Opinion Amériques Latines
15H56 - lundi 28 décembre 2015

Une semaine en Amérique latine (du 14 au 20 décembre 2015)

 

Argentine : levée du contrôle des changes

1 Mauricio Macri. Crédit : Inés Tanoira/ Creative Commons[/caption]

Le nouveau gouvernement de Mauricio Macri a annoncé de nouvelles mesures concernant l’économie. Ainsi, les taxes sur les exportations de céréales et de viande ont été supprimées et le nouveau pouvoir a réduit de de 30 % à 35 % celles pesant sur les ventes de soja, principale richesse du pays. Macri souhaite inciter les agriculteurs possédant beaucoup de stock de blé, de maïs et de soja, à vendre leur marchandise à l’étranger.

Parallèlement, depuis le mercredi 16 décembre, le gouvernement a adopté la levée du contrôle des changes.

Cette dernière mesure était une promesse de campagne de M.Macri qui veut libéraliser l’économie du pays, après douze ans de forte intervention de l’Etat et de mesures protectionnistes des gouvernements péronistes de Nestor Kirchner (2003-2007), puis de son épouse, Cristina Kirchner (2007-2015).

Cependant, dès le lendemain de la levée du contrôle des changes, la monnaie argentine (pesos argentin) a chuté drastiquement.

Le dollar, cotant moins de 10 pesos jusqu’alors, a ouvert à 15 pesos, jeudi 17 décembre, avant de se stabiliser à 14 pesos en fin de séance.

Le même jour, plusieurs milliers d’Argentins ont manifesté à Buenos Aires pour protester contre les mesures du nouveau gouvernement.

Le contrôle du taux des changes avait été imposé en 2011 par Cristina Kirchner pour juguler une fuite des devises affaiblissant les réserves de la banque centrale.

Le ministre du budget et des 2Le Chili a récemment créé le secrétariat d’Etat aux Droits de l’homme. Cette nouvelle institution, issue d’une idée de l’ancien président de droite, Sebastián Piñera, mais qui n’avait pu voir le jour avant, du fait des désaccords dans son propre camp, dépendra du ministère de la Justice et devra favoriser l’ouverture et le développement d’enquêtes et sanctions pour les crimes commis sous la dictature d’Augusto Pinochet, de 1973 à 1990.

Elle se chargera aussi de promouvoir le respect des droits de l’Homme à l’heure actuelle et sera l’organe qui encouragera et coordonnera les politiques publiques du gouvernement en la matière.

Il s’agit surtout de faire respecter les droits de l’Homme et les traités internationaux de manière transversale, d’éduquer les fonctionnaires publics, armée et police comprises, de coordonner des instances de participation et de dialogue avec la société civile.

Bien que cela constitue une avancée sur le papier, les diverses associations de défense des droits de l’Homme attendent de voir les actions concrètes qui seront faites en ce sens sur le terrain.

A l’heure actuelle, après 25 ans de démocratie, près de 1400 anciens agents de la dictature ont été condamnés par la justice. Mais ces condamnations ne sont généralement pas lourdes et tiennent davantage du symbole ou sont carrément inexistantes, alors que la dictature a fait plus de 3200 morts et disparus et provoqué la torture de plus de 38 000 personnes.

L’armée conserverait encore des archives qui permettraient à la justice d’avancer mais un grand silence règne autour de ce thème, y compris au niveau de l’Etat.

 

 

Brésil : lagence de notation Fitch dégrade la note du pays

Vue d’ensemble d’Asunción. Crédits : Felipe Méndez/ Creative Commons Vue d’ensemble d’Asunción. Crédits : Felipe Méndez/ Creative Commons[/caption]

Le gouvernement paraguayen a déclaré l’état d’urgence dans la région de la capitale, Asunción, après les fortes inondations qui ont eu lieu dans la zone, provoquant la crue du Río Paraguay. Ce dernier enregistrait mardi 15 décembre une hauteur de 6,98 mètres et aurait atteint les 7,09 mètres le lendemain, selon des sources de la municipalité d’Asunción. La crue est la troisième plus importante enregistrée sur le territoire en rapport avec le phénomène climatique El Niño.

La plus forte crue avait été enregistrée en 1983 avec un niveau de 7,72 mètres. Le Secrétariat d’urgence nationale (SEN) n’exclut pas que la rivière continue sa progression et prévoit qu’elle pourrait atteindre les 7,5 mètres de hauteur pour les fêtes de Noël, à cause des pluies qui continuent de s’abattre.

Les autorités ont évacué quelque 45000 personnes, 88 refuges ont été ouverts à proximité de la capitale, et ce sont plus de 8000 familles qui y ont trouvé un abri. Au total, près de 100 000 personnes vivent en zones inondables à Asunción. Dans le quartier de Bañado Sur, 39 refuges ont accueilli 4599 familles, et 3635 ont été placées parmi les 49 refuges du quartier Bañado Norte.

Le gouvernement, à travers le SEN, assure quotidiennement l’évacuation des personnes afin qu’elles soient installées dans les 67 abris répartis dans diverses zones de la capitale paraguayenne. Certains habitants ont trouvé refuge dans des installations de l’armée.

 

 

Uruguay : le principal syndicat des taxis de Montevideo en lutte contre Uber

Montevido, Uruguay. Crédit: Jikatu/ Creative Commons Montevido, Uruguay. Crédit: Jikatu/ Creative Commons[/caption]

Le principal syndicat des taxis de Montevideo, capitale de l’Uruguay, propose à la municipalité de la ville de financer lui-même la lutte contre les chauffeurs privés de la multinationale Uber.

Les taxis de Montevideo ont déjà récolté 280 000 dollars et veulent les offrir à la mairie de la capitale uruguayenne afin de l’aider à financer les contrôles et la verbalisation des particuliers qui travaillent comme taxis grâce à l’application Uber.

 Le syndicat unique des taxis (CPATU) « a décidé de proposer au maire de Montevideo des ressources nécessaires et suffisantes pour réaliser des inspections, si besoin la nuit ou au petit matin. Nous sommes conscients que pour réaliser ce type de travail, il faut payer des salaires et avoir recours à des moyens supplémentaires. » a déclaré vendredi 18 décembre le président du syndicat des propriétaires de taxis à la chaîne Canal 10.

 La mairie de la capitale dispose d’un groupe de dix agents de la circulation qui se consacrent exclusivement à verbaliser les conducteurs qui travaillent en tant que chauffeurs particuliers via l’application, mais les contrôles ne sont pas effectués la nuit, selon le journal El País.

La proposition de la CPATU est la dernière d’une série de mesures que le syndicat des taxis uruguayens a prises pour combattre la nouvelle concurrence apportée par Uber.

Début novembre, des membres du syndicat avaient formé une chaîne avec leurs véhicules autour d’un hôtel de Montevideo où Uber donnait des autorisations à des personnes voulant transporter des passagers, en tant que chauffeurs particuliers pour le compte de l’application.