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15H52 - vendredi 29 avril 2016

Chronique des libertés – 29 avril 2016

 

Un an après, le Népal ne s’est toujours pas remis du séisme

Crédit photo : Jessica Lea, Wikimedia Commons

Crédit photo : Jessica Lea, Wikimedia Commons

Après le désastre naturel, c’est un désastre humain que connaît le Népal. Plusieurs milliers d’enfants se sont retrouvés orphelins. Aujourd’hui obligés à travailler pour survivre, ils sont également exposés au trafic d’êtres humains. Les Nations unies estiment entre 10 000 et 15 000 le nombre de Népalais, pour la plupart femmes et enfants, vendus chaque année en Inde et dans les pays du Golfe, par exemple, et contraints au travail forcé ou à la prostitution.

Ceux qui restent au Népal ne connaissent pas un destin plus heureux : l’eau est devenue pour certains encore plus difficile d’accès qu’avant, le séisme ayant endommagé les infrastructures et provoqué la contamination des puits. Près d’un million d’enfants sont déscolarisés. D’autres encore, livrés à eux-mêmes, en sont réduits à inhaler des produits toxiques comme de la peinture ou de la colle, y cherchant une échappatoire à leur quotidien de misère.

L’ancien Premier ministre britannique Gordon Brown, aujourd’hui inspecteur des Nations unies pour l’éducation, critique l’insuffisance du travail des humanitaires. La priorité des ONG est d’offrir aux habitants les moyens de survivre, mais les enfants ont besoin de plus : « d’avenir et d’espoir ». Ce manque drastique d’éducation les condamne à la pauvreté, dans un pays où, avant même la catastrophe, l’avenir était incertain.

 

L’Australie sommée de démanteler un camp de migrants

Crédit photo : DIAC, Wikimedia Commons

Crédit photo : DIAC, Wikimedia Commons

La justice de Papouasie-Nouvelle-Guinée a estimé que la détention de 850 migrants sur l’île reculée de Manus était illégale. Elle a donc décidé d’exiger le démantèlement du campement que certains appelaient le « Guantanamo » d’Australie. La politique antimigratoire australienne qui s’est renforcée depuis les années 2000 – une flotte, composée en partie de bateaux militaires, a pour ordre de retenir les embarcations de migrants – s’est vue critiquée début 2016 par les Nations unies. Plusieurs groupes d’humanitaires rapportent des conditions de détention déplorables, notamment des abus sexuels de la part du personnel encadrant. De nombreux migrants protestent, certains même entamant des grèves de la faim, d’autres se cousant les lèvres. Ces demandeurs d’asile proviennent majoritairement de pays d’Asie centrale, Sri Lanka, Afghanistan, Birmanie…

La justice a prouvé que la plupart des réfugiés ne veulent pas s’installer en Papouasie-Nouvelle-Guinée. Aussi, au nom du respect de leur décision et de la liberté de circulation, elle en a conclu que le camp devait être fermé. L’Australie devrait déplacer les 850 réfugiés vers la république insulaire de Nauru ou dans un centre de détention sur le territoire australien de l’île Christmas.

 

Un nouveau rapport accablant sur la tragédie d’Ayotzinapa

Crédit photo : Isabel Sanguinès, Flickr CC

Crédit photo : Isabel Sanguinès, Flickr CC

Le 26 septembre 2014, alors qu’ils étaient en route pour une manifestation antigouvernementale, un groupe de 76 personnes, majoritairement des étudiants, est arrêté par la police locale. Tous auraient été par la suite livrés au groupe armé mafieux des « Guerreros Unidos ». Les corps de 6 d’entre eux ont été retrouvés et depuis 43 autres sont portés disparus. La découverte en 2014 dans une rivière de la région de sacs contenant des restes humains a gravement sapé l’espoir des familles de revoir un jour leurs disparus vivants.

