Opinion Sport
11H02 - samedi 22 mai 2021

David contre Goliath, Lille ou le PSG champion de France ? L’argent ne fait pas le bonheur, paraît-il…

 

L’édito de Michel Taube

Article paru le 14 mai 2021

Nous saurons donc peut-être dès demain soir si David est plus fort que Goliath. Si Lille devient champion de France malgré la course poursuite du PSG qui n’est déjà plus maître de son destin.

Le budget du PSG pour la saison 2020-2021 est estimé à 600 millions d’euros. En réalité, le PSG est le « FC Qatar International », un club appartenant non pas à des investisseurs privés, mais à un État pétrolier richissime. Sans les restrictions imposées par l’UEFA au titre du « Fairplay financier », les Qataris auraient tenté de s’offrir tous les plus grands joueurs du monde. Sous cet angle, le PSG est le club le plus riche de la planète, et le restera aussi longtemps que l’Émir voudra financer son joujou. Il compte dans son effectif deux des plus grandes stars mondiales, le Brésilien Neymar et le Français champion du monde Mbappé, et de nombreux joueurs de l’élite mondiale. Il se dit que Messi, pas le Messie, les rejoindraient à la saison prochaine.

Et pourtant, non seulement le PSG a échoué, une nouvelle fois, dans l’aventure européenne, éliminé en demi-finale de la Ligue de champions par Manchester City, mais à deux journées de la fin du Championnat de France, tout porte à croire que le champion de France sera Lille, avec son modeste budget de 147 millions d’euros.

L’argent ne fait pas le bonheur, nous dit le dicton. C’est bien vrai, mais en sport professionnel, il fait souvent la victoire, ou du moins il permet de s’en approcher. Le football est un sport à part, en ce que le facteur chance y joue un rôle considérable. Sur un match, tout est possible, même que des amateurs battent des champions. Romilly Valière en a rêvé avant de s’incliner dans l’honneur face à l’AS Monaco (autre club propriété d’un Etat) hier soir en demi-finale de la Coupe de France.

Le PSG ne pouvait pas ne pas être champion de France, à l’issue d’une saison entière. Pas avec autant de stars, autant d’argent, et un staff pléthorique, qui plus est l’année suivant une finale de Ligue des champions. En foot, l’argent est un instrument souvent crédible pour évaluer les équipes. Avant la coupe du monde de 2018, l’addition de la valeur marchande des joueurs plaçait la France à la première place, dépassant légèrement le milliard d’euros. Et chance ou pas, ce milliard a fini champion du monde !

L’échec parisien dans le championnat national, et bien sûr le probable couronnement de Lille, a toutefois quelque chose de rassurant et de rafraîchissant, un peu comme les Verts de Saint-Étienne faisant trembler les grands clubs européens au milieu des années 1970. Effectivement, il faut saluer la performance des Lillois, qui ont trois points d’avance sur le PSG, et doivent encore gagner leurs deux derniers matchs si le PSG en fait de même. Ils ont une telle niaque que s’ils ne tremblent pas, ils ne lâcheront pas l’affaire.

Le PSG est-il une équipe, je veux dire un collectif ? Il n’est toujours pas un grand club. Ses joueurs donnent le sentiment de s’effriter mentalement lorsque les choses ne tournent pas à leur faveur. Certains perdent parfois leurs nerfs, jusqu’à devenir violents, comme lors de la défaite contre Manchester ou du récent match nul contre Rennes, qui coûtera vraisemblablement le titre au club. Le PSG est encore une équipe de mercenaires, un club sans âme, sans liant, sans constance, pas même capable de remporter un championnat national qui est loin d’être parmi les plus relevés d’Europe, même si Lyon a fait illusion l’an dernier en atteignant la demi-finale de la Ligue des champions.

Espérons être dans l’erreur à propos de Lille, et imaginons que le (presque) champion de France fasse le poids face aux clubs anglais, allemands, espagnols ou italiens… le temps que ceux-ci achètent leurs meilleurs joueurs ! Quant au PSG, on espère qu’il acquerra enfin la maturité et la rigueur d’un Bayern de Munich ou d’un Real de Madrid, même si ceux-ci n’ont pas fait mieux que lui cette année.

Demain soir lors du premier multiplex de fin de saison, deux hommes auront le sourire aux lèvres : Thomas Tuchel, entraîneur remercié par le PSG l’an passé en bons et loyaux remerciements pour avoir emmené le PSG en finale contre le Bayern l’an passé. Unai Emery a officié au PSG de 2016 à 2018. Le premier sera en finale de la Champions League avec Chelsea dans dix jours. Et le second en finale de la Ligue Europa avec Villarreal. Le PSG, lui, risque de finir l’année sans titre.

Bonne route, et surtout, bravo Lille (enfin presque !). Même si tout reste possible !

 

Michel Taube

 

 

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