Edito
08H51 - jeudi 19 novembre 2020

Ségolène Royal, complice du lynchage de la jeune Mila ? L’édito de Michel Taube

 

Ségolène Royal est-elle complice du lynchage de la jeune Mila dont la vie est déjà détruite pour quelques tweets excessifs ?

Une fois de plus l’ancienne candidate à la présidence de la République, au lieu de faire primer la protection de l’adolescente Mila, récidive et déclarait le 16 novembre sur Cnews : « Ces caricatures blessent des millions de personnes à travers le monde. La liberté d’expression ne permet pas de dire et de faire n’importe quoi ». Et d’ajouter que la fraternité exige « l’interdiction de choquer, d’humilier, d’insulter ». En somme, Royal ressuscite un délit de blasphème enterré par la Révolution française.  

Ségolène Royal incarne une gauche archaïque et dogmatique mais elle attire toujours les médias comme le mouche du coche. Dès qu’elle peut se distinguer et faire le buzz, elle accourt et elle mériterait des tresses en la matière… Au plus grand dam de notre société…

A l’heure où les Verts allemands prennent leur distance à l’égard de l’islam politique (leurs homologues français sombrant dans l’islamogauchisme), Ségolène Royal sert d’idiote utile (il est vrai qu’elle n’est pas la seule) à l’islamisme le plus sournois et le plus intolérant.

Le rôle d’une femme politique n’est pas de se ranger du côté des croyants comme elle vient de le faire en disant comprendre les musulmans qui se disent choqués par la seule représentation de leur prophète Mahomet. En demandant de rogner la liberté d’expression, fondement de notre République, elle rompt l’obligation de neutralité qui devrait lui incomber et elle justifie la posture de ceux qui considèrent que leurs convictions religieuses sont supérieures aux lois de la République.

En plus, en estimant que certaines caricatures de Mahomet sont insultantes, Ségolène Royal démontre son ignorance. Combien de fois devra-t-on répéter que caricaturer le prophète n’est pas un geste anti-musulman : se moquer, rire de… ne veut pas dire haïr, discriminer, détester. Oui on peut rire de tout sans intention de faire du mal. Charlie Hebdo n’a jamais été un média anti-musulmans, bien au contraire.

Donc oui on a le droit de caricaturer, de blasphémer, sans limite. C’est une question d’éducation, de civilité et de distance salvatrice aux choses. Il est vrai que Royal et la gauche de la gauche en manque cruellement…

Ségolène Royal est parmi les championnes d’un multiculturalisme dogmatique de cette gauche prête aux accommodements les moins raisonnables, aveugle et sourde à la montée de l’obscurantisme, au détriment d’un islam des lumières et d’une République apaisée.

L’ancienne ministre ose invoquer la fraternité constitutionnelle pour s’opposer à des caricatures qui choqueraient les musulmans. Elle prend le parti non des musulmans mais de ceux parmi eux qui insultent les Juifs, les croisés, les impies, les mécréants, les homosexuels, les femmes, la France, qui menacent de mort, une nouvelle fois, cette pauvre lycéenne Mila, parce qu’elle a réitéré avec son vocabulaire le peu de considération qu’elle avait pour un certain islam. Une « adolescente qui manque de respect », s’est fendue dame Royal, ajoutant qu’elle n’aurait « absolument pas » partagé le hashtag #JeSuisMila pour soutenir la lycéenne.

Quand bien même y aurait-il manque de respect, quand bien même y aurait-il injure, diffamation (mais pas blasphème !), de la part d’une jeune adolescente, ce n’est pas cela le plus choquant, tant s’en faut. Ni Royal, ni l’extrême gauche de laquelle elle semble se rapprocher, ni les prétendues féministes, n’ont eu un mot pour dénoncer la véritable fatwa qui pèse sur la tête de cette jeune fille. Ces insupportables moralisateurs épousent la thèse islamiste : le blasphémateur mérite d’être châtié. Mila n’aura donc que ce qu’elle mérite !

Quelques semaines après la décapitation de Samuel Paty, suivie d’autres actes ignobles du même acabit, et alors qu’au Pakistan et dans d’autres pays, les manifestations anti-françaises perdurent, une pareille lâcheté laisse un goût amer, d’autant plus que l’on apprend que cinq jours avant sa décapitation, le professeur assassiné écrivait à ses collègues : « Faut-il ne pas froisser ou être totalement neutre ? Peu importent les questions juridiques, j’aurais dû dépasser ces arguties juridiques et éviter de faire une erreur humaine. » Samuel Paty avait, mais trop tard pour sauver sa vie, pris la mesure de l’inquisition islamiste qui ronge et risque de détruire notre pays.

Puisque Ségolène Royal invoque la fraternité, oubliant la liberté, elle devrait aussi mentionner l’égalité. Il n’y a pas que les musulmans qui peuvent être choqués par un dessin (même non caricatural quand il s’agit de Mahomet). Il faudrait alors interdire (ou s’interdire) de caricaturer, et même de critiquer toutes les religions, toutes les politiques, toutes les institutions, car nous pouvons tous être choqués par une image ou un écrit qui nous déplait. Il faudrait un monde aseptisé, triste et soumis, qui n’est en définitive qu’une dictature du politiquement correct et des minorités. Il faudrait renoncer à une ancienne et délicieuse tradition française, étendre considérablement la portée de la diffamation et introduire dans notre droit le délit, ou mieux, le crime de blasphème.

Ce positionnement est d’autant plus regrettable que l’ancienne ministre avait jugé « provocante » le comportement de Maryam Pougetoux, syndicaliste islamiste de l’Unef (encore une dérive dramatique de la gauche très (et non « in ») soumise) qui s’était présentée devant une commission de l’Assemblée nationale affublée d’un voile qui n’avait rien de traditionnel.

Le déni de réalité, qui n’est pas seulement celui de la gauche, nous met aujourd’hui au pied du mur. Il faudra continuer sans cesse la lutte pour éviter la sécession totale et définitive d’une partie des Français qui ont cédé à l’islam politique ?

Lutter… ou se soumettre, Madame Royal ?

 

Michel Taube

 

 

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