International
15H37 - mardi 14 mai 2013

La pollution en Chine, un véritable fléau !

 

Depuis le début de cette année, Pékin, a beaucoup souffert du brouillard. La pollution atmosphérique a battu tous les records, pour atteindre les « PM 2,5 » (les particules en suspension d’un diamètre inférieur à 2,5 micromètres), soit quarante fois plus que le niveau maximal recommandé par l’Organisation mondiale de la santé (OMS). Les habitants n’ont pas osé mettre les pieds dehors pendant une semaine, il aurait été impossible de traverser l’épisode de pollution sans purificateur d’air à la maison. Ce n’est pas la première fois que la capitale étouffe sous une chape de pollution. Presque tous les printemps, les Pékinois connaissent des tempêtes de sable et un ciel jaune à cause des sables et de la pollution. De plus, le manque de visibilité provoqué par la pollution nuit gravement à la circulation de Pékin, où les embouteillages posent déjà problème.

pollution

Les tumultes de l’opinion publique provoqués par la pollution de Pékin ont été accentués par la situation à Shanghai. Cette année, au cours du mois de mars, dans la rivière Huangpu qui traverse Shanghai, plus de 10000 cochons morts ont été retrouvés flottant dasn l’eau, alors que le centre de service des eaux se trouve en aval. Les endroits d’où proviennent les cochons morts restent inconnus selon la presse et ceci ne fait qu’aggraver les problèmes de pollution.

La pollution et la croissance, deux faces d’une même pièce?

En observant l’histoire, on peut remarquer que les pays industrialisés ont connu de nombreux problèmes environnementaux similaires aux cours de certaines phases de leur développement. La Chine d’aujourd’hui ressemble en ce sens à la Grande-Bretagne des années 1950, où la brume toxique avait tué à Londres des milliers d’habitants.

L’industrialisation commence généralement par le développement d’industries légères avec le textile, puis l’industrie lourde prend le relais, pour finir le cycle avec les nouvelles technologies, qui lui est beaucoup moins polluant que l’industrie lourde. Aujourd’hui, la Chine est en pleine période d’industrialisation et d’urbanisation, les émissions provoquées par l’industrie et par les voitures sont très importantes. L’industrie lourde est aujourd’hui le pilier de la croissance, et la devise « à chaque famille, une voiture » sera bientôt inconcevable dans un pays peuplé de 1,3 milliard d’habitants. Force est de constater que le problème de la pollution est aussi important que la croissance, tandis que les Chinois, eux,  prêtent plus d’importance à cette dernière, qui elle, est mesurable par les index et les statistiques, qui permettent une comparaison sur la scène internationale.

Il serait toutefois trop simpliste d’imputer la pollution à la seule croissance. Les problèmes institutionnels, des lois défaillantes et le manque de conscience des habitants sont les réelles causes du problème environnemental en Chine. Dans certaines régions, il existe une collusion entre les entreprises polluantes et le gouvernement. Malgré la pollution importante, les entreprises contribuent largement à l’économie locale, c’est pourquoi le gouvernement ferme les yeux. Subalterne au gouvernement, le département de l’environnement ne peut strictement rien faire. La politique environnementale en Chine a pour credo est « Ceux qui polluent réparent les dommages ». Cette politique ignore la dure réalité. Différente des déchets solides, la pollution fluviale et atmosphérique se diffuse d’une façon rapide et irrégulière, et il est donc difficile d’identifier les polluants et de leur imposer des obligations.

Les problèmes environnementaux ont suscité le mécontentement du peuple, et constituent l’une des raisons de l’instabilité sociale. Les gens manifestent dans les régions polluées et souhaitent « chasser »les entreprises polluantes. En outre, si les habitants entendent parler de projets polluants, ils se mobilisent, font circuler des pétitions, mettent en place des actions pour empêcher que le projet « polluant » ne soit mis en place.

La préoccupation des pays environnants

La pollution en Chine a également suscité la préoccupation des pays voisins. Une petite partie du territoire japonais a été affectée à cause des moussons qui emportent l’air pollué. En conséquence, la presse japonaise a beaucoup exprimé son inquiétude. Depuis longtemps, l’ambassade américaine en Chine publie l’index de pollution à Pékin malgré le mécontentement du gouvernement chinois. La pollution en Chine constitue une raison importante pour laquelle les experts étrangers sont réticents pour aller en Chine. De plus en plus de Chinois se rendent compte de la nuisance de la pollution sur la santé, ce qui est une raison de leur immigration.

Pays taoïste depuis l’antiquité, qui valorise le respect de la nature et l’harmonie entre l’être humain et l’environnement, la Chine est trop attirée par la croissance et la richesse aujourd’hui. N’est-ce pas un peu ironique qu’un pays qui a le moyen et la technologie d’envoyer des vaisseaux en orbite n’arrive pas à régler les problèmes environnementaux, qui nécessitent les mêmes mesures mais qui sont plus réalistes et plus pressants ?

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