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11H20 - lundi 14 octobre 2024

Le Doliprane doit rester français : un symbole de notre souveraineté. La chronique de Sofiane Dahmani

 

Le Doliprane. Une petite gélule, un comprimé banal que l’on trouve dans toutes les armoires à pharmacie, de la modeste trousse d’une famille en pleine campagne au tiroir du cadre parisien stressé. Mais ne vous y trompez pas : derrière ce médicament de tous les jours se cache un symbole puissant, celui de notre souveraineté nationale, aujourd’hui menacée par des forces qui voudraient brader jusqu’à notre santé sur l’autel de la mondialisation et des accords commerciaux.

Longtemps, la France a été fière de son industrie pharmaceutique, un secteur qui, bien que méconnu, a représenté une partie non négligeable de notre indépendance. Produire nos médicaments, les distribuer, les rendre accessibles à chaque Français, où qu’il se trouve : c’était cela, la vraie République, celle qui garantit à chacun non seulement l’égalité, mais aussi la sécurité. Et voilà que cette simple évidence est aujourd’hui remise en cause. On nous parle d’importation, de flux tendus, de rationalisation des coûts… En somme, on voudrait que le Doliprane devienne l’exemple parfait d’un produit de consommation comme un autre, soumis aux caprices des marchés et aux fluctuations internationales.

En 2020, en pleine crise sanitaire, les Français se sont retrouvés face à une réalité crue et brutale : nous étions devenus dépendants pour notre santé, incapables de produire en nombre suffisant des médicaments essentiels, des masques, des respirateurs. Le choc fut immense. Il était alors facile de pointer du doigt la Chine, l’Inde, ou quelques autres pays lointains, comme responsables de nos difficultés d’approvisionnement. Mais il fallait surtout regarder en face notre propre renoncement. Année après année, nous avons laissé fermer nos usines, délocaliser nos productions, et aujourd’hui nous payons le prix fort. Si demain une nouvelle crise survient, serons-nous capables de fournir du Doliprane à tous ceux qui en auront besoin ?

Nos élus locaux, qui connaissent mieux que quiconque la réalité de leur territoire, ont compris que derrière ce médicament se joue quelque chose de bien plus grand : la bataille pour notre indépendance. En refusant de brader le Doliprane, en affirmant qu’il doit rester français, ils disent non à une Europe technocratique qui voudrait niveler tout et n’importe quoi au nom de la libre concurrence. Ils rappellent que notre santé, notre industrie, notre souveraineté ne sont pas des marchandises. C’est une question de dignité nationale. Produire notre Doliprane, ici, sur notre sol, c’est produire du travail, de la sécurité, de l’autonomie.

Le Doliprane doit rester français, car il est le symbole de ce que nous devons protéger à tout prix : notre capacité à décider pour nous-mêmes, sans dépendre de l’étranger. Nous avons laissé s’envoler tant de savoir-faire industriels, tant de compétences. L’industrie pharmaceutique ne doit pas subir le même sort. Oui, cela coûtera peut-être plus cher que de faire venir des médicaments à bas coût depuis l’autre bout de la planète. Mais c’est là tout le prix de la souveraineté. Car un pays qui n’est plus capable de prendre soin de ses citoyens n’est plus un pays, mais une simple zone de transit pour les intérêts privés.

On nous parle sans cesse de compétitivité, de réduction des coûts, comme si l’économie devait écraser tout le reste. Pourtant, qui ose affirmer que la sécurité sanitaire n’est pas une priorité absolue ? Qui peut prétendre que se soigner devrait dépendre de la fluctuation des cours du pétrole ou du bon vouloir d’un sous-traitant à l’autre bout du monde ? Les grands principes libéraux ont beau jeu de prêcher la dérégulation, mais ils oublient toujours de mentionner ce qui est perdu en chemin : l’indépendance, la maîtrise de notre destin, la capacité à agir pour le bien de tous.

C’est en ce sens que le combat pour le Doliprane est un combat pour la France. Il s’agit de défendre notre modèle, celui qui protège, celui qui anticipe, celui qui refuse de se soumettre aveuglément aux diktats du marché. Les maires, les élus locaux, qui prennent position pour défendre ce médicament national, rappellent que la santé n’est pas un domaine comme un autre, et qu’elle ne peut être abandonnée aux seules logiques de rentabilité.

L’État doit aujourd’hui entendre cet appel, et agir en conséquence. Il ne s’agit pas seulement de préserver quelques milliers d’emplois, mais bien de sauvegarder un pan essentiel de notre souveraineté nationale. Le Doliprane n’est pas un simple cachet ; il est le symbole d’une résistance, celle d’un pays qui refuse de voir son destin dicté par d’autres. Garder le Doliprane français, c’est choisir de rester maître chez soi. Et dans un monde où tant de voix cherchent à diluer ce que nous sommes, il est plus que jamais essentiel de ne rien lâcher.

Sofiane Dahmani, Chroniqueur