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12H41 - vendredi 10 décembre 2021

Vote aux Nations Unies, déclaration à Vichy : quand le « en même temps » d’Emmanuel Macron devient incohérence !

 

Le Président Macron était mercredi à Vichy pour commémorer le souvenir des 6500 juifs étrangers déportés par Pétain et le gouvernement de collaboration avec l’ennemi nazi. Emmanuel Macron a eu des mots forts et justes face à ceux qui nient l’histoire et tentent de réhabiliter Pétain, traître à la Nation. Il aurait aussi pu montrer les annotations faites de sa propre main par ce triste sire sur les textes mettant en place le statut des juifs. Il aurait également pu rappeler l’abrogation du Traité Crémieux par ce même Pétain le 7 octobre 1940.

Emmanuel Macron a raison : « gardons-nous de manipuler l’histoire ! ».

Mais dans ce cas comment a-t-il pu laisser son ambassadeur aux Nations Unies, une petite semaine auparavant, voter une résolution qui ne reconnaît le mont du Temple à Jérusalem que comme lieu musulman. Cette résolution, ignoble, faussée et mensongère, nie, de fait, le caractère également juif du lieu le plus sacré du judaïsme, le lieu où Salomon bâtit son fameux Temple.

Ce lieu est également un site riche de sens pour le monde chrétien, car c’est autour et dans ce Temple que se passe une partie de l’histoire de Jésus, juif de Bethléem, banlieue de Jérusalem ; un lieu riche de sens aussi pour tous ceux qui le considèrent comme symbole de valeurs universelles, symbole de Fraternité et de valeurs humanistes, symboles de ce verset qui est pile au centre de la Bible juive, « Tu aimeras ton prochain comme toi-même » !

Nier le caractère juif, chrétien, universel du mont du Temple, et ne lui accorder qu’un lien avec l’islam, parce qu’un calife y construisit une mosquée, c’est nier l’histoire, c’est réécrire l’histoire, exactement ce que Macron reproche à Zemmour !

Alors soit le Président ignorait ce vote, et il faut qu’il tire les oreilles de son ministre des affaires étrangères, soit son ministre l’ignorait également, et il faut aussi virer notre ambassadeur aux Nations Unies ainsi que les fonctionnaires en charge de ce dossier au Quai d’Orsay, soit le Président connaissait ce vote et l’avait approuvé. Emmanuel Macron doit nous dire ce qu’il en est, et très vite réparer, dans tous les cas, cette faute morale, politique et historique.

Dans ce dossier, comme dans d’autres, le « en même temps » devient complète incohérence !

Gardons-nous de réécrire l’Histoire !

Patrick Pilcer

Président de Pilcer & Associés, conseil et expert sur les marchés financiers

Président de Pilcer & Associés, conseil et expert sur les marchés financiers
Patrick Pilcer, Président de Pilcer & Associés, conseil et expert sur les marchés financiers