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14H23 - mercredi 15 avril 2015

Edito : Pour un musée numérique des œuvres détruites par la barbarie

 

 

Le 15 avril, c’est la Journée mondiale de l’art. L’art est le symbole vivant de la culture, du génie humain, de l’héritage d’un pays et du dialogue entre les civilisations.

Les dictatures et les idéologies fanatiques ont toujours vu dans l’art un danger, dans les artistes des ennemis à faire taire et dans leurs œuvres des empreintes à effacer.

A l’heure où la France ouvre au public la grotte Chauvet qui renferme les plus vieilles créations picturales de l’humanité, on voit bien que l’art est ce que les peuples laissent derrière eux pour marquer leur passage sur terre. Sans ces témoignages mémoriels et artistiques, que laisseraient les cultures derrière elles ?

 

statue

 

Trop de monuments détruits…

Depuis quelques années, c’est Daesh et la nébuleuse des organisations terroristes et « islamistes » qui s’attaquent à l’art autant qu’ils sèment la terreur parmi les populations qu’ils oppriment : depuis le début de l’année 2015, des statues, frises, sculptures murales et autres vestiges de la culture irakienne ont été saccagés sur les sites de Nimroud et Hatra, mais également au sein du musée de Mossoul dans le nord, avec une violence sans nom. Les vidéos publiées par les personnes affiliées à Daesh incitent d’autres civils musulmans à faire de même, justifiant que « ces idoles (…) sont vénérées à la place de Dieu ». Dénoncés par l’UNESCO comme des crimes de guerres, ces actes de barbarie ont une symbolique d’autant plus forte qu’ils s’attaquent à une civilisation qualifiée comme « berceau de l’humanité ».

En Syrie aussi, la propagande de Daesh s’est également attaquée à l’art. Depuis 2011, 5 des 6 des sites syriens classées par l’UNESCO ont été saccagés.

Sur le continent africain, les groupes islamistes armés affiliés à al-Qaida qui se sont introduits dans le nord du Mali en mars 2012 ont saccagé un bâtiment de l’Institut des hautes études et de recherches islamiques Ahmed Baba, détruisant ainsi certains des manuscrits de Tombouctou considérés comme des trésors culturels remontant aux 15e et 16e siècles.

Enfin, il n’est pas anodin de relever que lors de l’attaque terroriste à Tunis le 18 mars dernier, également revendiquée par Daesh, c’est le musée du Bardo, l’un des plus importants musées africains, qui a été pris pour cible.

Mais les fanatiques « islamistes » n’ont pas le monopole de ces entreprises de destruction massive de l’art. Dans l’histoire, rappelons-nous que Hitler avait ordonné la confiscation ou la destruction de centaines de milliers d’œuvres d’art inestimables, car elles étaient considérées par les nazis comme de l’art «dégénéré». Parmi elles, figuraient des œuvres de Picasso, Miro ou encore Dali. Une nouvelle fois, l’extrémisme a voulu anéantir l’art, symbole de la liberté, de la créativité.

 

Faisons revivre ces oeuvres d’art avant qu’elles ne tombent dans l’oubli

Que faire face à ces destructions massives ? Il y a aujourd’hui un moyen très simple de faire revivre les œuvres détruites dans le monde entier par ces barbares et d’annuler partiellement l’irréversibilité de ces destructions : créons un musée virtuel permanent des œuvres détruites par la barbarie humaine. Je crains que ce musée soit très fourni avec de nombreuses salles d’exposition, surtout si l’on remonte le cours de l’histoire.

Dans cet ordre d’idées, et suite à l’attaque visant les œuvres du musée de Mossoul, saluons l’initiative appelée « Projet Mossoul » qui vise à reconstruire, virtuellement et en 3D, les objets détruits grâce aux photos prises par les visiteurs du musée au cours de ces dernières années.

Le monde entier se mobilise contre le fanatisme « islamiste ». Le monde ne tolèrera pas que la culture et les arts soient détruits. A la destruction, répondons par la création.

 

 

 

 

Président de l’Union Internationale des Avocats

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