République centrafricaine
08H47 - mardi 11 février 2014

Centrafrique : MISCA et Sangaris, stratégie militaire ou erreur politique ?

 

Opérationnelles depuis fin 2013, les forces de la Mission Internationale de Soutien à la Centrafrique sous conduite Africaine (MISCA) et de l’opération française Sangaris sont à pied d’œuvre en Centrafrique. Pour la population et certaines autorités, elles ne sont pas assez agressives.

 

 

Des combattants de la Séléka

Des combattants de la Séléka

 

Catherine Samba-Panza, la nouvelle présidente de transition a déclaré, suite aux attaques des éléments de la Séléka sur la population de Sibut, une localité centrafricaine le vendredi 31 janvier : « (…) Je demande aux forces de la MISCA de faire application IMMEDIATE et de manière STRICTE de la Résolutions 2134 qui met en place un régime de sanction individuelle à l’encontre de quiconque ferait obstacle au processus de transition et aux efforts de la communauté internationale pour rétablir la stabilité en RCA. J’invite en outre les forces de la MISCA et les éléments de la Sangaris à faire pleinement usage des mandats qui leur ont été confiés par le Conseil de Sécurité des Nations Unies pour accomplir leur mission dans notre pays. »

A 180 kilomètres de Bangui, capitale de la RCA, Sibut vidée de sa population qui s’est réfugiée dans la brousse, a vu arriver le 31 janvier dernier des unités de la MISCA appuyées par les forces Sangaris pour reprendre la ville aux mains des éléments de la Séléka qui s’y étaient installés plutôt. Composée de 100 à 300 éléments, la Séléka a planté un drapeau rouge de la République du nord Indépendant, symbole de la partition de la République centrafricaine dont parlent les rebelles de la Séléka depuis leur arrivée sur le territoire centrafricain. Pour ceux-ci, la RCA doit être divisée en deux, le sud pour la population chrétienne et le nord au sous-sol riche, pour la population musulmane.

A Bangui, la population se demande comment cela a-t-il pu être possible, comment en est-on arrivé là, plus précisément, comment ces éléments ont-ils pu quitter librement et armés le camp qu’ils occupaient dans le nord de la capitale et se rendre sans aucun contrôle à Sibut où ils ont semé la terreur ? Pourquoi les forces en présences n’appliquent-elles pas leur mandat ? Où en est-on avec le désarmement et le cantonnement de ces rebelles Séléka et milices Anti-balaka?

C’est ainsi que, selon des témoins, un détachement composé de 3 unités de la MISCA, des soldats gabonais, Camerounais et Burundais et appuyé par deux avions et deux hélicoptères Sangaris qui ont survolé la ville ont pu la reprendre.

Samedi 1er février, le commandant militaire de la MISCA, le général Tumenta Chomu a annoncé que ses troupes avaient repris le contrôle de la ville de Sibut, que le contingent gabonais de la Misca s’y est installé et que les éléments de la  Séléka doivent y être cantonnés désarmés et sécurisés.  

Aujourd’hui, au vu de ces éléments, les Centrafricains se demandent si ce n’était pas une tactique que de laisser ces éléments sortir de la capitale difficile à contenir et à protéger, pour pouvoir les cantonner à l’extérieur de cette zone ou si tout simplement, les forces de la MISCA et Sangaris ont pu rattraper et récupérer de justesse une situation qui aurait pu leur échapper.

Pour rappel, la RCA qui est secouée par plusieurs mutineries, coups d’Etat et rébellions a toujours été secourue par la sous-région et la Communauté internationale. Aujourd’hui, les casques bleus sont de retour.

Journaliste, chef de la rubrique Centrafrique

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