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10H00 - lundi 17 septembre 2012

Figures de l’économie positive, acteurs d’une synthèse réussie de l’économique et du social

 

Ils furent des centaines à lancer le mouvement de l’économie positive, les 13 et 14 septembre au Havre (France). Nous en retiendrons quelques unes qui incarnent, peut-être mieux que d’autres, les dimensions à la fois économiques mais aussi sociales et environnementales de cette économie d’autant plus décomplexée qu’elle est résolument humaine.

Dr Bindeshwar Pathak, le Gandhi de l’économie positive

Il fit partager le moment le plus fort du LH Forum : brahmane de son état, le Dr Bindeshwar Pathak a sorti, osons-le, les intouchables « de la merde » au sens propre et symbolique du terme. Intouchables, ils l’étaient car leur métier consistait depuis des millénaires à ramasser les excréments des familles indiennes de maison en maison. En 1970, Monsieur Pathak crée Sulabh International Social Service, un mixte entre une entreprise rentable et un projet sociétal visant à donner dignité et avenir professionnel aux Intouchables. 40 après, son organisation a construit 7.500 toilettes publiques et des millions de WC privés, selon un modèle technologique (non breveté pour en faciliter la diffusion) de toilettes révolutionnaire, économique en eau et en coût de fabrication. La situation des intouchables s’en est trouvée bouleversée et bon nombre d’entre eux purent accéder à une formation professionnelle voire lier amitié et relations avec des Indiens d’autres castes. Même si les mentalités tardent à évoluer. Avec 80 millions de dollars de chiffre d’affaire, le Dr Pathak peut aujourd’hui exporter son génie et son aura dans le monde entier.

Jacques Attali, le visionnaire

Inspiré par Gandhi comme le Dr Bindeshwar Pathak, il en est convaincu : le monde vit un basculement dans une nouvelle époque où l’économie va nécessairement se réconcilier avec l’humain. Et Jacques Attali compte bien donner à l’économie positive tous les fondements intellectuels, théoriques et philosophiques qui la feront s’imposer comme le nouveau modèle de développement.

 

Henri Lachmann, le patron d’industrie

Avec plus de verve et de poigne que ses confrères capitaines d’industrie, Henri Lachmann défend un capitalisme ouvert sur la société et n’hésite pas à dénoncer la financiarisation de l’économie conte laquelle il appelle les tenants de l’économie positive à se rebeller. Il a la chance de diriger un groupe dont le business consiste à aider ses clients à faire des économies d’énergie. Il n’en est pas moins grinçant à l’endroit du capitalisme qui en oublie trop souvent les clients et collaborateurs au bénéfice des seuls actionnaires.

 

 

Janet Amewu Mawuto, l’Afrique au cœur de l’économie positive

Elle représente 5.000 femmes au Ghana et bientôt 15.000. Janet Amewu Mawuto habite au village Sagon au Ghana, et a pris part à la création de Starshea Network, fédération de femmes qui produisent du beurre de Karité depuis 2009 et, à l’aide de Planète Finance et de sa filiale www.microworld.org, elle contribuent au développement économique et social de toute une région. Opinion internationale prépare un reportage sur ce projet.

 

 

Andrea Illy ou la « Happilly Touch »

Il a l’audace et le charme d’un patron italien. Son entreprise est parmi les premières au monde à bénéficier de la certification « Green Coffee Responsible Supply Chain Process », nettement plus exigeante que les normes du commerce équitable. Deuxième originalité : contre les tenants d’une culpabilisation anxiogène des consommateurs, Andrea Illy met résolument en avant – et sans complexe – la dimension de plaisir qu’incarne son produit, le café. L’économie positive doit résolument positiver notre relation à l’économie, pour autant que celle-ci respecte la terre et les hommes.

 

François Chérèque, le syndicaliste 

Peut-il y avoir une économie positive sans le pilier social du développement durable et surtout la valorisation du travail et des salariés ? C’est ce qu’est venu dire François Chérèque, le patron de la CFDT, la centrale syndicale française la plus « progressiste ». Dénonçant le green-washing, il prône une économie qui n’oppose pas les contraintes environnementales à l’impérieuse nécessite de défendre le travail.

 

Claire Martin, Madame RSE

Depuis 2009, elle a en charge la responsabilité sociale dans une entreprise qui a fait le choix d’investir 4 Milliards d’euros dans la voiture électrique. Ce qui la distingue de ses confrères responsables de la RSE dans des multinationales ? Renault s’est autant engagé, avec la voiture électrique, dans un virage technologique dicté par des considérations environnementales qu’elle a misé sur le pilier social du développement durable. Au programme de la RSE : un plan d’action complet en matière de mobilité durable, de sécurité routière, d’éducation et de diversité. Et surtout, dès 2008, le « contrat social de crise » qui a permis d’amortir les effets de la crise sur les salariés de Renault. Autre preuve d’une conception – monde de l’économie positive : l’usine du groupe la plus respectueuse des normes environnementales n’est pas situé dans le nord mais à Tanger au Maroc.

 

Arnaud Ventura, la « global » économie positive 

Depuis près de 15 ans, épaulé par son mentor Jacques Attali, Arnaud Ventura a fait de Planète Finance une organisation globale et planétaire de micro-finance. Aujourd’hui, il vise une autre dimension : rassembler les acteurs de l’économie positive pour peser davantage sur l’économie globale. Aussi décomplexé côté business que généreux côté social, il est en train de s’imposer comme l’un des leaders de cette nouvelle économie positive.

 

Michel Taube

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