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10H00 - lundi 29 février 2016

Une Semaine en Inde (du 22 au 29 février 2016)

 

Émeutes près de New Delhi : accord pour une nouvelle discrimination positive envers une caste

Crédit photo : Ekta Parishad / Wikimedia Commons CC Crédit photo : Ekta Parishad / Wikimedia Commons CC[/caption]

La discrimination positive est en Inde un des axes majeurs de l’action gouvernementale pour lutter contre les préjudices causés par l’appartenance à une caste, considérée comme « inférieure ». Par un système de quotas, notamment, des places sont réservées dans l’administration ou les universités. Ces mesures sont régulièrement remises en cause par les castes « moyennes », dont les Jats. Bien qu’insuffisamment élevés dans la hiérarchie des castes pour ne pas rencontrer d’obstacles professionnels ou sociaux, leurs membres ne reçoivent aucune aide du gouvernement, car ils ne sont pas considérés comme « de basse extraction ». Et c’est ainsi que, depuis le 22 février, des Jats manifestent pour bénéficier d’aides à leur tour.

Le bilan des émeutes est lourd : 19 morts et 200 blessés en trois jours, et un rationnement de l’accès à l’eau qui va jusqu’à la capitale, New Delhi, obligée de fermer ses écoles. L’armée indienne, sommée d’intervenir, a repris le contrôle du canal. La répression a été musclée. Face aux manifestants qui, déployés dans l’État de Haryana, ont mis feu à des commerces et attaqué un poste de police et une école, les soldats ont reçu l’ordre de tirer à vue. Rajiv Kumar, chef de police, a déclaré ne pas « avoir le contrôle de la situation ».

Des pourparlers entre le ministre de l’Intérieur, le BJP (parti au pouvoir) et les Jats, ont eu lieu le dimanche 21. « Nous avons décidé que les Jats allaient obtenir des quotas via une loi lors de la prochaine assemblée », a annoncé dans la foulée Anil Jain, le chef du BJP. Cette mesure aurait déjà été en vigueur, si la Cour suprême n’avait obtenu son annulation il y a deux ans.

Ces manifestations se sont déroulées parallèlement au mouvement de protestation qui a suivi, au cœur de Delhi, l’arrestation d’un étudiant pour « sédition ».

 

Avec une croissance de 7,3 %, l’Inde s’affirme comme « un marché-clef en Asie »

Barings, la plus ancienne des banques d’affaires anglaises, se montre « extrêmement optimiste sur les perspectives en Inde ». Barings, la plus ancienne des banques d’affaires anglaises, se montre « extrêmement optimiste sur les perspectives en Inde ».[/caption]

Les autorités indiennes viennent d’annoncer le chiffre de 7,3 % de croissance pour le quatrième trimestre 2015. Cette estimation positionne la croissance de l’Inde parmi les plus fortes au niveau mondial, comme le souligne Barings, banque d’affaires anglaise.

« Cette hausse du PIB indien est particulièrement remarquable compte tenu des pressions déflationnistes à l’échelle mondiale », souligne Ajay Argal, gestionnaire du portefeuille indien de Barings.

Le fonds d’investissement de la banque s’attache également à distinguer les secteurs qui se démarquent. Parmi eux, la production, qui enregistre une hausse de 9,5 %, et les services, qui augmentent de 9,2 %. Les perspectives d’investissement semblent notamment prometteuses pour la consommation durable intégrée au secteur automobile, l’amélioration de l’habitat et le secteur des médias.

La hausse des revenus des fonctionnaires indiens a permis l’essor de la consommation, simultanément à la baisse du prix de l’énergie qui s’est avérée décisive pour les marges des sociétés. Gagnant des parts de marchés, les entreprises ont vu leurs bénéfices monter rapidement. Enfin, le secteur financier privé enregistre une progression à deux chiffres année après année. Une conjoncture qui semble stable et amène Ajay Argal à conclure : « Dans l’ensemble, nous restons donc extrêmement optimistes sur les perspectives en Inde ».

 

Le premier sous-marin nucléaire indien « en service à tout moment »

L’Arihant est le premier sous-marin indien de fabrication indienne - Crédit photo : Christophe Géral / Wikimedia Commons L’Arihant est le premier sous-marin indien de fabrication indienne – Crédit photo : Christophe Géral / Wikimedia Commons[/caption]

Le journal Economic Times affirme, sans citer de source officielle, que le sous-marin nucléaire Arihant ressort vainqueur d’une période de test de six mois comportant des plongées profondes et des essais de missiles de combat, au large du port de Visakhapatnam, sur la côté ouest de l’Inde où le sous-marin a été construit.

Ce projet de sous-marin et son développement sont d’origine russe. C’est également un navire russe de sauvetage, l’Epron, qui l’a accompagné au cours de ses premières manœuvres.

Premier sous-marin de facture indienne, sa construction met fin à une période où l’Inde n’avait en dotation que le sous-marin Chakra loué à la Russie. Les tests se sont de plus révélés prometteurs : « Le sous-marin a effectué tous les essais et a dépassé nos attentes à bien des égards. Techniquement, l’appareil peut être mis en service à tout moment », a précisé la source citée par l’Economic Times.

 

Éditorial du Monde : « L’Inde a bien plus à offrir que le yoga, le cinéma de Bollywood et les grands contrats »

http://www.lemonde.fr/idees/article/2016/02/20/en-inde-l-inquietant-nationalisme-de-modi_4868938_3232.html

Janvier a connu le suicide médiatique de Rohit Vemula, intouchable. Deux semaines plus tard, le pays a vu Kanhaiya Kumar, étudiant, arrêté pour sédition. Des évènements qui ne sont pas isolés ou exceptionnels, mais au contraire s’inscrivent dans une action gouvernementale qu’il convient d’interroger.

Au cœur et des manifestations et des justifications invoquées par le gouvernement figure la nation. « Mais de quelle nation parle-t-on ? » s’interroge Le Monde, ajoutant : « Il est paradoxal de voir les nationalistes hindous défendre aujourd’hui le drapeau indien qu’ils ont longtemps dénigré pour lui préférer le drapeau couleur safran, étendard d’une nation hindoue qui se déploierait de l’Afghanistan jusqu’en Birmanie ». La nation du sous-continent qui est débattue aujourd’hui est plus une nation hindoue que la nation indienne, née de la lutte pour l’indépendance, dont elle remet en cause certains piliers. En premier lieu figure la laïcité, questionnée par un militantisme hindou au cœur même du gouvernement et par son Premier ministre, lui-même issu d’une formation hindoue connue pour ses positions radicales.

Ce qui est au cœur aujourd’hui des aspirations du pays, et devrait l’être également dans son traitement médiatique international, est la défense de la liberté d’expression – un héritage qui comme le rappelle l’éditorial remonte au iiie siècle avant JC, porté alors par l’empereur Ashoka. Mais le gouvernement, bien plus porté sur le développement économique que le maintien de ces libertés, risque de sacrifier au business ce qui fait l’essence de la nation indienne.

Arrêtons de dénigrer notre chère Tunisie !

En cette ère où les images ont un pouvoir émotionnel puissant et peuvent fausser la réalité, Nous, enfants de la France et de la Tunisie, et amis de cette terre d’Afrique du…