TRIBUNE
11H44 - jeudi 4 avril 2024

« Je refuse de cracher sur le drapeau tricolore qui me nourrit et que j’aime » – Tribune de Sofiane Dahmani

 
  « Rebeu distingué », vous avez sûrement vu cette tendance sur les réseaux sociaux, notamment sur TikTok.
  Ce mot, qui peut sembler offensant, est utilisé par des personnes de notre propre origine pour nous renvoyer à nos racines. On dit souvent que ce sont les Français de souche qui nous discriminent, mais en réalité, ce sont souvent des personnes de la même origine qui nous critiquent en nous demandant pourquoi nous adoptons certains comportements associés aux « Blancs ». Ils vont même jusqu’à nous traiter de « gawri », un terme raciste utilisé de nos jours par les jeunes. Comme si nous étions obligés de fumer du cannabis, de faire des rodéos, de porter des casquettes Lacoste et des baskets TN, simplement parce que nous sommes Français avec des origines.
  Je suis également amusé quand certains nous traitent de « harki ». Oui, « harki », comme si c’était une insulte, comme si être assimilé signifiait être un traître, une personne à abattre. J’ai remarqué que ces individus n’acceptent pas que nous agissions de manière civique, comme si nous étions condamnés à ne pas respecter la République et à insulter notre drapeau français. Oui, le drapeau français. Vous vous souvenez de l’imam Mahjoub Mahjoubi, qui l’a insulté, le qualifiant de « drapeau satanique »?
  Cette haine envers la France me dépasse. Le problème, c’est qu’il n’est pas le seul à avoir ce discours. Il suffit de faire un tour sur TikTok pour voir des jeunes ayant des propos anti-français. Personnellement, cela m’inquiète. Récemment, j’ai vu des commentaires d’internautes faisant l’apologie du terrorisme sous une vidéo TikTok. Cela devient la norme pour certains, qui utilisent même des « nasheeds », considérés comme des hymnes par l’organisation État islamique, à des fins de propagande sur Internet. Notre jeunesse est en danger, car je me souviens toujours de l’assassinat de Samuel Paty, professeur d’histoire-géographie, le 16 octobre 2020. Comment en sommes-nous arrivés là ? Comment un jeune de 18 ans peut-il commettre un acte aussi horrible ?
  Je me souviens également des émeutes après la mort de Naël. Je me suis rendu dans un quartier de ma ville à Villefranche-sur-Saône, et j’ai interrogé des jeunes sur leurs actions. Leur réponse ? « Nous détestons ce pays ! » Leur regard agressif semblait me reprocher de ne pas les rejoindre dans leurs actes de violence, comme s’ils attendaient que je me venge du passé colonial avec eux. Comme s’ils estimaient que la France avait une dette envers eux. Mais moi, je refuse. Oui, je refuse de cracher sur le drapeau tricolore qui me nourrit, je refuse de défier les policiers qui nous protègent, je refuse de voir nos quartiers se ghettoïser, je refuse le communautarisme exacerbé, je refuse le racisme anti-blanc, je refuse de caillasser les pompiers venant éteindre les incendies dans nos quartiers, je refuse de frauder dans les transports en commun, je refuse de mettre en danger la vie des gens avec des rodéos, je refuse de brûler des voitures par simple ennui, je refuse de proférer des insultes contre la France. Simplement, je refuse d’être complice de toute propagande anti-française, car j’aime ce pays et je ne veux pas le voir disparaître. Je sais que je ne suis pas le seul Français issu de l’immigration à penser ainsi, mais nous devons être plus nombreux pour que cela devienne la norme. Oui je suis peut-être un « rebeu distingué », comme vous dites, mais je ne crache pas dans la soupe.

Sofiane Dahmani
Etudiant – Militant associatif à Villefranche-sur-Saône

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