Récompensé de nombreux prix littéraires, dont le Renaudot 2006 pour son roman Mémoires de porc épic, le romancier natif de Pointe- Noire, ville économique du Congo- Brazzaville, s’exprime sur la situation politique de son pays, au lendemain d’une marche de protestation de l’opposition congolaise sur le référendum à Pointe- Noire le 17 octobre dernier, qui a coûté la vie à deux militants et occasionné de nombreux blessés. Opinion Internationale a déjà publié une grande interview du romancier : « les importants ».
https://www.youtube.com/watch?v=Ks1JPenRG68
Le Congo-Brazzaville vit des heures sombres. Le célèbre romancier congolais, âgé de 49 ans, s’exprime dans un ton empreint de l’amour de son pays de naissance. Le fait qu’Alain Mabanckou, d’ordinaire discret et réservé concernant la situation politique du Congo, s’exprime aujourd’hui n’est pas fortuit. Pointe- Noire est sa ville de naissance. Les onze romans à son actif, avec Petit Piment, dernier en date, constituent une hymne de l’auteur à sa chère ville « Ponte- Noire, c’est la ville que je chante dans Lumière de Pointe- Noire [titre de son dixième roman, NDLR], dans Demain J’aurai Vingt ans et aujourd’hui dans Petit Piment. Les mêmes rues dans lesquelles ces populations s’enfuyaient pour pouvoir se cacher, ce sont les mêmes que vous retrouverez dans mes romans », commente Alain dans cette vidéo.
Cette vidéo, réalisée au lendemain du grand rassemblement pacifique des forces patriotiques opposées au référendum, est un mot de soutien de l’écrivain congolais à ses compatriotes de Pointe- Noire. « Ces populations ont le droit de pouvoir manifester, puisque nous cherchons tous la démocratie. », ajoute-t-il.
Tout a une fin !
« Je pense que la voix de la sagesse parlera. A un moment donné, il faut que nous sachions que tout a un commencement et a une fin, il faut que nous retenions cela, poursuit la vidéo. La bible commence par la genèse et se termine par l’apocalypse mais nous pouvons toujours éviter au peuple les épisodes les plus malencontreux. », Ce qui sonne véritablement comme un appel au Président de la République âgé de 72 ans « d’écouter la voix de la sagesse », donc de retirer son projet de scrutin référendaire par la voie de laquelle il compte s’offrir un troisième mandat.
Russel Morley Moussala