Edito
10H10 - lundi 25 septembre 2023

Condamné à mort par le Qatar, la France doit apporter toute son assistance au Français Tayeb Benabderrahmane. L’édito de Michel Taube

 

Les lecteurs d’Opinion Internationale connaissent le sort du chef d’entreprise Tayeb Benabderrahmane qui, depuis son arrestation et sa séquestration en 2020 au Qatar, se bat pour recouvrer sa dignité.

On savait que le Français avait été torturé pendant plusieurs mois de détention arbitraire mais nous apprenons de plusieurs sources, notamment le magazine Blast, que, depuis le 31 mai 2023, il est condamné à mort par contumace par un jugement du tribunal pénal du Qatar « en raison des crimes qui lui sont reprochés et demandant aux autorités du Qatar d’appliquer cette peine. »

C’est dire l’acharnement que lui réserve le Qatar ! C’est que Tayeb Benabderrahmane s’attaque, entre autres, au sulfureux et controversé patron du PSG, Nasser al-Khelaïfi, qui se croit doté d’une immunité diplomatique malgré ses nombreux agissements contraires au droit et à l’éthique.

Le pire est que l’information de cette sentence de mort a été portée à la connaissance des autorités françaises dans un simple courrier adressé le 18 juillet dernier par Mohammed Bin Abdulrahman Al-Thani, ministre des Affaires étrangères du Qatar, à son homologue française, Catherine Colonna.

Rares sont les Français condamnés à mort dans le monde. A notre connaissance, une quinzaine, la plupart pour trafic de drogue, comme Serge Atlaoui en Indonésie, ou en Irak et en Syrie pour terrorisme. Tous ont droit à une protection consulaire au titre de la convention de Vienne du 24 avril 1963.

Dans le cas d’espèce de Tayeb Benabderrahmane, même si celui-ci est libre puisqu’en France, sa condamnation à mort est une raison de plus de solliciter l’assistance de l’État français, dont un des premiers devoirs est de protéger ses ressortissants. Il est vrai qu’en la matière, des pays comme les Etats-Unis ou Israël ont meilleure réputation…

« La France rappelle son opposition à la peine de mort, quels que soient les crimes, quels que soient les lieux, quelles que soient les circonstances. Ce combat en faveur de l’abolition universelle de ce châtiment inhumain et inefficace, constitue l’un des axes clé de notre diplomatie » nous rappelle une source diplomatique.

Hier l’émir du Qatar, Son Excellence Tamim ben Hamad Al Thani, aussi propriétaire du Paris Saint-Germain, était au Parc des Princes pour assister à la victoire de « son » club sur Marseille.

Emmanuel Macron lui a-t-il passé un coup de fil pour protester contre l’acharnement judiciaire dont pâtit Français Tayeb Benabderrahmane ?

 

 

Michel Taube

Directeur de la publication