Tunisie
16H57 - samedi 3 novembre 2012

Le spectre de la terreur des violences salafistes en Tunisie

 

De graves attaques ont été perpétrées contre les forces de l’ordre par des membres de groupuscules religieux de la mouvance salafiste, ces derniers jours à Tunis.

Dans la nuit de samedi  au dimanche 28 octobre 2012, un officier de la garde nationale, le commandant Wissem Ben Slimane a été grièvement blessé à la tête par un objet tranchant, un hachoir, alors qu’il intervenait avec son unité pour mettre fin à des altercations entre un groupe de salafistes et de vendeurs d’alcool à Douar Hicher près de Manouba dans l’ouest de la capitale Tunis.  Un autre officier a également été blessé à la main par un sabre lors de cette intervention. Le syndicat national fait porter la responsabilité de cet incident aux salafistes.

Les salafistes ont également coupé quatre doigts d’un vendeur d’alcool pendant cette nuit de violences selon le journal Assabah News. Suite à l’arrestation d’un présumé coupable dans l’agression du commandant Ben Slimane, des violences ont de nouveau éclaté entre les forces de l’ordre et des salafistes, dans la nuit du mardi au mercredi 31 octobre 2012, après l’attaque d’un poste de police à laquelle les policiers ont riposté en ouvrant le feu sur les agresseurs. Un islamiste radical a été tué par balle et deux policiers ont été blessés à l’arme blanche.

Ces faits d’une extrême violence posent la question de la maîtrise de la sécurité dans le pays par le gouvernement actuel dirigé par le parti islamiste Ennahda. Des renforts de sécurité ont été envoyés par le ministère de l’intérieur pour éviter des représailles. Le porte-parole du ministère de l’Intérieur, Khaled Tarrouche, a affirmé à l’agence France presse ce mercredi 31 octobre 2012, que les forces de sécurité utiliseront « tous les outils permis par la loi » en cas d’attaque des islamistes radicaux.

Slim Adela, le porte-parole du syndicat de base des forces de l’ordre, appelle les représentants de l’Assemblée Nationale Constituante, le ministère de tutelle et la société civile à réagir après ces attaques. Par ailleurs les agents de police ont observé jeudi 1er novembre 212 de 10h à 11h, un sit-in devant le ministère de l’intérieur.

Après la violente attaque de l’ambassade des États-Unis du 14 septembre 2012, le gouvernement islamiste a procédé à plusieurs arrestations de membres de la mouvance salafiste. L’opposition l’accuse cependant de faire preuve de laxisme.

 

Sarah ANOUAR