Edito
12H09 - jeudi 29 octobre 2020

Covid-19, islamisme… Tous derrière Macron ? L’édito de Michel Taube

 

Si Erdogan rime incontestablement avec Islamisme, Covid est une autre chanson qu’Emmanuel Macron nous a encore fredonnée hier soir, en nous annonçant un nouveau confinement, cette fois avec les enfants à l’école et les parents au boulot ! Faut limiter la casse économique tout de même !

Covid oblige, nous voulions passer rapidement sur islamisme et Erdogan, mais ce matin, une arme blanche dont il n’y aucun doute sur la motivation de son propriétaire, a fait couler le sang dans une église de Nice, avec au moins trois morts, au moins un par égorgement, l’autre par décapitation. On aura, hélas, d’autres occasions d’y revenir mais s’il y a une guerre dans laquelle nous sommes engagés, c’est bien celle contre ces musulmans qui au nom d’une vision rigoriste, moyenâgeuse sèment la mort et la haine autour d’eux et ceux qui, dans le secret de leur âme et la lâcheté de leurs posts anonymes sur les réseaux sociaux, approuvent ces crimes.

S’agissant de la lutte contre l’islam politique, nourriture spirituelle du djihadisme, Emmanuel Macron semble enfin s’être rangé derrière les Français qui ne sont pas des fachos (n’en déplaise aux islamo-gauchistes à la Plenel ou à la Mélenchon), mais qui ne supportent plus qu’on veuille leur imposer un mode de vie et de pensée exogène.

Le président turc Erdogan est indirectement responsable de ce massacre à Nice ayant mis de l’huile sur le feu en attaquant le président Macron à plusieurs reprises, en accusant la France d’être contre les musulmans, et en ne manifestant aucune compassion pour Samuel Paty, assassiné à Conflans-Sainte-Honorine. Les responsabilités ne sont d’ailleurs pas qu’à Ankara et nous y reviendrons dès demain.

Concernant Erdogan, qui n’arrête pas d’encourager le terrorisme, il faudra sans doute attendre que Poutine ou le président américain, quel qu’il soit, en ait ras la casquette de ses gesticulations haineuses (et criminelles, s’agissant de l’armée turque et de ses supplétifs djihadistes) pour le remettre à sa juste place.

Donc, s’agissant d’Erdogan, tous derrières Macron, sans hésitation !

Le Covid, donc. Commençons par rappeler l’inutilité des interminables débats sur le bienfondé du confinement. C’est un peu comme refaire le match, en football, puisque confinement il y aura et qu’il sera efficace s’il est respecté (et si l’État le fait respecter). Cela fonctionne ainsi depuis l’Antiquité. Le premier confinement a même été si efficace qu’on en a oublié que le virus était toujours là, tapi dans l’ombre et prêt à surgir, plus vigoureux que jamais.

Un gros bémol toutefois : seul le (petit) commerce est suspendu. Les entreprises continueront à fonctionner, tout comme les services publics (ce qui reste à prouver !) et les écoles. Une trop grande circulation humaine, notamment dans les transports en commun ou de par les réfractaires au port du masque qui ne sont jamais sanctionnés, permettrait celle du virus. Emmanuel Macron a osé annoncer le chiffre de 400.000 morts d’ici quelques mois si on n’arrête pas ce tsunami viral, chiffre tabou en février alors qu’il est l’implacable résultat de la multiplication du taux de transmission (le R0) par celui de la létalité.

Le risque d’un tour de vis supplémentaire, et donc d’un confinement total, d’ici deux à trois semaines, est bien réel. L’inverse est également possible, nous a dit le chef de l’État.

Alors que les grandes surfaces sont, une fois encore, les grandes épargnées du confinement, on pourrait imaginer des mécanismes de prise de rendez-vous, de livraison à domicile ou de drive-in pour d’autres commerces, afin d’éviter la promiscuité sans détruire l’activité. À suivre, donc.

Au-delà des commerces, dont certains sont déjà condamnés, l’effondrement économique nous guette, avec des conséquences sociales et, in fine, sanitaires, dramatiques. Nous sommes malheureusement dans un jeu perdants-perdants…  Sauf si on cesse d’attendre de l’État providence qu’il nous sauve. Les restaurateurs, très touchés, se plaignent de leur sort et de l’absence de démonstration qu’ils constitueraient des clusters. Il est pourtant évident que ne pas porter le masque dans un lieu clos favorise la transmission du virus, d’autant plus que de nombreux cafés et restaurants n’ont pas respecté les distances de sécurité entre convives, lesquels s’en sont d’ailleurs parfaitement satisfaits. Il y a eu tant de brebis égarées qu’il a fallu sacrifier le troupeau. Pourquoi les restaurateurs ne proposent-ils pas systématiquement de la livraison à domicile, couverts consignés compris, et le feraient savoir par une campagne de publicité initiée par leur syndicat avec le concours financier de l’État ? Un pis-aller, certes, mais qu’ils en proposent d’autres, puisque leur fermeture est actée pour au moins un mois. Nous nous ferions un plaisir de les aider.

Si être derrière le Président, c’est respecter le confinement et l’ensemble des gestes barrière, si c’est faire preuve de civisme, d’altérité, de confraternité, alors oui, nous devons répondre présents. Tel est bien notre devoir. Mais ce civisme ne saurait aller jusqu’à écouter religieusement les membres du gouvernement et les députés LREM se répandre en autocongratulation dans les médias, comme ils le font depuis le début de la crise, et encore après les dernières annonces présidentielles. Du mensonge sur l’inutilité des masques et celui du « on sera prêt » entonné par le Président le 14 juillet, au ridicule record du monde du nombre de tests aux résultats si tardifs qu’ils en devenaient insignifiants, en passant par les blocages bureaucratiques à tous les étages et des protocoles de déconfinement dignes d’une liste à la Prévert matinée de raisonnement néo kafkaïen, il y a de quoi douter des performances de nos pouvoirs publics.

Si le gouvernement échoue a fortiori, s’il échoue plus que ses homologues européens, si nous cumulons désastres sanitaire et économique, et surtout si le second déconfinement est aussi précipité, improvisé, désorganisé (où est la fameuse intendance chère à Jean Castex ?) et finalement désastreux que le premier, la France pourrait bien être derrière Emmanuel Macron, mais pour le pousser vers la sortie en 2022.

 

Michel Taube

 

Michel Taube commentait l’actualité dans L’Info du vrai sur Canal + avec Yves Calvi le mercredi 28 octobre 2020 :

 

 

 

 

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