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12H12 - jeudi 4 février 2016

L’énergie thermique des mers, en vogue dans les îles

 

Chercher autour de soi au lieu de se procurer des ressources coûteuses et polluantes, comme le pétrole, à l’autre bout de la planète : tel est le principe dont devra procéder la transition vers les énergies renouvelables.

 

L'énergie technique des mers séduit entre autres la Martinique - Crédit photo : Pixabay

L’énergie technique des mers séduit entre autres la Martinique – Crédit photo : Pixabay

 

Sur les îles, le défi est particulièrement complexe : les conditions d’électrifications sont souvent sommaires, et les pentes trop importantes pour l’installation d’éoliennes. Mais pour les îles tropicales, et particulièrement volcaniques, une solution prometteuse est en cours de développement : l’Énergie thermique des mers (ETM). La Martinique s’équipe de la première grande centrale fonctionnant sur cette énergie.

Le projet développé en partenariat par Akuo Energy, premier producteur indépendant d’énergies renouvelables, et par la Direction des constructions navales (DCNS), tous deux basés à Paris, a été baptisé Nemo pour « New Energy for Martinique and Overseas », mais sans doute aussi en référence au célèbre capitaine de 20 000 lieues sous les mers : dans ce roman, Jules Verne évoquait déjà ce potentiel énergétique.

L’idée, à la fois très vieille et relativement simple, n’est exploitable que dans les zones tropicales. En effet, sa réalisation nécessite une différence de 20 degrés entre les températures de l’eau en profondeur et en surface (celle-ci devant être supérieure à 25 degrés). Pour résumer : l’eau chaude réchauffe un circuit en ammoniaque. Ce dernier, devenant gazeux, actionne une turbine qui fait marcher la centrale. Puis, l’eau froide refroidit l’ammoniaque, permettant sa réutilisation. Ainsi, grâce à un cycle chaud/froid constant, la centrale fonctionne en continu, 24h/24 : une exception dans le domaine des énergies renouvelables. Si l’investissement de départ est important, la maintenance d’une centrale ETM coûte relativement peu, puisque les ressources sont gratuites. Les émissions de CO2 sont quant à elles extrêmement basses.

Un premier prototype de centrale fonctionnant sur ce principe a été officiellement lancé fin août à Hawaï par le groupe américain Makai Ocean Engineering Inc. La centrale de plus grande dimension développée par Akuo Energy devrait quant à elle être opérationnelle au large de la Martinique d’ici 2019.

Pour les initiateurs du projet Nemo comme Jean Ballandras, secrétaire général d’Akuo Energy et cheville ouvrière du Grenelle de l’environnement, il y a toute raison de se féliciter : cette énergie, considérée du fait de son faible rendement énergétique théorique (7 %) comme « peu mature », « pas viable », ou « trop coûteuse » il y a quelques années, semble parvenir à intéresser des partenaires économiques (l’Union européenne a ainsi attribué un budget de 72 millions d’euros au projet). Elle pourrait, à terme, alimenter en énergie les quelque 600 millions d’habitants des zones insulaires tropicales – Caraïbes, Philippines, Indonésie, Maldives… – actuellement en pleine expansion économique, mais aussi directement menacées par le changement climatique et la montée du niveau des eaux. Il est largement temps d’agir pour éviter que certaines d’entre elles ne sombrent définitivement « 20 000 lieues sous les mers »…

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