Edito
22H34 - samedi 24 avril 2021

Attentat terroriste à Rambouillet : combien de Français se réjouissent de la mort d’un flic ? L’édito de Michel Taube

 

Le crime prémédité et islamiste commis à Rambouillet dans les Yvelines contre Stéphanie, une agent de police assasinée par Jamel G., un Tunisien radicalisé et inconnu des services de renseignement en Tunisie comme en France, plonge la France dans l’horreur, une fois de plus.

Ce crime nous éclaire du sang d’une innocente sur deux problèmes majeurs, deux béances qui risquent de nous coûter très cher dans les mois et les années à venir si la République ne réagit fermement.

Tout d’abord l’Etat n’est plus en mesure de repérer, d’anticiper sur le passage à l’acte terroriste de ces dizaines de milliers de personnes qui un jour ou l’autre pourraient se radicaliser jusqu’à épouser la foi djihadiste et décider de tuer des innocents.

Le terroriste qui fin 2019, après dix ans sans papiers, a été régularisé par voix d’une autorisation administrative exceptionnelle de séjour salarié, n’était connu d’aucun service de renseignement. Qu’il ait été régularisé fin 2019 n’est pas choquant en soi. Régulariser un migrant qui prouve qu’il travaille est utile à la collectivité : des centaines de métiers pénibles, les Français ne veulent plus les exercer. Et il faut bien que l’ascenseur social fonctionne.

En revanche, – et c’est la grande leçon que l’on peut tirer de l’analyse du profil des terroristes qui ont commis des attentats ces dernières années -, l’administration n’est manifestement plus en mesure de vérifier que le demandeur d’un titre de séjour ou de réfugié ne constitue pas un danger pour l’ordre public, une des conditions de toute régularisation.

Les fonctionnaires qui ont accordé son titre à Jamel G. avaient-ils accès aux pages Facebook et divers comptes du demandeur ? Ont-ils surveillé ses réseaux sociaux depuis sa régularisation aux fins de reconsidérer sérieusement sa demande chaque année ? Évidemment non et certains droitsdelhommistes nous rétorqueraient que ce serait attentatoire à sa liberté, alors que la même démarche est faite par tout DRH avant de recruter un collaborateur. Sa liberté, si tant est qu’il y soit porté atteinte, vaut-elle plus que notre sécurité ? Il se dit que Jamel G. se serait radicalisé pendant le confinement. C’est possible et nous craignons qu’il ne soit pas le seul ! La police a-t-elle les moyens de le savoir ? Non malheureusement.

En soi il n’y aurait pas de problème d’immigration en France si elle était maîtrisée et contrôlée. La France est, a été et sera toujours une terre d’immigration. Mais ce n’est pas pour autant qu’elle doit accueillir toute la misère du monde et encore moins les illuminés d’une religion dévoyée et même ses propres ennemis ! Non, la France, justement parce qu’elle a une vocation universaliste, doit être exigeante avec celles et ceux qu’elle accueille.

Or manifestement la France n’a plus les moyens de filtrer parmi les migrants qui arrivent sur son sol celles et ceux qui voudront demain assassiner des innocents. C’est pourquoi au nom de la tranquillité publique à laquelle ont droit les Français, au nom des valeurs de la République mises en danger et attaquées de toutes parts (jusqu’au Pakistan dont des députés demandaient la semaine dernière l’expulsion de notre ambassadeur), il faudrait suspendre toutes les procédures de régularisation et déjà procéder à une surveillance très fine des milliers de fichés S qui sont déjà présents en France et pouvoir expulser tous les radicalisés.  

Cela prendra le temps que cela prendra, mais cela enverra un signe fort à tous les ennemis de la France qui sont sur notre sol.

