Edito
19H03 - vendredi 5 avril 2024

Élèves et professeurs : des cours de sécurité comme une nouvelle matière ? Tribune de Pascal Bitot-Panelli et Michel Taube

 

Sauvage assassinat à Viry-Châtillon (Essonne) et agression d’une adolescente à Montpellier, un proviseur poussé à une retraite anticipée… inutile de commenter plus l’actualité, pour comprendre qu’il faut changer de braquet face à la violence qui submerge notre société : passer de l’insouciance à la vigilance active est la seule solution.

Même nos établissements scolaires ne sont plus des sanctuaires protégés contre les affres de la société : deux professeurs assassinés, des proviseurs et des enseignants menacés et agressés, des dizaines de milliers d’élèves harcelés, l’école est devenue une cible de choix pour les sauvageons de la République.

Comment répondre à cette explosion de violence sans créer un continuum de sécurité, certes encadré par des professionnels mais auxquels tous les citoyens seront associés et formés ?

Ni les sas de protection à l’entrée des établissements scolaires ni les Plans Particuliers de Mise en Sûreté (PPMS) ne suffisent plus à répondre à cette violence endémique car ces dispositifs réglementaires organisent la mise en sécurité des personnes présentes dans l’établissement scolaire en cas d’accident majeur externe à l’établissement. Or la violence a désormais droit de cité dans les classes, les cantines et les cours de récréation. Elle est devenue quotidienne.

Nous proposons de créer, au sein des programmes scolaires officiels de l’Éducation nationale, des cours de sécurité et ce dès le collège. Apprendre des gestes qui sauvent et qui nous protègent est une obligation de sécurité collective.

Une formation commune, théorique et pratique, dans le cursus scolaire, pour les élèves, les professeurs et les personnels scolaires, dont le format essentiellement axé sur la sûreté, viendrait utilement renforcer les PPMS, afin de développer la culture de sécurité en panne dans notre pays, et surtout de créer des automatismes de réaction.

Reconnaître une alarme, maîtriser des cheminements, connaître toutes les issues et pièces de sûreté, identifier le mobilier qui peut faire obstacle à une intrusion, avoir une approche des comportements suspects… Autant de postures qui peuvent développer la citoyenneté et sauver des vies.

Peut-être faut-il cesser d’être naïf et suivre l’adage « si vis pacem para bellum », sans parler de compenser les manques générés en ce domaine par la suppression absurde du service militaire…

Le temps de la réaction passe par le stade de la formation, des experts en sécurité peuvent développer des modules simples et progressifs. Par ailleurs lors des formations ces mêmes experts pourraient agir en tant que conseillers en sécurité pour l’établissement où ils interviennent.

Il est temps de changer de posture, nos élèves et professeurs doivent avoir un bouclier plus protecteur et quitter ce statut de cible idéale…

Pascal BITOT-PANELLI, Expert en sécurité et commandant divisionnaire honoraire de Police

Michel TAUBE, éditeur et éditorialiste

 

 

 

Directeur de la publication