Opinion Amériques Latines
10H39 - mardi 20 octobre 2015

Une semaine en Amérique latine (du 12 au 18 octobre 2015)

 

Mexique : pour le chanteur Sting, les disparitions dans le pays sont une « épidémie »

http://www.sinembargo.mx/12-10-2015/1516191

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Campagne d’ Amnesty International. Capture d’écran: www.sinembargo.mx

Le chanteur britannique de 64 ans, Gordon Matthew Thomas Summer, alias Sting, a rejoint la campagne de sensibilisation d’Amnesty International contre les disparitions au Mexique. Il a notamment déclaré que dans le pays, le problème était arrivé à des « niveaux épidémiques ».

« J’ai rencontré quelques familles, mais cela constitue seulement la partie émergée de l’iceberg. J’en appelle au gouvernement du Mexique pour qu’il donne suite à ces cas de disparitions de manière énergique, qu’il retrouve et traduise en justice les personnes responsables et qu’il empêche, au moyen de la législation, cette spirale infernale de disparitions et d’abus des droits humains », a fait savoir Sting.

Erika Guevara-Rosas, directrice d’Amnesty International pour les Amériques, a ajouté que « les disparitions ne sont pas une tragédie du passé en Amérique Latine, puisque presque 27 000 personnes ont disparu au Mexique ces dernières années. Chaque personne ici représente une cible potentielle et les autorités ne font que peu ou pas d’efforts pour retrouver les personnes disparues et punir les responsables ».

 

Mexique : la version officielle de la disparition des 43 étudiants à nouveau controversée

http://www.lemonde.fr/ameriques/article/2015/10/12/disparition-de-43-etudiants-au-mexique-la-version-officielle-a-nouveau-contestee_4788087_3222.html#

Portraits des étudiants disparus Crédit: Claire Plisson

Portraits des étudiants disparus
Crédit: Claire Plisson

La mise en ligne récente sur le site internet du bureau de la procureure générale mexicaine Arely Gomez du dossier d’enquête sur la disparition de 43 étudiants en septembre dernier à Iguala, dans l’Etat du Guerrero, fait apparaître certaines contradictions avec la version officielle donnée.

Le dossier, publié dans un souci de transparence, comprend 54 000 pages et 85 tomes sur cette affaire des étudiants disparus, qui avait suscité émotion et indignation, non seulement à l’échelle du pays, mais aussi au niveau international.

Selon l’ancien procureur général, Jesus Murillo Karam, les élèves-enseignants de l’école normale rurale d’Ayotzinapa avaient été attaqués dans la nuit du 26 au 27 septembre 2014 alors qu’ils se rendaient à Iguala pour collecter des fonds avant une manifestation prévue dans la capitale.

Les policiers les auraient ensuite livrés au gang des Guerreros Unidos, qui les aurait confondus avec un cartel rival, puis les aurait tués et incinérés dans une décharge à Cocula, à 240 kilomètres de Mexico.

Cependant, des zones d’ombre demeurent encore puisqu’il apparaît que tous  les étudiants n’auraient pas été tués et incinérés dans cette décharge, comme le prétend la version officielle.

Ainsi, selon le témoignage de Marco Antonio Rios Berber, membre présumé du cartel des Guerreros Unidos auquel les étudiants auraient été livrés, treize d’entre eux ont été emmenés sur une colline dans les environs d’Iguala, où au moins neuf ont été tués par balle. « Jai tiré dans la tête de deux dentre eux », et quatre autres ont été tués par d’autres membres du gang, indique Rios, ajoutant que les six corps ont été jetés dans une fosse commune et incinérés avant d’être recouverts de branches et de détritus.

Toujours selon sa version, d’autres étudiants auraient été attachés et battus, alors qu’ils étaient inconscients, mais il dit ignorer leur sort final ainsi que celui des autres étudiants.

Confirmant cette déclaration, un autre tueur présumé du cartel, Jonathan Osorio Cortes, alias « Jona », a indiqué que quinze étudiants sur une quarantaine étaient déjà morts asphyxiés au moment de leur arrivée à la décharge de Cocula à bord d’un camion. L’un d’entre eux aurait été tué par balle. Les survivants auraient été battus à mort à l’aide d’un tronc d’arbre (selon cette même déposition).

