Edito
13H18 - lundi 11 décembre 2023

La COP28 doit adopter la Décennie mondiale de l’afforestation et du reboisement ! L’édito de Michel Taube

 

En introduction du Sommet des Trois Bassins organisé au Congo Brazzaville le 28 octobre, le président Denis Sassou Nguesso avait appelé à l’instauration d’une Décennie mondiale de l’afforestation et du reboisement, idée lancée durant la COP 27 à Charm-el-Cheikh en Égypte en novembre 2022.

La Cop 28 à Dubaï adoptera-t-elle enfin cette belle idée ? La préservation de la forêt sera déterminante pour assurer l’avenir de la planète.

À Brazzaville, les États des bassins des fleuves Congo, Amazonie et Mékong ont convenu de renforcer leur coopération et leur action dans le sens de la préservation de leur forêt primaire. Mais toute la planète doit se mobiliser et tous les Etats, toutes les entreprises, les associations et les citoyens sont concernés par ce défi.

L’horizon avait été fixé par Lula dont le retour à la présidence brésilienne se révèle déjà décisif sur le plan de la protection de l’environnement. Certes, il n’oublie pas d’être pragmatique, entre autorisation de l’exploration pétrolière dans l’embouchure du fleuve Amazone et prochaine adhésion du Brésil à l’OPEP. Mais à chaque occasion, Lula l’affirme haut et fort : en Amazonie brésilienne il n’y aura plus de déforestation en 2030.

L’enjeu, au Brésil comme sur tous les continents, est de protéger les forêts primaires, leurs écosystèmes naturels et bien sûr les formidables puits de carbone qu’elles représentent et qui sont indispensables à la lutte contre le réchauffement de la planète. Quand Lula parle et montre une direction, le Sud écoute et le Nord lui emboîte le pas (ça s’appelle le leadership).

 

L’heure de vérité à Dubaï

La COP 28 organisée à Dubaï arrive à point nommé pour donner une autre dimension à cet objectif. Outre les progrès réalisés vers la sortie du charbon et le développement de l’énergie nucléaire, Lula a été rejoint dans son propos par le secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres, par la plupart les chefs d’État et de gouvernement présents, et notamment par le président français Emmanuel Macron.

Le président français est même allé plus loin, annonçant très concrètement que la France consacrera 500 millions d’euros à l’horizon de la COP30 en 2025 à la protection des forêts primaires de la planète. Cela se fera principalement sur la base d’accords bilatéraux avec des États dont deux ont d’ores et déjà été conclus, le premier avec la Papouasie-Nouvelle-Guinée pour un montant de 92 millions d’euros, le deuxième pour un montant de 46 millions d’euros avec la République du Congo (Brazzaville), un troisième étant en cours de finalisation avec la République démocratique du Congo (Kinshasa) pour un montant de 54 millions d’euros.

Le Brésil accueillera la COP 30 en 2025 dans sa grande ville du nord, la mythique et désormais symbolique Bélem, porte d’entrée, et de sortie, de l’Amazonie. L’heure ne sera plus aux discours incantatoires ou indignés mais aux résultats concrets. De Brazzaville à Belem, en passant par Dubaï, les dirigeants de notre planète sont désormais au pied du mur. Ils doivent collectivement se fixer cet objectif aussi ambitieux qu’essentiel : mettre un terme à la déforestation sur la planète.

Notre avenir se joue définitivement dans nos forêts.

 

Michel Taube

Directeur de la publication