International
15H25 - vendredi 24 mai 2013

Geneviève Garrigos, présidente d’Amnesty International France : « Pas de développement humain sans développement durable et vice-versa ».

 
A quelques heures du lancement du rapport annuel d’Amnesty International, Geneviève Garrigos, présidente de la section française, répondait à nos questions dans l’enceinte du Forum des Droits de l’Homme de Nantes.
 

Geneviève Garrigos, Présidente d’Amnesty International France

 
O.I : Quelle est la raison de votre présence à ce forum ?
 
Geneviève Garrigos : Amnesty participe au Forum des Droits de l’Homme depuis son lancement (ndlr : 2005). Notre présence est très importante cette année, puisque le forum porte sur les droits humains et le développement durable. De notre point de vue, il ne peut y avoir de développement humain sans développement durable et de développement durable sans prise en compte des droits humains. D’ailleurs nous organisons ici, avec d’autres associations, une table ronde consacrée à la responsabilité des entreprises en matière de droits humains.
 
O.I : Pourriez-vous expliciter cette convergence entre droits de l’homme et droits humains ? Un rapprochement récent dans le discours des organisations internationales…
 
Geneviève Garrigos : Amnesty International travaille sur les droits économiques, sociaux et culturels depuis les années 2000. Ce changement majeur a été conforté par le lancement des Objectifs du Millénaire pour le Développement, piloté par la communauté internationale. Amnesty a réagi tout de suite pour affirmer qu’il n’y aurait pas de développement sans prendre en considération les droits humains et le principe de non-discrimination de toutes les populations. Ainsi, nous sommes notamment intervenus pour promouvoir le développement des recours judiciaires afin que les personnes visées par ces objectifs, soient en mesure de faire valoir leurs droits. D’autre part, nous considérons que ces objectifs ne pourront être atteints qu’à condition que la sécurité soit assurée pour toutes et tous, que l’on pense aux femmes victimes de violences ou aux plus pauvres qui ne bénéficient pas de protection. Enfin, nous militons pour que l’éradication de la pauvreté, prévue dans ces objectifs, soit mise en œuvre avec la participation des populations concernées. On rejoint ici les droits civiques et politiques défendus par Amnesty qu’il s’agisse de la liberté d’expression, de manifestation ou de s’opposer. Nous agissons donc pour rappeler l’indivisibilité des droits humains.
 
O.I : Plus concrètement, quelles sont les actions menées par Amnesty sur le terrain ?
 
Nous avons lancé de nombreuses campagnes pour défendre les droits des personnes les plus démunies. Nous agissons beaucoup en faveur des femmes. Nous menons aussi des campagnes sur les expulsions forcées notamment au Nigéria, en Egypte, au Kenya ou au Cambodge. Nous militons pour que les populations soient associées aux décisions prises en leur nom notamment quand il s’agit de raser un bidonville. Tout cela doit se faire dans la concertation. Car il faut bien avoir en tête que ces expulsions ne sont pas toujours motivées par l’intérêt des populations. Ces projets ont aussi pour but de tirer profit du foncier. Enfin, nous menons des campagnes concernant la responsabilité des entreprises et singulièrement celles du secteur minier. Nous voulons alerter les autorités  sur les questions de pollution et des droits bafoués dans certaines régions. Je pense notamment au Delta du Niger dans lequel nous nous investissons fortement. Il s’agit pour nous de travailler sur la responsabilité juridique des sociétés mères et de leurs filiales. Le drame récent qui a frappé le Bengladesh nous rappelle l’urgence des actions à mener dans ce domaine.
 
Propos recueillis par Valérie Fourgassié

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