Edito
06H46 - vendredi 24 septembre 2021

La Ligue de défense noire ou le Ku Klux Klan à la française. L’édito de Michel Taube

 

Les Français les ont entr’aperçus pour la première fois un samedi après-midi Rue Royale à Paris le 6 juin 2020 lors d’une manifestation antiraciste contre les violences policières. C’était trois jours après la démonstration de force de 20.000 manifestants réunis, pourtant lors d’un rassemblement interdit, par le collectif animé par Assa Traoré. C’était l’époque du mouvement « Black Lives Matter » et de la tentative heureusement avortée (pour combien de temps ?) de l’importer des Etats-Unis en France.

« La France, l’Etat français, est un Etat totalitaire, terroriste, esclavagiste, colonialiste. » avait scandé un certain Egountchi Ldna, porte-parole de la Ligue de défense noire africaine (LDNA).

On a donc entendu à nouveau parler d’elle le 11 septembre dernier lors d’une intrusion dans la mairie de Val-de-Reuil (Eure) : la LDNA a terrorisé les personnes, en particulier des enfants, présents dans la salle des mariages. Des individus manifestement ivres de haine ont enfariné le maire et s’en sont pris à son adjointe, sur fond d’affrontements entre les communautés kurdes et africaines.

Ce fut la goutte d’eau (croupie) qui fit déborder le vase, conduisant Gérald Darmanin, ministre de l’Intérieur à engager la dissolution de l’association. Enfin !

La ligue de défense noire africaine est un groupuscule raciste et antisémite, dont on se demande ce qu’attendent ses adhérents et sympathisants, quelle que soit leur nationalité, pour quitter ce pays « totalitaire, raciste, esclavagiste et colonialiste » (selon les mots de son fondateur) que serait la France. Ne lui en déplaise, elle n’est en rien représentative des noirs de France.

Le mouvement indigéniste est cependant traversé par une idéologie raciste prégnante. Au prétexte de réclamer la vérité sur la mort de son frère Adama, décédé en marge de son arrestation mouvementée (refus d’obtempérer) à laquelle participèrent des gendarmes noirs, Assa Traoré vomit sa haine de la France, la France blanche. Jeune Afrique ose titrer « les français… »

Le racisme n’a pas de couleur. Il est une tare largement partagée sur notre planète, depuis toujours. Les noirs peuvent éprouver un ressentiment historique à l’égard des blancs, mais reprocher aux Français d’aujourd’hui d’hypothétiques fautes qu’auraient commises leurs ancêtres, tout en occultant sciemment le rôle de l’esclavage arabe, démontre que la bêtise et la méchanceté peuvent aller de pair. À ce compte, les Juifs devraient haïr l’Allemagne pour l’éternité. Après la Seconde Guerre mondiale et la Shoah, des enfants et petits-enfants de nazis, honteux des crimes commis par la nation allemande, s’installèrent en Israël. Jamais on ne leur reprocha les méfaits de leurs ascendants. Personne ne les obligea à faire repentance, à mettre un genou à terre.

Les conséquences de ces agissements sont graves : de même que les islamistes nourrissent le racisme envers les musulmans, les indigénistes encouragent le racisme à l’encontre des noirs. Les deux groupuscules pratiquent l’amalgame : tous les noirs et tous les musulmans seraient victimes de tous les blancs… Que cherchent-ils ? La guerre ethnique ? La guerre de religion, de couleur… ?

Heureusement, les Français ne sont ni aussi bêtes, ni aussi racistes que les indigénistes. Omar Sy et Jean-Jacques Goldman figurent régulièrement parmi leurs personnalités préférées, même si le premier nommé a montré que son indignation était bien sélective.

Il est urgent d’empêcher ces idéologies, aussi nauséabondes que celles d’extrême droite, de prospérer. Il est regrettable que le ministre de l’Intérieur soit en permanence dans la réaction à un événement ponctuel médiatisé. Il fallut la décapitation de Samuel Patty par un islamiste, dont la haine fut attisée sur les réseaux sociaux, pour dissoudre Barakacity et le CCIF, lequel s’est reconstitué en Belgique selon nos informations et continue à sévir sur la toile. Il fallut les graves troubles à l’ordre public et l’attisement de la haine intercommunautaire à Val-de-Reuil, sous l’œil des caméras, pour faire taire la LDNA, en tant qu’association. Mais les individus continuent à agir, en toute impunité.

Voulons-nous d’un Ku Klux Klan à la française ?

 

Michel Taube