Edito
12H02 - vendredi 22 septembre 2023

Laïcité et immigration : transformons l’essai pour ne pas perdre le match. L’édito de Michel Taube

 

Au rugby, dont nous saluons les vingt nations en compétition sur le sol français, un essai vaut cinq points et sa transformation deux points supplémentaires.

En matière de défense de la laïcité, – et quelles que soient les récriminations onusiennes d’Antonio Guterres sur lesquelles nous reviendrons – l’interdiction de l’abaya, que le Conseil d’État a clairement confirmée, la transformation de l’essai vaut 100.000 points, car (presque) tout reste à faire.

Surtout lorsqu’un présidentiable comme Jean-Luc Mélenchon ose une fois de plus accuser la France d’une hyper islamophobie. Ses mots sur BFMTV dimanche dernier le 17 septembre, « L’islamophobie virulente qu’il y a dans ce pays est une offense », sont du même accabi que lorsque le 4 février 2021, Assa Traoré faisait la Une du magazine Jeune Afrique avec ces mots infamants : « les hommes noirs et arabes ne sont pas en sécurité en France ». 

Plusieurs décennies d’arrangements déraisonnables, de clientélisme politique, de lâcheté, de faiblesse, d’aveuglement, de prise en otage victimaire des musulmans de France, devant les offensives de l’islam politique, ont mis en danger le vivre ensemble, les principes fondamentaux de la République, et au-delà, de toute société sécularisée.

La pression internationale que subit la France aggrave cette infiltration islamique : turcs, fréristes, wahhabites et autres salafistes en sont les promoteurs. Le Maghreb, en particulier l’Algérie viscéralement anti-française, abrite aussi son contingent d’obscurantistes aux velléités conquérantes et hégémoniques.

Les Frères musulmans, pourchassés dans de nombreux pays musulmans, à commencer par l’Égypte dont ils sont issus, ne peuvent que faire penser au nazisme dont il fut d’ailleurs complice dans les années 1930. Ils savent faire : infiltration des institutions privées et publiques (la « taqîya »), victimisation (avec la collaboration de la gauche radicale), pressions, menaces, assassinats provoqués ou pratiqués, comme Anouar El Sadate ou Samuel Paty…

Le mal est déjà profond : université, école, médias, milieux culturels et sportifs, grandes entreprises, et même au sein de la justice, de la police ou de l’armée, l’islamisme radical est à la manœuvre.

Les projections démographiques à moyen et long terme semblent obliger l’Europe à organiser une immigration massive pour préserver sa population et sa prospérité. En France, l’immigration est et sera principalement musulmane, puisqu’issue du Maghreb et d’Afrique subsaharienne. Comme l’explique Gilles Kepel, le raisonnement des islamistes est binaire : terre d’islam et terre de guerre (donc de conquête), raison pour laquelle l’Europe et singulièrement la France avec sa forte communauté musulmane dont une part importante, surtout parmi les jeunes, est peu encline à faire sienne la laïcité ou l’égalité entre femmes et hommes, sont devenus parmi les principales terres de guerre.

 

Immigration choisie

Dans les pays musulmans, à commencer en Iran d’où la révolution islamique est partie à la conquête du monde, de nombreuses personnes, en particulier les jeunes et plus encore les jeunes femmes, rêvent de se défaire du carcan religieux, et ne comprennent pas qu’en France, on puisse de battre pour l’imposer.

Pourquoi n’œuvrons-nous pas pour attirer et accueillir ces femmes qui se veulent libres ? Pourquoi accepter des milliers d’hommes en provenance d’Afghanistan, alors que ce sont des milliers de femmes avec enfants qu’ils faudrait accueillir et protéger de ce pays où les talibans pourchassent avant tout les femmes ?

Pourquoi l’immigration est-elle subie et non choisie, en France plus qu’ailleurs ? Pourquoi attirons-nous tant d’individus sans compétence ni formation, aspirant à vivre souvent selon la charia qui divise une nouvelle fois le monde en deux : les musulmans et les mécréants qui sont des dimmih, des sous-citoyens soumis.

Pourquoi la société, des parents aux enseignants, des travailleurs sociaux,

 

Et si pour une fois la France avait raison contre le monde entier ?

En 1789, le monde entier a dû honnir la France. Aujourd’hui la France de la laïcité est certainement assez seule dans le concert des nations.

Dans un monde idéal, on peut admettre que la laïcité et l’exigence de neutralité dans certains espaces privés et publics soient ressenties comme une atteinte à la liberté. Après tout, peu importe que ma banquière porte un voile islamique, mon dentiste un turban sikh ou mon épicier une kippa juive. Et même, dans ce même monde idéal, dans un service public, même à l’école, en quoi cela pourrait-il me gêner que des élèves ou des enseignants arborent la tenue de leur choix, fût-ce une abaya ou un voile, tant que cela ne gêne pas les autres et qu’ils ne se livrent à aucun prosélytisme. Il en est ainsi presque partout, sauf en France.

Hélas, cette vision idyllique, vantée par une mélenchonie draguant sans vergogne l’électorat musulman des territoires perdus et de toute une génération en train d’être perdue de la République, fait abstraction de l’offensive de l’islam politique pour séparer les musulmans des mécréants, de leur imposer la charia, le but final étant l’islamisation de toute la société.

Derrière le voile il y a trop souvent la charia.

En Grande-Bretagne (dont nous saluons la venue à Paris de Charles III), le Parlement a dû adopter une loi pour interdire les mariages de jeunes filles de moins de 18 ans car des cas de musulmans qui mariaient leurs jeunes filles à 12 ans avaient été déplorés.

C’est pour cette raison que la laïcité, forme la plus moderne et la plus aboutie de la sécularisation, doit être promue avec fierté et imposée sur tout le territoire français. Contrairement à ce qu’ont affirmé moult politiques, dont Emmanuel Macron, c’est la République qui est laïque au titre de l’article 1er de la Constitution, donc toute la France, et pas seulement l’État ou les administrations.

Des immigrés oui, mais laïcs

Si l’immigration massive est une fatalité et que nous ne voulons pas que la France retourne au Moyen-âge, transformer l’essai devrait conduire à faire signer à tout immigré un contrat au terme duquel il se soumet pleinement à nos valeurs, dont la laïcité, sous peine d’expulsion immédiate et effective.

C’est exiger la neutralité des accompagnants scolaires, comme l’avait souhaité l’ancien ministre de l’Éducation nationale Jean-Michel Blanquer. C’est fermer les mosquées douteuses et dissoudre toutes les associations proches des Frères musulmans ou des salafistes. C’est donner une année à nos concitoyens musulmans pour se choisir des imams français parfaitement francophones.

« La France, on l’aime ou on la quitte », avait naguère dit Nicolas Sarkozy. La France, mais aussi les valeurs communes à toutes les démocraties sécularisées, valeurs en contradiction frontale avec celles de l’islam politique.

Si la France n’est pas intraitable avec ceux qui veulent la détruire, si elle n’arbore pas avec fierté sa laïcité en invitant les autres nations encore libres à l’adopter ou du moins à s’en inspirer, si elle ne prolonge pas l’œuvre de la Révolution française (les Lumières et non Robespierre !), alors sa valeur laïcité disparaîtra avant la fin du siècle.

L’heure n’est pas aux slogans et formules chocs. Ni grand remplacement ni créolisation ni islamophobie ni guerre des religions. L’enjeu, ce sont les Lumières ou l’obscurantisme.

L’interdiction de l’abaya est à peine un minuscule essai. Il reste sérieusement à le transformer.

Michel Taube

Directeur de la publication