International
06H20 - vendredi 20 avril 2012

« Le capitalisme est l’ennemi de nos droits », Lucienne Plain pour Nathalie Arthaud de Lutte Ouvrière

 

Entretien avec Lucienne Plain, membre de l’équipe de campagne de Nathalie Arthaud, candidate de Lutte ouvrière.

OI : Les programmes des différents candidats sont, comme le vôtre, subdivisé en rubriques. Aucune ne concerne les droits humains, que cela vous inspire-t-il ?

Vous dites que le programme de Nathalie Arthaud ne comporte aucune rubrique sur les “droits humains”. Mais que sont alors le droit à un travail, à un salaire digne, à un logement qui le soit tout autant, en un mot le droit à une vie digne pour tous, sinon des droits humains élémentaires ? Et de cela, notre programme est rempli.

OI : Trouvez-vous que les droits humains sont suffisamment respectés en France ?

Le droit à une vie digne pour chacun n’est certainement pas respecté dans notre pays. Il ne l’est pas pour les chômeurs en fin de droits qui doivent vivre avec le RSA ; il ne l’est pas pour les salariés, souvent des femmes, qui subissent le temps partiel et le salaire qui va avec ; il ne l’est pas pour les retraités qui pour certains sont obligés de fréquenter les Restos du coeur pour s’en sortir ; il ne l’est pas pour les travailleurs immigrés qui sont en butte à la discrimination, au racisme ; il ne l’est pas pour les sans-papiers qui doivent échapper en permanence aux contrôles au faciès et sont menacés d’être reconduits à la frontière. Nous pourrions citer d’autres exemples. Le capitalisme est l’ennemi de nos droits.

OI : Quel type de relations comptez-vous nouer avec les États qui ne les respectent pas ?

Nathalie Arthaud, comme vous le savez sans doute, ne sera pas élue présidente de la République et ne pourra donc entretenir quelque relation avec quelque État, respectueux ou non des droits humains. Nous continuerons cependant à prendre position sur les politiques des uns et des autres dans nos publications.

OI : Plusieurs régimes oppressifs sont récemment tombés, estimez-vous la question des droits humains est devenue subsidiaire ?

La chute des dictateurs en Irak, en Tunisie, en Egypte ou en Libye ne signifie pas que les peuples de ces pays en ont fini avec la question des droits de l’homme et de la femme. Les combats pour les droits élémentaires restent encore à mener.

OI : Quels combats reste-il à mener selon vous ?

Il faut d’abord mettre fin à la domination d’une poignée de possédants sur le monde et sur l’économie. Ils jettent dans la misère non seulement les populations des pays pauvres mais appauvrissent aussi celles des pays riches. Il y a aujourd’hui dans notre pays des pauvres et des travailleurs pauvres, une nouvelle catégorie produite par la crise.

OI : Quelle est votre position sur l’énergie nucléaire d’une part, et sur les OGM d’autre part ?

Aux mains des capitalistes, l’exploitation des moyens énergétiques, quels qu’ils soient, devient dangereuse. C’est le cas de l’énergie nucléaire, de la recherche du pétrole avec les nombreuses catastrophes qu’elle provoque, de l’extraction du charbon et ses conséquences dramatiques sur la santé des mineurs, etc. Soustraire ces énergies des mains des capitalistes, les mettre sous le contrôle de la population et des travailleurs du secteur et ne prendre en compte que les besoins et leur satisfaction, changerait profondément la donne, y compris pour l’énergie nucléaire. Même chose pour les OGM : qui fait quoi et pourquoi, qui en a le contrôle, les industriels de l’agroalimentaire et leur recherche permanente du profit maximum ou les agriculteurs et les populations qui les entourent ?

OI : Votre programme indique que votre politique environnementale reposera sur l’expropriation des grands groupes industriels et financiers. Pouvez-vous développer ce point ?

Nous pensons que le problème de l’environnement ne peut se régler dans le cadre du capitalisme. Toute politique environnementale ne peut s’envisager que si les grands groupes industriels, de l’agriculture, de l’énergie, de la finance, sont dépossédés de leur pouvoir de nuisance et, pour cela, il faut les déposséder de leur pouvoir tout court en les expropriant.

Propos recueillis par Farida Cherfaoui

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