Edito
10H11 - mardi 9 mars 2021

Faut-il interdire l’UNEF ? L’édito de Michel Taube

 

En Allemagne, les syndicats n’ont pas le droit de faire de politique. Seulement de défendre les intérêts professionnels de leurs adhérents. Ne faudrait-il pas la même mesure en France ? On peut toujours rêver…

Deux professeurs de l’Institut d’études politiques de Grenoble ont fait l’objet d’un véritable appel au meurtre par ceux qui considèrent que toute référence à l’islamisme, toute dénonciation de l’islam radical et de ses dérives séparatistes, obscurantistes et criminelles, et même toute démarche visant à défendre la laïcité serait de « l’islamophobie », donc, du racisme.

La leçon Paty n’a donc pas été tirée par une organisation qui a pourtant pignon sur rue ? Oui, afficher le nom de professeurs sur un mur en les désignant comme islamophobes sera interprété par des fanatiques comme une fatwa, un appel au meurtre. Le syndicat étudiant UNEF ne s’en est pas contenté, puisqu’il a relayé cet affichage sur les réseaux sociaux. La même méthode avait coûté la vie à Samuel Paty et oblige Mila à vivre cachée.

L’UNEF, dont la représentante radicalement voilée Maryam Pougetoux est une star chez les islamistes, a lâchement rétropédalé en évoquant une maladresse et en affirmant son attachement à la liberté d’expression. C’est trop facile ! L’UNEF est la démonstration grandeur nature de ce qu’est l’islamogauchisme (l’alliance factuelle entre l’islamisme et l’extrême gauche), voire l’islamosocialisme, puisque ce syndicat était initialement issu du parti socialiste, alors très attaché à la laïcité.

À chaque fois que l’un de ses membres vomit sa haine de la France et de ses valeurs (rappelons-nous leurs tweets après l’incendie de Notre-Dame de Paris), la direction de l’UNEF fait semblant de s’en désolidariser. L’hypocrisie est à son comble. L’UNEF ne joue plus le rôle d’un syndicat défendant les étudiants. Cela n’est qu’un enrobage, tout comme l’écologie en est un pour de nombreux militants d’EELV, plus rouges que verts. Sa dissolution mérite désormais d’être posée. Le gouvernement a dissous deux associations islamistes : le CCIF et Baraka City. Puis, pour démontrer qu’il ne combat pas seulement l’islamisme, en a fait de même avec Génération identitaire, groupuscule qui comme sa maison mère, le RN, avait procédé à un ravalement de façade qui ne suffit à dissimuler son ancrage à l’extrême droite. L’islam politique est un fascisme qui ne permet aucune faiblesse, aucune tolérance. L’UNEF en est un complice évident.

Face à l’ampleur de la compromission, les musulmans inquiets, comme le romancier Bouhalem Sansal ou l’imam Hassan Chalgoumi, prêchent dans le vide. Les musulmans républicains vivent de plus en plus cachés et osent de moins en moins s’exprimer, de peur d’être vilipendés ou menacés par leur communauté.

Entre la République et la charia (comme source d’organisation sociale et juridique), le « en même temps » n’est plus possible. L’islam est soluble dans la République mais nullement l’islamisme. Il est combattu en terre d’islam avec plus de détermination qu’en France.

Il devrait être évident pour Emmanuel Macron qu’il faut d’abord agir là où le danger est le plus inquiétant : auprès des jeunes. Écoles, universités, clubs sportifs…, l’infiltration est déjà bien avancée. Rappelons, une fois encore, que la Turquie d’avant Erdogan avait interdit le voile dans ses universités, avec l’assentiment de la Cour européenne des droits de l’Homme.

Face à nos ennemis, la moindre manifestation de tolérance est assimilée à de la faiblesse. Le discours tendant à ne pas braquer les musulmans afin de ne pas le jeter dans les bras des fondamentalistes a échoué. Nous prenons sans cesse toutes les précautions pour éviter l’amalgame, la stigmatisation, jusqu’à donner à l’État Islamique au Levant un nom de lessive : DAESH ! Et il faudra continuer, et faire le contraire de l’extrême gauche, de la France Insoumise, de l’UNEF : distinguer sans relâche islam et islamisme. Les musulmans français peuvent exercer leur culte comme bon leur semble, avec plus de liberté et de diversité que dans les pays musulmans. Ils doivent en être pleinement conscients, tout comme il doit être clair dans leur esprit qu’il n’y a pas plus de place en France pour l’islam politique que pour le christianisme ou le judaïsme politiques. La France a déjà bien trop cédé, trop accepté.

Il n’y a plus de marge désormais, plus d’espace pour des accommodements qui n’ont rien de raisonnable. Il n’y a rien entre l’obscurantisme et les Lumières. Raison pour laquelle chacun doit choisir son camp. L’UNEF a choisi le sien. Il faut qu’elle en supporte les conséquences.

 

Michel Taube

 

 

 

 

 

 

 

Directeur de la publication