Docus du réel
11H15 - vendredi 25 avril 2014

Pourquoi « Après Varan » ?

 

Affiche du FestivalLa première édition du Festival Après Varan, dont Opinion Internationale est partenaire, se déroule les 25, 26 et 27 avril aux Ateliers Varan à Paris. Ce festival se veut une vitrine internationale de toutes les valeurs humaines que les 1 500 anciens élèves des Ateliers Varan ont apprises durant les 30 dernières années.

Le Festival Après Varan incarne le fruit d’une œuvre collective internationale des réalisateurs issus d’une des plus grandes écoles de cinéma de documentaires, les Ateliers Varan. Elle a su réunir, au delà des frontières et des âges, les passionnés du « cinéma direct » et du monde de l’image. Les seize films sélectionnés sont réalisés par des réalisateurs brésiliens, italiens, suédois, vietnamiens et français.

La richesse sans frontières du festival

Le festival a le bonheur de recevoir des réalisateurs qui viennent des quatre coins du monde pour participer à cette première édition. Il a pour principe le respect des valeurs humaines ainsi que la connaissance de l’autre et du monde qui nous entoure.

Différents thèmes seront abordés à travers les films : le chômage en Afrique, avec « Mowa » d’Etienne Aussel (48’), la place de différentes divinités hindoues avec « Ghora, en attendant la déesse » d’Alessandro Cartosio, « un homme médiocre en cette époque de prétendus surhommes » d’Angelo Caperna qui se replonge dans l’Italie de Mussolini ou encore la situation des travestis au Vietnam illustrée à travers « Le dernier voyage de Mme Phung » de Tham Nguyen Thi.

Mina Rad, coordonatrice du festival « Après Varan »

Mina Rad, coordonnatrice du festival « Après Varan »

De Jean Rouch à nos jours, tous les anciens de Varan ont hérité d’un patrimoine commun, chacun ayant apporté sa propre couleur, développé des styles riches et singuliers. Ce sont ces héritages culturels et humains transmis par nos formations à Varan et mis en pratique dans nos films que nous essayons de mettre en valeur dans ce que nous présentons à ce festival. Ce sont la générosité sans frontières et la soif de curiosité sans limite que nous essayons de transmettre par le biais de l’organisation de ce festival.

Lors de ce rendez-vous que nous espérons renouveler, nous pourrons rencontrer les Anciens devenus pour certains des cinéastes reconnus comme Claire Simon, Elizabeth Kapnist ou Mariana Otéro, d’autres travaillant sur leurs premiers films et d’autres encore, qui ont fait des choix professionnels différents.

Le festival se veut une vitrine de leurs créations, en offrant un véritable panorama de ce qu’ils sont devenus, en retraçant le parcours de chacun. Nous souhaitons que chaque séance du Festival soit un moment privilégié pour nous donner l’occasion d’un échange riche, nourri des différentes cultures venus des quatre coins du monde, et lié à un même désir de réflexion.

Un thème de réflexion associé à chaque édition : cette année le son 

Nous essayons de poursuivre nos réflexions sur la création documentaire en articulant chaque année le festival autour d’un thème. Cette année, il est question de son et nous dédions cette première édition à Daniel Deshays et ses réflexions sur le son dans le cinéma documentaire.

Lors d’une conférence dimanche matin, il proposera un échange sur l’écoute et l’analyse du son de certains des films sélectionnés. Ce moment d’écoute pour une « veille » sur la construction du cinéma, nous invite à réfléchir sur la fabrication du son des films. Ainsi nous pourrions écouter mais voir aussi les sons d’un film d’une autre manière. 

Accédez au programme du festival dans son intégralité (au format pdf) 


Claude Guisard, président des Ateliers : « Nous tentons de poser un regard différent sur le monde de ce que donne à voir la télévision et l’actualité »

ClaudeGuisardClaude Guisard préside les Ateliers Varan à Paris, une école de formation aux métiers du cinéma documentaire, à travers l’enseignement de la pratique et l’ouverture sur le monde. En parallèle, Varan met en place dans différents pays des ateliers similaires. A l’occasion du Festival Après Varan, dont Opinion Internationale est partenaire, Claude Guisard évoque la « méthode Varan ».


Monsieur Guisard, vous êtes directeur des Ateliers Varan. Pouvez-vous présenter en quelques mots votre école ?

Varan est une association de professionnels du cinéma (acteurs, réalisateurs, producteurs, ingénieurs du son, monteurs…) qui se sont regroupés à l’origine à l’initiative de Jean Rouch, le célèbre cinéaste anthropologue. A la fin des années 70, quand le Mozambique a fait sa révolution, il a été contacté pour y filmer ce qui s’y passait. Il a voulu former sur place des jeunes réalisateurs mozambicains pour tourner les images de leur pays. Sur ces bases, Jean Rouch, avec quelques disciples, a développé des ateliers à l’étranger (Colombie, Cambodge, Afghanistan, Vietnam, Egypte…) sur les bases du cinéma direct en liaison avec des gens sur place.

Ceci se fait aussi à Paris sur des bases alliant la théorie et la pratique en sachant que le stagiaire fait son film mais à chaque phase, il y a un visionnage.

Varan veut aussi promouvoir le cinéma direct. De quoi s’agit-il ?

Le cinéma direct consiste à filmer des situations ou des personnalités sans mise en scène. Ce sont des rencontres. Ce qui est intéressant avec le festival Après Varan, c’est de voir ce que ces stagiaires, qui ont bénéficié de la même formation, peuvent apporter un regard différent dans leur manière de filmer. Comment chacun a pu développer son style puis son écriture adaptée à des situations diverses.

Pensez-vous que cette approche permette d’expliciter des faits de manière plus efficace que par la télévision par exemple ?

Le documentaire aide à comprendre évidemment. C’est plus vrai pour les ateliers Varan à l’étranger, dans des pays en difficulté. On a fait par exemple pendant deux ans un atelier en Egypte au coeur de la révolution puis du renversement de Mohamed Morsi. Nous faisons de même au Vietnam depuis 2006. Nous tentons de poser un regard différent de ce qui peut être donné par la télévision et l’actualité.   

Journaliste, réalisatrice de documentaire, responsable de la rubrique Docus du réel

« Senkoyo 2 », une plongée dans le Japon post-Fukushima

Kazuhiro Soda, le cinéaste japonais dans son film Senkyo 2 emporte les spectateurs dans la narration de son récit, tout cela durant 149 minutes et les spectateurs découvrent la situation tout comme le réalisateur et oublie la durée de ce film.
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