Tourisme
09H00 - lundi 3 septembre 2018

Notre série d’été : un tour du monde touristique et politique. Etape 6 : Argentine, Buenos Aires, l’Ecole Mécanique de la Marine : une école de triste mémoire…

 

Jusqu’au 30 août, Opinion Internationale vous invite à un tour du monde estival : chaque jour, nous vous proposons de visiter un site touristique qui est aussi un lieu de mémoire, un moment où s’est jouée l’histoire des libertés.

Ecole Mécanique de la Marine : rendez-vous aujourd’hui dans l’Espace pour la Mémoire et pour la Promotion et la Défense des Droits de l’Homme.


instituto-espacio-por-la-memoriaPendant la dictature militaire en Argentine (1976-1983), le complexe de l’Ecole mécanique de la marine (Escuela de Mecánica de la Armada – ESMA) fut le centre de l’activité répressive du Groupe d’action 3.3.2, structure spécialisée dans le terrorisme d’Etat. Ce groupe remplit un rôle central à la fois dans l’élaboration de plans et la mise en place d’actions d’extermination, et dans la production de doctrines et de méthodologies terroristes.

Autour de 5000 personnes furent séquestrées dans l’ESMA. Les installations, en plus d’être utilisées par le Groupe d’action 3.3.2, furent mises à disposition d’autres groupes répressifs. Les Commandos de l’aéronautique, la Préfecture nationale maritime, le SIN et d’autres groupes policiers et militaires y séquestrèrent leurs détenus-disparus pour les torturer et les « transférer » vers les « vols de la mort ».

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L’ESMA, centre de détention et de torture. REUTERS/Marcos Brindicci

En effet, lors des opérations de « transfert », des dizaines de prisonniers étaient chargés dans des camions qui les emportaient jusqu’à l’aérodrome, d’où partaient les « vols de la mort ». Effectués chaque semaine, ou toutes les deux semaines, les transferts étaient accompagnés d’un hélicoptère. 

Le 24 mars 2004, le président argentin Kirchner prit la décision de déménager les institutions militaires du site de l’ESMA pour le restituer à la ville de Buenos Aires afin d’y créer l’Espace pour la Mémoire et pour la Promotion et la Défense des Droits de l’Homme.

Cette décision répondait à la demande historique des organismes de défense des droits de l’Homme, des familles de victimes, et des survivants des centres clandestins de détention. Elle constitue une reconnaissance explicite de la responsabilité de l’Etat concernant son activité répressive illégale sur la période de 1976 à 1983.

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