Edito
17H28 - jeudi 16 juillet 2020

BFMTV : Jean-Luc Mélenchon ravive le mythe du peuple juif déicide. Un nouveau dérapage ou du bon vieil antisémitisme d’extrême gauche ? L’édito de Michel Taube

 

Dis-moi qui sont tes amis et je te dirais qui tu es, dit un vieux proverbe.

On le savait déjà, parmi les fréquentations de Jean-Luc Mélenchon, on compte notamment des indigénistes, des tenants de l’islam politique ennemi de la République, des membres de la mouvance palestinienne radicale, des dirigeants politiques étrangers (Venezuela, Royaume-Uni…) qui ne cherchent même plus à dissimuler leur antisémitisme derrière l’antisionisme… Au plus fort de « l’insurrection » (appelée par Mélenchon) des Gilets jaunes, le complotisme et l’antisémitisme faisaient rage sur les réseaux sociaux, à l’extrême droite comme à l’extrême gauche, cette mouvance complice de l’islam politique, et qui au pouvoir, n’hésiterait pas à sacrifier nos valeurs les plus fondamentales pour imposer ses dogmes.  

Et voilà que le marxiste Jean-Luc Mélenchon reprend, comme si de rien n’était, la vieille rengaine qui a fondé l’antisémitisme depuis l’Antiquité, lorsque Paul de Tarse dit Saint-Paul, Juif massacrant les premiers chrétiens, puis faisant l’inverse après sa conversion au christianisme, accusa les Juifs d’avoir tué le fils de Dieu, donc Dieu. Bien qu’officiellement abandonnée par le Concile Vatican II en 1965 (et pour cause, c’est Ponce Pilate qui a ordonné son exécution), la thèse du peuple déicide est aujourd’hui encore vivace dans certains milieux, et a valu aux Juifs deux millénaires de persécution.

Au micro d’Apolline de Malherbe qui lui a certes tendu la main, sur BFMTV (une chaîne dirigée et contrôlée par la juiverie, pense sans doute Mélenchon), le patron des soi-disant Insoumis, grand soutien des indigénistes racialistes, crache à nouveau son venin « Je ne sais pas si Jésus était sur la croix, je sais qui l’y a mis, paraît-il. Ce sont ses propres compatriotes ». Donc le Castro français ignore si crucifixion il y a eu, mais il sait qu’elle a été perpétrée par les Juifs.

Et d’ajouter « en matière de méchanceté mutuelle, l’imagination est là depuis quelque temps ». Phrase psychanalytiquement hallucinante, abyssale même lorsqu’on la relit attentivement. Le surmoi de Mélenchon a parlé pour lui ! Méchanceté mutuelle, donc ? Les Juifs méritent donc qu’on soit méchant avec eux et qu’ils soient châtiés pour leur crime, hier comme aujourd’hui.

La vraie histoire, nul ne peut en attester avec une absolue certitude. L’existence même de Jésus est contestée, et il pourrait n’être qu’une figure iconographique créée pour fonder une religion éminemment politique. Toujours est-il que se débarrasser d’un agitateur illuminé pouvait arranger tant les affaires du clergé local (juif) que des autorités politiques (l’occupant romain). L’occupé pouvait proposer, mais l’occupant disposait et exécutait, par crucifixion (les Romains n’avaient pas inventé la guillotine, dont le plus fervent adepte, Robespierre, est une autre référence intellectuelle de Jean-Luc Mélenchon).

Pourquoi cette référence nauséabonde, mère du complotisme antisémite dans la bouche du leader islamogauchiste ? Parce que l’antisémitisme est une composante de l’inconscient (et souvent du conscient) collectif de l’extrême gauche, tout comme l’est sa proximité avec l’islam radical, dont elle croit toujours bêtement qu’il est anticapitaliste, dévoyant de la sorte l’islam qui, comme le judaïsme et le christianisme, est une des religions du Livre.

Par ses prises de parole, ses allusions, ses fréquentations, Jean-Luc Mélenchon cultive et attise l’antisémitisme. A-t-il condamné le tweet ravageur de Danièle Obono sur « l’homme blanc » évoquant la nomination de Jean Castex ?

Jean-Luc Mélenchon, rendez-nous un service : prenez votre retraite et allez fumer un bon cigare à Caracas, Téhéran ou Pyongyang.

 

Michel Taube

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