Edito
11H50 - samedi 12 décembre 2015

Quand Don Bartolone parle de « race blanche », Le Pen se frotte les mains…

 

Quand la lepénisation des esprits atteint aussi la gauche…

Pourquoi Bartolone, dans les colonnes de l’Obs, s’est-il trompé en dénonçant, dans la campagne de Valérie Pécresse, « en creux […] Versailles, Neuilly et la race blanche ».

Nous n’entrerons pas ici dans les querelles partisanes de fin de campagne où, on le sait, tous les coups sont, paraît-il, permis. En enfonçant le clou sur Itélé et en assumant ses propos, Bartolone l’a joué « réveil de la lutte des classes » pour mieux capter l’électorat de gauche et d’extrême-gauche dont il a cruellement besoin pour conserver la Région Ile-de-France.

Le problème est que, par ses propos, c’est Bartolone qui fait de la politique en creux. Et de façon aussi dangereuse que lorsque la droite républicaine chasse sur les terres lepénistes. Parler de « race blanche », c’est accréditer, en creux donc, l’idée qu’il y a des races dans l’espèce humaine. Ce mot redoutablement ambigü, souvent mal compris, devrait être honni du langage politique.

Bien sûr que Bartolone considère qu’il n’y a pas de race blanche, bien sûr qu’il pense aussi que Pécresse n’en pense pas pire. Mais en diabolisant la droite républicaine de la sorte, dont la version francilienne et parisienne n’est vraiment pas du même tonneau que certains dérapages trop fréquents d’un Estrosi, il légitime au final l’idée que le personnel politique penserait qu’il y aurait des races parmi les hommes.

Les condamnations sont presque unanimes. A droite comme Fadila Mehal, élue UDI de Paris. A gauche aussi où des militants des droits de l’homme dénoncent ce dérapage.

Nous l’avions écrit le 1er octobre lorsque Nadine Morano avait dérapé : il n’y a pas de race blanche ! Quel triste sort que de devoir rappeler à Bartolone ce que nous avions rappelé à Morano : François Hollande avait lui-même, dans un éclair de lumières (référence au siècle des Lumières), dans un discours aux Outre-Mers, le 10 mars 2012, affirmé son intention, au lendemain de son élection, de réviser la Constitution de la Vème République pour enlever de son article 1er la référence au concept de « race », terme d’un autre âge et qui contient le venin que l’on veut expurger de la pensée de nos concitoyens.

Revenons à Claude Bartolone : Don Bartolone aurait mieux fait de constituer des listes représentatives de la diversité culturelle de la soicété française, de mener une campagne plus collective et de moins la jouer futur « parrain » de l’Ile-de-France comme il le fit en Seine-Saint-Denis…

Au final, Bartolone fait dans la lepénisation des esprits pour faire peur. Il pourrait perdre sur tous les tableaux…

Michel Taube

Directeur de la publication

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