féministe a connu de grandes heures ces cents dernières années. Les femmes se libéraient après des siècles d’oppression pour ne pas dire d’esclavage. Allant de victoire en victoire, elles espéraient bientôt accéder à l’égalité. Les présages étaient bons. Puis l’élan s’est vu ralenti comme par une force invisible. Plus qu’une véritable paix, un statu quo s’installait. Le combat pour les droits des femmes était un chapitre clos, du moins le prétendait-on. Depuis les francs-tireurs, ou devrais-je dire franches-tireuses ?, qui osent encore se plaindre de discriminations, se voient stigmatisés.

Il était donc plus que temps de faire un point sur le statut des femmes de par le monde. Où en sont-elles aujourd’hui ? Et la lutte pour leurs droits est-elle réellement à classer dans les tiroirs de l’histoire ? Le film Des Femmes et des Hommes « se coltine » avec ces questions. Sans complaisance aucune ni agressivité, il fait état des violences et injustices diverses – plus ou moins graves selon les lieux, mais nulle part éliminées, car le patriarcat sévit partout sur la planète – dont les femmes sont victimes. Il établit aussi l’importance de l’enjeu. Dès la première intervention, le ton du film est donné : Phumzile Mlambo-Ngcuka, directrice exécutive de UN-Women, affirme comme une évidence que les grands défis de ce siècle, l’éradication de la faim et la pauvreté dans le monde, la paix, le changement climatique… ne pourront être relevés sans l’autonomisation des femmes et leur égalité avec les hommes.

Au fil des témoignages et analyses de femmes (d’un homme aussi) de confessions, ethnies et milieux sociaux variés, la réalité apparaît et des solutions se profilent.

Minimaliste en termes d’illustrations et commentaires, le film de Frédérique Bedos émeut par son contenu sans sombrer dans le pessimisme ni la sensiblerie. Il en ressort clairement que l’égalité pour tous est la voie du progrès. La conclusion coule de source : le combat pour les droits des femmes est loin d’être terminé, le monde doit encore évoluer et Frédérique Bedos ne sera sûrement pas la dernière à y contribuer.

Produit par l’ONG Imagine – fondée par Frédérique Bedos –, avec le soutien entre autres, de la FAO et de l’organisation onusienne pour l’égalité des sexes et l’autonomisation des femmes, Des Femmes et des Hommes avait été sélectionné pour la première semaine du cinéma positif – du 13 au 20 mai 2016 – en marge du festival de Cannes, aux côtés de Mustang et du Fils de Saul. S’il n’y a pas gagné, il « était bien entouré » se réjouit Frédérique Bedos. Il sera projeté jeudi 16 juin dans le cadre de la cinquième édition des Green Awards de Deauville, festival international des productions audiovisuelles pour le développement durable et les éco-innovations, où il concourt pour le trophée du meilleur film documentaire. Quoi qu’il arrive, nous on est fans.

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