
Autrefois, le Made in France était partout. Nos artisans, nos usines, nos savoir-faire faisaient notre fierté. Hermès, Saint James, Le Creuset, Peugeot… Des noms qui parlaient au cœur et au porte-monnaie. Même l’ouvrier pouvait s’offrir un vêtement solide, un produit qui durait dix ans. Ce n’était pas du luxe, c’était la norme.
Aujourd’hui, les soldes font plus que vider les rayons. Elles vident aussi nos ateliers, ferment nos usines, détruisent nos emplois. On préfère brader la qualité pour acheter du « moins cher » venu de loin, fabriqué dans des conditions que l’on ne voudrait pas pour nos enfants.
Pendant que les étiquettes « fabriqué en Chine », « fabriqué au Bangladesh » s’arrachent à prix mini, nos artisans et nos usines peinent à suivre. Les soldes, au lieu d’être une opportunité pour relancer le local, deviennent un accélérateur de la délocalisation.
Ces prix cassés, à première vue, font plaisir au porte-monnaie. Mais à quel prix pour la France ?
À celui de la disparition progressive du Made in France. À celui de la perte de notre indépendance industrielle. À celui d’une identité qu’on jette aux oubliettes.
Pendant ce temps, on nous sermonne sur l’écologie et la justice sociale, alors qu’on achète des vêtements produits à bas coût par des mains étrangères, souvent infantiles.
Les soldes ne sont pas qu’une opportunité : elles sont un symbole.
Celui d’un pays qui se sacrifie pour des économies immédiates, mais qui condamne son avenir.
Si nous continuons à brader notre patrimoine à coup de promos, demain il n’y aura plus rien à vendre, ni à défendre.
Les soldes, c’est la fin d’un marché, mais surtout le début d’un désert.
À nous de choisir : consommer malin, local et responsable, ou continuer à vendre la France… à vil prix.
Sofiane Dahmani
Chroniqueur Opinion Internationale