Comme indiqué dans notre précédente revue de presse du 7 au 13 septembre, la commission interaméricaine des droits humains, composée d’experts indépendants, avait affirmé considérer le mois dernier qu’aucune preuve ne démontrait que les étudiants avaient été incinérés dans la décharge. Ces experts exigent la mise en place de nouvelles pistes d’investigation pour établir le véritable motif du drame, notamment la possibilité d’un détournement par mégarde d’un bus contenant de l’héroïne par les étudiants.

 

Un temple émerge des eaux au Mexique

http://www.7sur7.be/7s7/fr/1505/Monde/article/detail/2486951/2015/10/12/Un-somptueux-temple-emerge-des-eaux-au-Mexique.dhtml

Capture d'écran: www.7sur7.fr ds

« El templo de Quechula ». Capture d’écran: www.7sur7.fr

Au Mexique,  l’église catholique « El templo de Quechula », construite il y a plus de 400 ans par des frères dominicains, a émergé récemment des eaux du fleuve Grijalva qui prend sa source dans les montagnes du Chiapas, à l’extrême sud du pays.

Son niveau d’eau a chuté en raison de l’absence de pluie depuis plusieurs mois dans la région du Chiapas. Le temple avait déjà refait surface en 2003. En 1996, il avait été immergé du fait de la construction du barrage hydroélectrique « Netzahualcóyotl », (appelé aussi « Malpaso »).

Aujourd’hui, « El templo de Quechula » est devenu l’un des endroits les plus prisés par les touristes dans cette région du Mexique.

 

Bolivie : un sommet alternatif contre le réchauffement climatique

http://www.rfi.fr/ameriques/20151011-sommet-alternatif-rechauffement-climatique-bolivie-peuples-cop-21-fabius

Evo Morales (à gauche) et Ban Ki-moon Capture d’écran www.rfi.fr

Evo Morales (à gauche) et Ban Ki-moon
Capture d’écran www.rfi.fr

Samedi 10 octobre, un sommet alternatif contre le changement climatique s’est ouvert en Bolivie, alors que la Cop21 se profile à Paris. Ban Ki-Moon, Secrétaire général des Nations unies, Rafael Correa, président de l’Equateur, Nicolas Maduro, président du Venezuela mais aussi Laurent Fabius, ministre français des Affaires étrangères, étaient notamment présents.

L’enjeu principal du sommet, qui souhaite être celui des « peuples » et du « Sud », était d’ouvrir une plateforme de propositions concrètes de solutions alternatives pour lutter contre le réchauffement climatique planétaire. Toutes les propositions faites seront ensuite rapportées à la Cop21 à Paris, qui se tient du 30 au 11 décembre prochain.

Environ 2000 délégués, venus de 48 pays, se sont donc réunis dans la ville de Tiquipaya, près de Cochabamba.

Il s’agissait d’étudier au travers de ce sommet des modèles de développement alternatifs au capitalisme, désigné comme principal responsable du réchauffement climatique.

Parmi les pistes de travail, on retrouve notamment la récupération et l’assimilation des connaissances, savoir-faire et technologies issus de la tradition des peuples autochtones.

Cette conférence visait aussi, comme la COP21, à prendre des engagements permettant de limiter à moins de 1,5 degrés le réchauffement climatique d’ici 2100. 

 

Guatemala : le maire de Concepción lynché par une foule en colère

http://www.rfi.fr/ameriques/20151012-guatemala-le-maire-concepcion-solola-lynche-une-foule-colere-basilio-juracan

La ville de Concepción Capture d’écran : www.panoramio.com

La ville de Concepción
Capture d’écran : www.panoramio.com

Basilio Juracan, maire de Concepción, dans le département de Sololá, situé à l’ouest de la capitale du Guatemala, est mort lynché le dimanche 11 octobre.

Le maire de Concepción est soupçonné d’être à l’origine de l’ attaque du véhicule de Lorenzo Sequec, rival UNE (Unité nationale de l’espoir) de ce dernier et ex-candidat à la mairie de la ville, au cours de laquelle la fille de Lorenzo et sa nièce ont perdu la vie. Lorenzo Sequec et d’autres passagers ont été blessés.