 

Le terreau français du terrorisme

Seconde béance dans notre pays : « la haine du flic » est devenue un marqueur et un cri de ralliement de tous ces illuminés (certains risquent de trouver une excuse à l’assassin de Rambouillet en considérant que son discernement était obéré…) qui sont en rupture avec les valeurs de la République. Le sociologue Bernard Rouget souligne à la une du Figaro que « l’idéologie djihadiste voit dans la police le symbole par excellence de l’autorité mécréante qu’il convient d’abattre. »

Le problème terrifiant auquel nous sommes confrontés est que des Jamel G. prospèrent dans un pays où ce sont des Français eux-mêmes qui nourrissent la haine du flic et l’adhésion à l’islam radical.

Sur les réseaux sociaux, pendant plusieurs années, selon Europe 1 et d’autres médias, de nombreux posts publics de Jamel G. dénonçaient l’islamophobie et s’attaquaient, entre autres, à Eric Zemmour. Mais, selon Europe 1 qui s’appuie sur l’AFP, « à partir d’avril 2020, au moment du confinement, il ne publiait plus que de pieuses prières et des versets coraniques. Le 24 octobre 2020, huit jours après l’assassinat du professeur de collège Samuel Paty, il avait changé sa photo de profil et rejoint une campagne intitulée « Respectez Mohamed prophète de Dieu ». Enfin, la dernière consultation sur le smartphone de l’assaillant fait référence au djihad. »

Cet enchaînement est hallucinant : comment passer d’un sentiment victimaire (ah, l’islamophobie !) à une conversion coranique puis islamiste puis djihadiste et enfin terroriste ! Jamel G. va nous apprendre beaucoup sur la France telle qu’elle est aujourd’hui !

Car ce que nous apprennent tous ces Jamel G., c’est que le terreau français est fertile pour ces terroristes parce que des Français eux-mêmes sont devenus des ennemis des policiers et de la France. Et c’est la raison pour laquelle la France connaît plus d’attentats terroristes que ses voisins.

Lorsqu’une star de téléréalité, Jazz Correla, « réfugiée » à Dubaï, s’enorgueillit (merci Marie S’Infiltre) d’un « Je déteste la France » et compte 3 millions de followers et autres aficionados, combien parmi eux se disent : « ah, on a buté un flic… Un de moins ! ».

Voilà le bain dans lequel prospèrent des Jamel G., des loups pas du tout solitaires en ce qu’ils trouvent sur Internet de quoi alimenter leur haine de la France parmi des Français et non pas seulement sur les sites djihadistes.

Car cette haine du flic qui s’est banalisée en France n’est nullement le monopole des djihadistes. Les violences urbaines contre la police se multiplient dans des dizaines de quartiers populaires en France. Des Assa Traoré nourrissent en permanence la haine de la police et de la France (sa une dans Jeune Afrique, « les hommes noirs et arabes ne sont pas en sécurité en France », ne passe pas). Les gilets jaunes l’ont entretenue. L’Etat n’a pas suffisamment soutenu ses policiers. « Un policier, c’est sacré » : qui pense cela en France aujourd’hui ? Les magistrats, en particulier ceux du Syndicat de la magistrature à l’extrême gauchisme bien trempé, le pensent-ils tous ?

François Bersani, Secrétaire départemental du syndicat Unité-SGP Police des Yvelines, nous confie, au lendemain de la mort de sa collègue de Rambouillet : « la police, les commissariats, nous sommes devenus des citadelles assiégées, notamment dans des zones rurbaines comme les Yvelines, frappées trois fois depuis 2015, et l’Etat doit nous doter des moyens de nous protéger ». Au même moment, à Epinay sur Seine, des photos de policiers ont à nouveau été retrouvées dans des halls d’immeubles.

Ce que nous dénonçons ici, c’est que les « assiégeants des forces de l’ordre », ceux-là même qui détestent la France, sont souvent des Français.

Telle est la dure réalité de notre pays : combien de Français se félicitent de la mort d’une policière ? Combien de Jamel G. sont-ils Français ?

 

Michel Taube

 

 

 

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