Afriques (2)
16H06 - lundi 22 février 2016

Patrice Talon, l’avenir par l’économie

 

Le premier tour de l’élection présidentielle béninoise, initialement fixé au 28 février, se tiendra le 6 mars. La campagne officielle en a été lancée vendredi à minuit. Ainsi trente-trois candidats se sont engagés ce matin dans cette course au pouvoir qui durera deux semaines.

Patrice Talon - Crédit photo : Tous droits réservés

Patrice Talon – Crédit photo : Tous droits réservés

Patrice Talon, richissime homme d’affaires, est un ancien ami du chef de l’État actuel, dont il a par deux fois contribué à l’élection. Tombé en disgrâce, il a été en 2012 contraint à s’exiler. Il est en partie responsable de l’échec de la révision constitutionnelle, grande mode ces derniers temps en Afrique, intentée par le Président. L’adoption de cette réforme aurait permis à ce dernier de briguer un troisième mandat. Faustin Aïssi, ancien vice-président et professeur émérite de chimie de l’université du Littoral Côte d’Opale, est son représentant en France.

Entretien avec Faustin Aissi

 

Pourquoi croyez-vous en Patrice Talon ?

Patrice Talon - Crédit photo : Tous droits réservés

Patrice Talon – Crédit photo : Tous droits réservés

Patrice talon a réalisé un parcours formidable en tant qu’opérateur économique. Il a aussi accompagné la mise en place de la démocratie au Bénin, avec l’installation des partis en 1990. Il a une réelle vision. Un vrai programme. Et ne laisse rien à l’écart, depuis la réorganisation des institutions de la République pour renforcer la démocratie jusqu’à l’amélioration des systèmes sanitaire et éducatif, en passant, bien sûr, par le nerf de la guerre : l’économie. Dans le cadre économique, il prône la création d’une zone franche du savoir et de l’innovation, le développement du tourisme, l’assainissement des villes et des campagnes. Et bien d’autres choses encore. Il a envisagé toutes les facettes de la vie béninoise et propose pour chacune des solutions concrètes. Voilà en grande partie pourquoi je le soutiens.

 

 

 

Comment se fait-il qu’il ait choisi de se lancer en politique ?

Au cours de son exil politique de trois ans, il a beaucoup réfléchi. À bientôt cinquante-huit ans, et fort de sa grande réussite professionnelle, il a imaginé qu’il pouvait désormais se consacrer à son pays. Patrice Talon a toujours eu l’âme politique, à mon avis. Son rôle politique s’est limité pendant une vingtaine d’années au financement de certains partis politiques. Mais les politiques n’ont pas joué franc-jeu. Il a réalisé que ces personnes voulaient seulement le pouvoir aux dépens du pays. C’est pourquoi il a décidé de se lancer, lui, à son tour. Pour réaliser le travail nécessaire et servir son peuple.

Certains pensent que les dés sont jetés, que la victoire de Lionel Zinsou, le favori et successeur désigné du Président, est assurée. Qu’en pensez-vous ?

Je pense que c’est faux. Cette démocratie factice qui intronisait des candidats élus choisis d’avance n’a plus cours au Bénin. Par le passé, il n’y avait aucun contrôle réel des bureaux de vote. Aussi, toutes les manipulations étaient possibles. Et les forces du pouvoir avaient beau jeu de truquer les résultats. Mais, depuis les dernières élections municipales, les choses ont évolué. Les cartes ont été redistribuées et il y aura des représentants de différents partis dans les bureaux pour contrôler la bonne tenue du scrutin. Aussi, je pense que Lionel Zinsou ne gagnera pas forcément. Nous avons nos chances.

 

Propos recueillis par Catherine Fuhg

Le fil Burundi du 28 mai au 19 juin 2015

Suivez l'actualité du Burundi, où la candidature de l'actuel président Pierre Nkurunziza pour un troisième mandat présidentiel a mis le feu au poudre et menace de provoquer une guerre civile.