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08H33 - jeudi 22 septembre 2011

« Le 22 septembre est le symbole d’une République reposant sur la souveraineté du peuple ». Entretien avec André Bellon, président de l’association « Pour une Constituante »

 

Le 22 septembre 1792, au cœur de la Révolution française, entrait en vigueur la 1ère République française. La veille, la Convention avait voté l’abolition de la royauté. L’avant-veille, les troupes de la Révolution emportaient la célèbre bataille de Valmy. Retour sur un basculement de l’histoire de France avec André Bellon, président de l’association « Pour une Constituante ».


Que représente la commémoration du 22 septembre ?

La souveraineté populaire est affirmée les 21 et le 22 septembre 1792 par la Convention nationale qui a été élue après les évènements du 10 août. Commémorer le 22 septembre est une manière de célébrer le remplacement d’une souveraineté divine et monarchique par une souveraineté populaire, de rappeler que le pouvoir politique et institutionnel émane du peuple et qu’il serait judicieux, en ce temps de crise politique, de rendre au peuple l’exercice de cette souveraineté.

Pourquoi le 22 septembre n’est-il pas commémoré en France ?

Il faudrait relire les débats qui ont eu lieu sous la 3ème République : c’est à ce moment que l’on décide de faire du 14 juillet la Fête nationale. Précisons que le 14 juillet rappelle autant la prise de la Bastille en 1789 que la Fête de la Fédération qui, le 14 juillet 1790, réunit à Paris toutes les délégués des provinces en un seul corps, le peuple français.

Mais il y aussi des raisons plus profondes et actuelles à cet oubli de l’histoire : on associe trop la 1ère république à la violence qui a marqué la Révolution française. Si on veut sérieusement analyser cette période, il faut regarder aussi l’importance de la guerre dans la conduite des affaires publiques, les menaces qui pesaient sur la Révolution, en même temps que tous les éléments de construction du nouveau régime, éléments qui ont fait la France depuis deux siècles.

Pendant longtemps, le débat a existé entre les deux France, celle qui présentait l’importance de l’émergence républicaine et celle qui ne cherchait qu’à dénigrer la République. La nouveauté aujourd’hui, c’est que, depuis plusieurs décennies, on n’entend pratiquement plus que les opposants à la république. Ainsi, le responsable principal du parti au pouvoir,  M. Jean-François Copé va-t-il jusqu’à critiquer la Nuit du 4 août 1789, celle de l’abolition des privilèges. Comme je la rappelle dans mon dernier livre, « Ceci n’est pas une dictature », il y voit un symbole de violence et non de justice sociale, ce qui était assez généralement admis jusqu’alors.

C’est donc pour réaffirmer ces valeurs républicaines que nous appelons à se rassembler tous les 22 septembre. Cette année, des rassemblements auront lieu, en particulier à Montpellier, Marseille, Bourges, Nantes, Guéret… et à Paris devant la plaque commémorant l’instauration de la 1ère République (en face du 228 rue de Rivoli).

Propos recueillis par Michel Taube

André Bellon vient de publier « Ceci n’est pas une dictature » aux Editions Les mille et une nuits, 10€

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