Edito
06H45 - mardi 9 novembre 2021

Et si Macron et Zemmour annonçaient leur candidature à l’élection présidentielle dès cette semaine ? L’édito de Michel Taube

 

Voici une petite dose de politique fiction mais les deux favoris de la présidentielle ont-ils seulement besoin d’annonceur leur candidature pour exister ?

Déclarer sa candidature à l’élection présidentielle est toujours un exercice minutieusement préparé. Chacun choisit sa date en fonction d’une commémoration ou d’un événement de nature à donner corps et consistance à sa démarche. Souvent, ceux qui se déclarent au début de la campagne, voire en amont, comme Jean-Luc Mélenchon ou Marine Le Pen, règnent sans partage sur leur parti, comme ils aimeraient régner sur la France après leur accession au pouvoir. Pas de primaire ni même de véritable congrès, si ce n’est pour officialiser la désignation du candidat naturel… ou autocrate. D’autres se déclarent sans être certains d’aller au bout de leur démarche, faute d’argent ou de pêche fructueuse aux signatures d’élus.

La date de candidature du candidat de la droite républicaine, on la connaît déjà : le 4 décembre. Le premier des quatre débats, hier sur LCI, a donné le ton : ennuyeux, engoncé, façon infusion du soir à la verveine. A l’ancienne.

Quant à Emmanuel Macron, son intérêt est a priori d’annoncer sa candidature le plus tard possible. En attendant, il est libre d’occuper le terrain médiatique sans voir son temps de parole décompté. Mais la tentation historienne à laquelle le chef de l’Etat ne manque pas de céder à chaque occasion pourrait lui suggérer de déclarer sa candidature aujourd’hui même.

Le 9 novembre 1970, le Général de Gaulle tirait définitivement sa révérence. Pendant quelques jours, Colombey-les-deux-Eglises sera la capitale de la France politique et l’actuel préfet de la Haute-Marne, Joseph Zimet, ancien chef d’orchestre des commémorations de la Première Guerre mondiale sous Nicolas Sarkozy, François Hollande et Emmanuel Macron, aura un sourire discret en voyant tant de pseudo-gaullistes venir se recueillir sur la tombe du grand homme.

Le même jour (hasard du calendrier ?), Emmanuel Macron s’adressera donc aux Français pour annoncer solennellement… l’extension probable du pass sanitaire jusqu’à l’été et la promotion de la troisième dose du vaccin, le seul suspens étant de savoir si l’un conditionnera l’autre. Mais comme tous les chefs d’État de la Vième République, il aime se fondre dans les habits du Général, certes bien trop grands pour lui comme pour ses prédécesseurs. Emmanuel Macron annoncera-t-il sa candidature à la faveur de l’anniversaire de la mort de de Gaulle ? Improbable, certes, mais pas impossible.

Éric Zemmour quant à lui affirmait dimanche sur BFMTV que tout est prêt (pour sa candidature). Tout, cela veut dire 500 signatures d’élus, un trésor de guerre et une équipe capable non seulement de mener campagne, mais aussi de gouverner la France sans avoir l’immigration et l’islam comme compétence et obsession uniques. Lui aussi pourrait profiter des opportunités de cette semaine de novembre pour franchir le pas, une occasion pour lui de faire passer au second plan les débats de la « primaire » de la droite républicaine. Pour lui l’historien (révisionniste pour beaucoup), qui veut réinscrire les Français dans les pas de l’histoire de France, mieux que la mort du général de Gaulle le 9 novembre, c’est le 11 novembre, qui marque la fin de la Grande Guerre, qui pourrait lui offrir l’opportunité d’une déclaration historienne à défaut d’être historique.

Mais une seconde date serait astucieuse dans son agenda politique : dimanche 14 novembre, Éric Zemmour sera la vedette, la super star, du Salon du Made in France qui se déroule au parc des Expositions de Paris. Annoncer sa candidature devant un public survolté conduirait peut-être l’écrivain polémiste et désormais homme politique à une liesse extatique rappelant celle d’Emmanuel Macron à son meeting parisien du 10 décembre 2016. Et lui permettrait (enfin) de parler des Solutions pour la France plus que du seul constat de déclin de la France.

Le principal argument qui plaide pour une candidature imminente d’Eric Zemmour, c’est qu’il a besoin des 500 signatures de maires et de grands élus en janvier 2022 et que, pour atteindre cet objectif, il doit s’être déclaré assez tôt pour que lui et ses équipes finissent leur tour de France des parrainages au plus vite. Un maire ne peut décemment signer une promesse à un candidat virtuel, potentiel, possible voire imaginaire.

9 novembre pour Emmanuel Macron, 11 ou 14 novembre pour Éric Zemmour : le compte à rebours est lancé. Mais ce n’est, évidemment, que de la politique – fiction…

 

Michel Taube

Directeur de la publication

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