Edito
09H15 - mardi 19 septembre 2023

François Ruffin, le frondeur en chef des Insoumis ou le successeur de Mélenchon ? L’édito de Michel Taube

 

Par petites touches, le député de la Somme fait entendre sa propre participation dans la grande famille des embarqués de la Nupes. L’alliance électorale des législatives prend l’eau de toutes parts et pourrait rapidement réveiller des ambitions personnelles insatiables.

Tandis que Sandrine Rousseau se rêverait bien maire de Paris, François Ruffin se sentirait-il d’attaque pour prendre le leadership de la gauche ? Une alliance entre Fabien Roussel et lui pourrait-elle torpiller les Insoumis, et aller à la rupture avec les porte-flingue du padre Mélenchon que sont Mathilde Panot et Manuel Bompard ?

François Ruffin n’est pas membre des insoumis. Il a son propre petit parti politique, Picardie Debout. Cette donnée, la liberté, est majeure dans la stratégie du député de la Somme qui, depuis des mois voire des années prépare son ascension de notre Mont blanc politique. 

François Rufin n’est pas n’importe qui. Il est indépendant. Financièrement s’entend. Ce n’est pas son  magazine Fakir qui a fait sa fortune (média qui semble avoir cessé de paraître en décembre 2022, dommage !). Non, Son “butin de guerre”, il l’a constitué avec les droits de ses documentaires, notamment celui sur Bernard Arnault, “Merci Patron !”, comédie documentaire. 

François Ruffin est même millionnaire, ce qui à gauche peut apparaître comme une faute, un crime de lèse-majesté populaire. Probe, François Rufin redistribue, selon nos information, ses indemnités de député à des associations, salaire dont il ne conserve que l’équivalent du SMIC. Tante Yvonne (de Gaulle) était aussi économe des deniers piublics et les Français aiment cette vertu !

Ensuite, François Ruffin a toujours donné la primauté à la question sociale dans ses sujets de campagne et d’engagement politiques. Le wokisme, le pseudo-féminisme, le flirt avec l’électoral musulman, la passion des dictateurs sud-américains sous prétexte d’anti-américanisme primaire, ce n’est pas sa tasse de thé. Pour lui la gauche, c’est le social, c’est sortir les pauvres de la misère, c’est augmenter les salaires et la protection sociale des salariés. Certes à l’ancienne, avec des solutions étatistes, mais au moins avec Ruffin le sillon historique de la gauche est préservé.

Hier sur France Inter, comme l’explique Radouan Kourak dans l’article qu’il consacre au député documentariste, François Ruffin a commencé à briser un tabou, un plafond de verre. Il a parlé d’immigration pour proposer des solutions équilibrées et sans (trop de) tabou.

De là à ce qu’il s’exprime clairement et fortement en faveur de la laïcité à la française, et François Ruffin fera exploser de colère les wokistes en chef de cette même gauche…

Plus il volera de ses propres ailes, plus François Ruffin apparaîtra comme le frondeur en chef de la Nupes. Au final, le principal ennemi de François Ruffin s’appellera certainement Jean-Luc Melenchon qui, dans un tweet un peu rapide, nous en sommes convaincus, l’avait adoubé comme possible successeur. 

Non, Mélenchon prépare déjà sa candidature pour 2027 et toutes les têtes qui dépassent de trop devront tomber. Parole de Robespierre contemporain.

 

Michel Taube

Directeur de la publication

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