Edito
12H49 - jeudi 7 juillet 2022

Borne la prolixe contre les beaufs de gauche. L’édito de Michel Taube

 

Long, trop long. Elisabeth Borne nous avait prévenus mais pas à ce point. La Première Ministre a fait exploser les compteurs pour la durée d’un discours de politique générale (1h27 contre 1h07 pour Edouard Philippe). Prolixes les premiers ministres d’Emmanuel Macron ! 

Se faisant, comme trop souvent avec les technocrates, le politique et la vision se sont noyés dans les détails (…où se loge le “diable” et pas que lui). Sur les bancs de la macronie, on s’ennnuyait presque et il a fallu attendre 45 mn pour que l’applaudimètre vibre un peu plus souvent.

Plus inquiétant : nous pensions que l’obligation pour le gouvernement et sa majorité relative de négocier avec les oppositions constructives entraînerait mécaniquement le fait inédit et vertueux que moins de lois seraient votées pendant cette législature. Eh bien non, Elisabeth Borne nous a annoncé pas moins de cinq lois de programmation et d’orientation : sur la sécurité, sur la justice, sur l’armée, sur l’agriculture et sur l’énergie-climat. Ces lois fourre-tout, ces lois programmatiques et planificatrices qui nous annonceront des objectifs et des horizons lointains (bon les Philippiens s’y retrouveront), quels résultats donneront-ils à court ou moyen terme ? “Ensemble nous gagnerons la bataille du climat”… Cherchez l’erreur !

Quant à  la laïcité (citée 4 fois), aucune, rigoureusement aucune mesure annoncée, encore moins de nouvelle étape dans la lutte contre l’islam radical. Elisabeth Borne nous dit : “Mon identité, […], c’est le respect de la laïcité – sans accommodement, ni compromission.” Mais les 90 mn de discours n’ont laissé place, même pas lors de son envolée presque lyrique pour l’égalité femmes- hommes, à la condamnation des vêtements islamiques radicaux que de plus en plus de jeunes Françaises mettent, notamment dans les écoles, et avec lesquels il est vrai le président de la République s’était bien accommodé pendant la campagne présidentielle.Silence radio ! Comme si pour Emmanuel Macron, tout avait été dit aux Mureaux le 2 octobre 2020. Toujours le même angle mort de la politique macronienne.

 

Les beaufs de gauche !

Elisabeth Borne nous promet donc un quinquennat du compromis, arguant que “les Français nous demandent de nous parler plus, de nous parler mieux, et de construire ensemble.” Ce n’est vraiment pas ce qu’ont entendu les Insoumis !

Pendant que les députés du RN et de LR étaient plutôt sages sur leurs fauteuils rouges, du côté des Insoumis, c’était à qui vocifèrerait le plus. Les beaufs de gauche, vous connaissez ? Palme de l’impolitesse à Alexis Corbière dont l’assise exprimait le manque de respect qui l’anime. Les Insoumis de Mélenchon avaient commencé fort un peu avant le discours de Borne en posant un cercueil devant la Place du Palais Bourbon, à l’initiative du jeune Louis Boyard qui finira à Fort Boyard s’il continue.

Sur un point, Madame la Première Ministre a gagné : elle a tenu tête aux rodonmontades et autres hurlements des Insoumis. Borne ne leur a jamais répondu du tac au tac et elle a eu bien raison !

Gageons que dès les premières discussions en commissions parlementaires, Elisabeth Borne trouvera des interlocuteurs pour bâtir un quinquennat du compromis .

 

Michel Taube

Remerciements à Louis Ferbus

 

Directeur de la publication

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