Opinion Sport
12H40 - mercredi 1 juin 2016

Pr Daniel Rivière : « Certaines personnes sont prédisposées à une pratique du sport sur le long terme »

 

Les progrès de la science permettent aujourd’hui aux femmes et aux hommes de vivre respectivement en moyenne jusqu’à plus de 80 ans ou de 75 ans. Mais le sport influe-t-il sur ces résultats et est-il si bénéfique pour la santé dans tous les cas ?

Crédit photo : Geoffrey Franklin, Flickr CC

Crédit photo : Geoffrey Franklin, Flickr CC

Réponses du professeur Rivière, pneumologue de formation et médecin du sport à l’hôpital Larrey de Toulouse.

À partir de quel âge et jusqu’à quand le corps peut-il tolérer la pratique du sport ?

On peut commencer l’activité physique dès qu’on marche et, si on l’adapte, on peut arrêter tard. Mais je suis contre la spécialisation précoce des enfants. Quand on me dit qu’on va mettre un enfant de quatre ans dans une académie de tennis ou lui faire signer un contrat à l’âge de six ans à Manchester, ce n’est pas très bon… C’est psychologique : l’enfant adhère au projet de l’adulte, il veut lui faire plaisir, il pratique le sport vers lequel on va l’orienter. Et à l’adolescence, il se rend parfois compte qu’il le fait pour ses parents. Max Verstappen a été programmé pour le sport automobile (Ndlr : son papa Jos a lui aussi été pilote de F1) et les sœurs Williams pour le tennis.

Certaines personnes, par leurs gènes, sont-elles plus prédisposées que d’autres à une pratique assidue et sur le long terme ?

Oui, même si ça choque d’entendre ça. Certaines personnes sont nées pour être champion(ne)s sur le long terme, d’autres pour être éphémères. C’est mental et physique. Certains sont faits pour se dépasser, comme Teddy Riner.

Robert Marchand en France (voir photo) et Robert Eugster en Grande-Bretagne, constituent-ils des cas extrêmes ?

Je n’aime pas le terme extrême, ce sont des exceptions. Il est évident que peu de gens de cent ans sont capables de parcourir 25 kilomètres à vélo en une heure…

Le secret de la réussite, pour Eugster, serait de varier les plaisirs en matière d’alimentation, tout en privilégiant les protéines, les matières grasses et en évitant le sucre. Comment interpréter ces propos ?

C’est adapté à son corps. J’ai connu deux marathoniens : l’un courait à jeun et l’autre était végétarien. Quand on pratique des longues distances il vaut mieux avoir dans le sang 55 % de sucres au sens large (lents de préférence), 30 % de lipides et 15 % de protéines. Mais tous sont différents. Et leur réussite tient-elle à l’alimentation ou à leur aptitude physique et leur mental, je ne saurais le dire. Cependant il est sûr que pour réussir et durer, il faut avoir une hygiène de vie adaptée.

Quelle place tient l’environnement dans la préservation de sa santé ? Courir en ville, n’est-ce pas contreproductif étant donné la pollution atmosphérique ?

Pour moi, si ! On ne va pas le voir tout de suite, car il faut du temps pour que la pollution ait un effet délétère. En ville, on hyperventile et on a davantage de chances de ramener des particules fines. Nous sommes déjà soumis à la pollution sans courir… En tant que pneumologue, je connais les effets de la pollution sur les poumons, et si je reprends votre première question, ceux qui font du sport en ville n’en feront pas à un âge avancé !

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