Les habitants de la zone ont alors désigné le maire Basilio Juracan comme étant l’auteur de cette attaque et se sont précipités pour le lyncher. Des centaines de personnes ont incendié des voitures et la maison dans laquelle se trouvait le maire, qui a été brûlé vif à son domicile.

Selon la presse locale, Lorenzo Sequec avait demandé un audit sur une supposée mauvaise gestion de la mairie. Basilio Juracan était maire de Concepción depuis 2008 sur la liste du parti de droite Lider (Liberté démocratique rénovée). Il venait d’être réélu pour la troisième fois le 6 septembre dernier.

 

Brésil : Dilma Rousseff fragilisée par son impopularité

http://www.lemonde.fr/international/article/2015/10/12/bresil-dilma-rousseff-face-a-l-impeachment_4787736_3210.html

Dilma Rousseff Crédits : Roberto Stuckert Filho/Presidência da República

Dilma Roussef – Crédits : Roberto Stuckert Filho/ Presidência da República

Entachée depuis plusieurs mois déjà par le scandale de corruption Petrobras et faisant face à un fort mécontentement populaire depuis sa réélection en octobre 2014 avec 51,5% des voix, la présidente du Brésil Dilma Roussef est fragilisée un peu plus chaque jour dans sa survie politique.

Celle qui a été victime de tortures sous la dictature militaire (1964-1985) a perdu peu à peu le soutien de l’aile gauche de son parti politique, le PT (Parti des travailleurs), depuis la mise en place d’une politique de rigueur dans le pays.

Son impopularité grandissante et le scandale de corruption qui secoue sa coalition gouvernementale contribuent à mettre Dilma Rousseff dans une posture délicate et la désignent comme candidate à l’impeachment (mise en accusation du chef d’Etat pour cause de délit avéré de la part de ce dernier, qui le conduit à son éloignement du pouvoir).

Cette procédure, prévue par la Constitution brésilienne, permet à chaque citoyen brésilien de déposer une demande d’impeachment auprès de la Chambre des députés. Si celle-ci aboutit, elle met le président de la République en incapacité d’exercer le pouvoir.

Le processus de destitution de Dilma Rousseff, évoqué quotidiennement par la presse au Brésil, est encore une question complexe.

A ce jour, Dilma Rousseff est suspectée d’irrégularités sur la présentation de son budget 2014.

Un an avant les élections présidentielles d’octobre 2014, elle aurait eu recours à un arrangement financier, appelé « dribble fiscal », consistant à faire financer des dépenses sociales par des banques afin de décaler dans le temps les débits inscrits sur les comptes publics. La Cour des comptes avait jugé ce procédé contraire à la loi. Mme Rousseff ne serait pas la seule à avoir eu recours à ce genre de pratiques, mais ses prédécesseurs se seraient montrés plus mesurés.

La justice brésilienne doit déterminer si cette faute constitue un motif suffisant et légitime pour la faire démissionner.

 

Pérou : des incendies ont eu lieu près du Machu Picchu

http://www.actulatino.com/2015/10/16/perou-des-incendies-se-sont-declares-dans-le-secteur-du-machu-picchu-recouvrant-la-cite-de-fumee/

Le site du Machu Picchu Crédits : Charlesjsharp /Wcommons 

Le site du Machu Picchu
Crédits : Charlesjsharp /Wikimedia Commons

Depuis mardi 13 octobre, deux incendies de forêt se sont déclarés dans la zone du Machu Picchu, au Pérou. L’un a pu être contrôlé à 100% tandis que l’autre nécessitait toujours  l’intervention des pompiers au jour du mercredi 14 octobre.

Ce dernier se situait à 3 km en ligne droite du sanctuaire, mais le tourisme n’a pas été beaucoup impacté et les visiteurs ont pu se rendre sur les lieux historiques comme d’habitude, ainsi que l’a signalé le directeur régional de la Défense civile, Gustavo Infantas.

« Tout est sous contrôle à Machu Picchu Pueblo et sur le sanctuaire historique », ont précisé les autorités, ajoutant aussi qu’il n’y avait eu aucun dégât sur les biens inscrits au Patrimoine historique. La forteresse inca accueille chaque jour près 3500 visiteurs nationaux et internationaux, et est inscrite sur la liste du Patrimoine mondial de l’UNESCO depuis 1963.