Un groupe d’experts indépendants vient de publier un rapport sur l’affaire, à la demande de la commission inter-américaine des droits de l’homme. L’enquête met en lumière de nombreuses défaillances du gouvernement dans sa manière de gérer l’affaire. Entre autres, il semblerait que des pistes aient été totalement ignorées. Des preuves auraient également été faussées, et plusieurs suspects auraient subi des tortures en interrogatoire. Le gouvernement couvrirait également certains policiers mêlés à l’affaire. De leurs côtés, les familles des étudiants, aucunement protégées, sont exposées aux représailles des coupables. Amnesty International accuse le gouvernement mexicain de vouloir étouffer l’affaire en la laissant tomber dans l’oubli.

 

Mort d’Harry Wu, victime de l’autoritarisme chinois

Crédit photo : Medill DC, Wikimedia Commons

Crédit photo : Medill DC, Wikimedia Commons

Jugé comme contre-révolutionnaire après avoir dénoncé en 1956, alors qu’il était étudiant, l’invasion de la Hongrie par l’Union soviétique, Harry Wu, condamné aux travaux forcés, est enfermé en 1960 dans un camp laogai, véritable goulag chinois, où il reste 19 ans. À sa sortie, il décide de consacrer sa vie à dénoncer les exactions commises dans ces camps. Après plusieurs années passées à naviguer de prison en prison pour y filmer le quotidien des détenus, il fuit aux États-Unis en 1985. Il pèse alors 40 kilos environ. Il fournit ses images à la BBC et à CBS et ouvre par là même les yeux de la communauté internationale sur les conditions de fabrication des produits destinés à l’exportation. Les États-Unis en ont interdit l’importation depuis. Plus sordide encore, il rapporte que les organes des prisonniers exécutés sont récoltés puis revendus.

Harry Wu fut un dissident au régime de la République populaire jusqu’à la fin de ses jours, réalisant des voyages réguliers en Chine malgré son arrestation pour plusieurs mois dans les années 1990. Il ne doit sans doute son salut qu’à une visite d’Hillary Clinton dans le pays : les autorités chinoises l’ont relâché peu avant. Son combat pour introduire le mot laogai dans tous les dictionnaires du monde, au même titre que goulag, ne semble pas encore gagné. Mais on peut espérer qu’il continuera d’être porté par la Fondation de recherche sur les laogai et le Musée du laogai de Washington, deux institutions qu’il a créées. Il s’est éteint à l’âge de 79 ans alors qu’il visitait le Honduras.

 

Une princesse nigérienne au secours des victimes de Boko Haram

Crédit photo : Deasytech, Wikimedia Commons

Crédit photo : Deasytech, Wikimedia Commons

Modupe Ozolua, qui fait partie de la famille impériale du Bénin, participe depuis 2003 à l’aide aux victimes en Afrique, notamment grâce à son association Empower 54 qui soutient les personnes ayant subi les exactions de Boko Haram. Elle déplore que l’opinion publique ne pense qu’au mouvement « Bring Back our Girls » alors que le groupe islamiste a fait selon elle plusieurs millions de victimes, tant sur le plan physique que psychologique. Selon Amnesty International, le conflit qui dure depuis sept ans aurait déjà causé la mort de 20 000 personnes et le déplacement de 2,8 millions d’autres. En plus du soutien psychologique, financier et alimentaire, un deuxième combat anime la princesse. Pionnière de la chirurgie esthétique en Afrique occidentale, elle veut aujourd’hui offrir une seconde vie aux personnes défigurées par la maladie ou les conflits. Elle propose ainsi gratuitement des opérations de chirurgie reconstructrice allant de la réparation génitale à la correction des difformités de développement.

C’est pour continuer à financer ses combats qu’elle organise une soirée autour de l’art africain à Atlanta, en compagnie de l’actrice Kat Graham. Plusieurs peintures et sculptures seront en vente. Cet argent servira à la reconstruction de maisons, d’écoles et à de l’aide médicale à la frontière entre le Nigéria et le Cameroun.

 

 

 

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