Edito
10H57 - jeudi 17 août 2023

« A quoi sert le journalisme s’il reste désarmé ?” : Gérard Leclerc ou le pluralisme à la française. L’édito de Michel Taube et Radouan Kourak

 

Gérard Leclerc sur CNEWS, comme toute sa vie professionnelle, ce fut le pluralisme politique à la française. Ce bouillonnement politico-médiatique qui permet de lancer des joutes oratoires, d’opposer des arguments, de s’échigner parfois, mais toujours dans le respect et l’amour profond de la France et de sa démocratie en particulier.

Ceux qui n’ont pas salué sa disparition, principalement à l’extrême-gauche parmi les Verts et les Insoumis, reflètent étrangement cette autre conception de la politique où l’adversaire est perçu comme un ennemi. 

Dans un pays où le peuple est aussi politique que les Français, les journalistes politiques et les éditorialistes tiennent une place centrale dans les rédactions. Gérard Leclerc a traversé la Vème République depuis la fin des années 70 et épousé son temps et ses contradictions. La disparition tragique de ce grand journaliste nous rappelle que ce sont des femmes et des hommes qui font vivre la politique, côté action ou côté décryptage.

Son sourire et sa bonhommie disaient combien il est de bon ton de toujours rester sérieux sans trop se prendre au sérieux.

Gérard Leclerc, je l’avais croisé en tant que fondateur d’Ensemble contre la peine de mort en 2007 lorsque le président de la République Jacques Chirac avait accepté d’inscrire l’abolition de la peine de mort dans la Constitution. Je m’étais permis de saluer auprès de lui la chanson “L’assassin assassiné” de son frère Julien. Puis récemment dans les coulisses de CNEWS – une vraie famille dont il faut saluer ici les valeurs inter-humaines de ses équipes -, où j’ai l’honneur de venir commenter l’actualité.

Ce soir à La Baule Julien Clerc donnera un concert qu’il dédiera certainement à son frère. Chantera-t-il “Utile”, ode à la lutte contre les terrorismes de tous poils ? A quoi sert une chanson si elle est désarmée ?”, y chante le grand artiste. 

En ces temps de ruptures et de violences, son frère Gérard posait à sa façon la question : “A quoi sert le journalisme s’il reste désarmé ?” Car une chose est sûre : à la table de Pascal Praud, Gérard Leclerc défendait une certaine idée du débat politique qui ne peut en rien rester désarmé face aux mutations du temps qui passe.

 

Michel Taube et Radouan Kourak

Directeur de la publication