Edito
10H44 - mercredi 14 février 2024

Grâce à la CGT et Sud-Rail, à la SCNF, tout est possible ! L’édito de Michel Taube

 

La grève dans les transports devrait être interdite les jours de départ et de retour de vacances, pendant les grandes fêtes du calendrier national et lors des événements majeurs !

Y a-t-il un politique qui osera faire voter cette mesure de bon sens ?

Conformément à la loi qui stipule « le droit de grève s’exerce dans le cadre des lois qui le règlementent » (alinéa 7 du préambule de la Constitution de 1946, reprise dans celle de la Vème  République), la grève est un droit fondamental mais comme tous les droits elle est limitée par les autres droits et des devoirs tout autant impérieux.

Or la CGT et Sud-Rail ne l’entendent pas de cette oreille et méprisent les citoyens voyageurs. Ces organisations maintiennent l’appel à la grève des contrôleurs les 16, 17 et 18 février. L’extrême-gauche syndicale de la SNCF fait une nouvelle fois preuve de sa capacité de négociation, pardon, de sa capacité de nuisance. Les Français vont encore être pris en otage par l’égoïsme corporatiste et le désir de chaos d’une poignée de « leaders » extrémistes.

Pas de réforme des retraites à l’horizon (l’âge de départ reste bien prévu à 52 ans pour les conducteurs et 57 ans pour les contrôleurs), pas de remise en cause des jours de congé (de 10 à 13 semaines, jours fériés et RTT inclus), une revalorisation salariale actée de 4,6% en 2024…

La grève des contrôleurs SNCF pendant les départs en vacances est devenue une consternante habitude dont sont victimes les Français qui « se lèvent tous les matins pour aller travailler, ceux dont le travail finance notre service public (sic) et notre modèle social », dont parlait justement Gabriel Attal sur le perron de Matignon le 9 janvier dernier. Ceux-là même qui s’étaient dit, naïvement optimistes, qu’ils prendraient bien le train pour aller quelques jours en vacances ou en famille en février. Les mêmes encore qui ne sont ni en congés ni en grève mais qui ont simplement besoin de se déplacer pour leur travail.

Le choix du train, qui présente l’avantage d’un bon bilan carbone et qui laisse la liberté de lire Opinion Internationale (et même de faire autre chose) pendant le trajet, ne va pas de soi : il faut bien le dire, même en s’y prenant longtemps à l’avance, le train, c’est cher. Un produit de luxe. Et puis, il y a aussi toujours le risque (le monde entier le sait), d’une grève surprise au pire moment. Mais non, pas cette fois…

Et bien si ! Pour la énième fois donc, la grève est annoncée les 16, 17 et 18 janvier, au motif de « revendications insatisfaites sur des mesures pérennes comme une augmentation du salaire brut de 150 à 200 € par mois », en plus de ce qui a été déjà obtenu… Le PDG de l’entreprise depuis 2019, Jean-Pierre Farandou, qui commence à avoir l’habitude, a fait remarquer que « on augmente l’emploi, on augmente les salaires, on propose une plate-forme de progrès social, je ne vois pas bien pourquoi en réponse on aurait une perturbation pour les Français qui veulent partir en vacances ». Pour mémoire, la direction a annoncé une prime supplémentaire de 400 euros en mars pour les cheminots, a revalorisé l’indemnité de résidence pour les salariés habitant là où le marché immobilier est en tension, a accordé 3 000 promotions supplémentaires, et a décidé la création de 1 100 postes supplémentaires, dont 200 contrôleurs.

Qu’à cela ne tienne. Avec l’aplomb qui les définit, la CGT et Sud-Rail dénoncent des « mesures fumeuses » et maintiennent l’appel à la grève.

Bloquer parce qu’on le peut, pousser le bouchon aussi loin que les troupes suivent. Récupérer une prime, obtenir quelques centaines d’embauches, c’est l’espoir de nouveaux adhérents au syndicat qui viendront à leur tour renforcer un système perverti.

Ne mettons pas tous les cheminots dans le même panier : il faut rendre hommage aux non-grévistes, qui vivent un enfer sous la pression de leurs « collègues » des syndicats extémistes et qui vont ramer ces prochains jours aux côtés des usagers en colère pour essayer de tenir l’objectif de 50% de TGV en circulation en France…

Qu’est-ce que le syndicalisme d’extrême gauche ? Jeter le discrédit sur son entreprise, jeter le discrédit sur l’action sociale, pourrir la vie de millions de Français, abîmer l’image de la France. Tout cela au nom d’idéologies d’un autre temps et pour perpétuer un monde qui n’existe plus. Attention, les Jeux Olympiques s’annoncent comme un formidable événement pour notre pays en 2024. Les mêmes pourraient les transformer en cauchemar.

Dommage que dans la loi « Paris 2024 » les politiques n’aient pas eu le courage d’interdire toutes grèves pendant que des millions de touristes et visiteurs viendront goûter aux délices de la France…

 

Michel Taube

Directeur de la publication