Edito
07H55 - mardi 7 mars 2023

Patrons boulangers étranglés par leur facture d’électricité : « nous ne serons pas des Disjonctés ! » Lettre ouverte à Bruno Le Maire et Olivia Grégoire. L’édito de Michel Taube

 

Madame Olivia Grégoire, Monsieur Bruno Le Maire,

Vous êtes les ministres en charge de l’économie, des commerçants et des entreprises,

J’en appelle à vous personnellement autant qu’aux institutions que vous représentez !

J’ai fait un cauchemar cette nuit. Je descendais à 6h chez mon cher boulanger chercher une bonne baguette bien croustillante. Vous savez, cette petite pépite inscrite au patrimoine immatériel de l’UNESCO depuis le 30 novembre dernier.

Horreur : il était fermé. Une affichette annonçait à tout le quartier sa faillite avec la facture d’énergie collée sur l’ardoise. Hier encore il proposait son menu fait maison et sa bonne quiche du jour. 

En repartant, je tombais sur le pharmacien… Je lui disais mon désarroi…

Il m’avouait que le boulanger était dépressif, des idées noires de suicide. Son épouse est sous traitement eux aussi. 

En sortant paniqué de ce cauchemar, je me suis dit “c’est la réalité ou j’ai rêvé ?”. 

En effet, je me suis immédiatement souvenu de la scène racontée par Monsieur Samuel Alizadeh, restaurateur à Strasbourg. Cet homme qui est fier de son métier, qui se lève tôt chaque matin et qui, comme il dit, “nourrit des familles entières” en parlant de ses salariés comme de ses clients, avait eu l’honneur d’accueillir à sa table Madame Elisabeth Borne en personne en novembre dernier.

Et que lui est-il arrivé à ce commerçant comme à des milliers d’autres ? Il a vu sa facture d’électricité exploser de 2000 a 14000 €. Vous imaginez un peu !!! Du + 1000% !!! 

Tous les médias ont relayé l’incompréhension, le choc que Monsieur Samuel avait ressenti sur le coup. Cette couverture médiatique a d’ailleurs suscité un espoir immense en lui. Il a dû se dire : “Madame Borne n’oubliera pas le divin jus de pamplemousse que je lui ai servi !”

Mieux, le 6 janvier, Monsieur Samuel s’est dit sorti d’affaire lorsqu’il vous a entendu annoncer, Madame et Monsieur les ministres, que les fournisseurs d’énergie avaient accepté, à votre demande, de plafonner à 280 € le mWh leurs maudites factures ! Le cauchemar devait en rester là.

Ce que personne ne sait, c’est que deux – trois mois après, rien n’a changé pour Monsieur Samuel et pour des millier de se ses collègues ! 

Aujourd’hui Monsieur Samuel est presque l’ombre de lui-même. Il ne dort plus. Il compte et recompte le compte-à-rebours…. 

Car Monsieur Samuel est encore et toujours dans l’inconnu, balloté entre les standards des fournisseurs, souvent dédaigneux (la semaine dernière, l’un d’entre eux lui a rétorqué “j’en ai rien à faire des annonces du gouvernement ; nous, on n’a eu aucune instruction. Et pour 2022, elles sont dues en totalité et on vous a proposé un échéancier !”), les numéros verts qu’il a cessé d’appeler et les services de l’Etat D’ailleurs, Monsieur Samuel se félicite des interventions de Madame la préfète et de son équipe qui ne comptent pas leur temps ni leur énergie pour tenter de faire avancer les choses.

Mais bon, rien ne bouge concrètement et l’expert-comptable de Monsieur Samuel a été formel : “en juin, bien que votre restaurant marche du feu de dieu, la banque, elle saute !”

Alors, devant cette catastrophe annoncée, que faisons nous maintenant, Madame, Monsieur les ministres ?

Peut on accepter que les énergéticiens mettent à terre des dizaines de milliers d’entreprises dans les centres villes et les terroirs de France ?  Nos commerçants du coin, poumons de nos terroirs, coeurs battants du lien social, valent mieux que ces intermédiaires froids que sont ces énergéticiens.

Le cauchemar de ces milliers de Monsieur Samuel, notre cauchemar ne deviendra pas réalité !

Madame la Ministre, Monsieur le ministre, en sortant de ce cauchemar, une seule idée s’imposait ! Une seule…

Ne pas accepter ! Et aider les Monsieur Samuel à obtenir gain de cause.

Ça tombe bien car ce cauchemar, en tant que fils de petit commerçant, – lui, on l’appelait Monsieur Pierre -, qui n’aurait certainement pas survécu à ces injustices, j’aurais pu vraiment le faire.

Alors pour traduire en solutions cette colère mêlée de grande inquiétude, nous avons décidé à plusieurs de lancer Les Disjonctés. 

Les Disjonctés, c’est des petits commerçants, des artisans ou des entrepreneurs, mais c’est aussi leurs salariés, leurs clients et leurs familles !

Les Disjonctés, c’est donc vous et moi ! 

Nous ne demandons qu’une chose. Que les fournisseurs d’énergie tiennent leurs engagements pris auprès de vous le 6 février, Madame et Monsieur le Ministre. Et sinon que vous subventionniez (les patrons ne veulent plus de prêts) les dépassements sur les fameux 280 € sur les folles et maudites factures de 2022 !

Avec les Monsieur Samuel, convenons ensemble, Madame Olivia, Monsieur Bruno, que nous ne serons pas des Disjonctés !

 

Michel Taube

Fils d’un “petit” commerçant

 

 

 

Directeur de la publication

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